Eloge le ventre de l'atlantique de Fatou Diome

Fatou Diome, née en 1968 à Niodior, au Sénégal, est une femme de lettres franco-sénégalaise. Elevée par sa grand-mère, Fatou Diome va à l’école de son village en cachette, jusqu’à ce que son directeur réussisse à convaincre sa grand-mère de la laisser aller à l’école. Elle se passionne pour la littérature francophone et fait ses études au lycée M’Bour (au Sénégal) et va dans une université à Dakar. A 22 ans, elle tombe amoureuse d’un Français. Ils se marient et Fatou Diome décide de le suivre en France à Strasbourg. Ils divorcent 2 ans plus tard et Fatou Diome se retrouve en grande difficulté, abandonnée à sa condition d'immigrée sur le territoire français. Après avoir fait 6 ans de ménages, elle commence son diplôme d’études approfondies.

Ses œuvres les plus connus sont La Préférence nationale (2001), Le Ventre de l'Atlantique (2003) et Kétala (2006).

Ce livre est vraiment très intéressant. Le thème abordé est très captivant, il est dommage qu’il n’y ait pas plus de livres qui reprennent ce sujet car cette aventure est très passionnante. Ce livre aborde aussi bien les thèmes de l’immigration que du football, ce qui donne du « peps » au roman. De plus, ce livre est très simple à lire, il se lit très rapidement et on retient facilement tout ce qu’il se passe dedans.

D’inspiration autobiographique, ce roman composé d’à peine 300 pages nous transporte dans le quotidien des habitants de la petite île sénégalaise de Niodior « accrochés à la gencive de l’Atlantique » et de ses jeunes aspirants footballeurs qui rêvent de la France comme d’un pays où l’on atteint la gloire, cônes glacées, TV et autres biens de consommation, loin de la pauvreté et de la faim. Fatou Diome, conteuse habile et poétique, parvient à livrer un regard original, lucide et poétique, empreint d’un humour bien senti sur les problématiques difficiles de l’immigration et du racisme, sans tomber dans le règlement de comptes. Un livre important d’utilité publique, et plus que jamais d’actualité qui devrait intégrer les programmes scolaires !

Ce qui frappe tout d’abord dans Le Ventre de l’Atlantique c’est sa struc-ture narrative particulière et parfaitement maîtrisée. Fatou Diome a choisi de raconter sa terre natale depuis son pays d’adoption la France, ce qui donne à son regard une couleur particulière, celle de l’exil et de l’immigration, des thèmes majeurs du roman (avec le foot). Le regard d’un être d’ici et de là-bas, entre deux cultures, entre deux mondes que presque tout oppose et qui ont souvent bien du mal à se comprendre.

Fatou Diome se fait le trait d’union, une position délicate qui peut s’avérer très inconfortable.

Sa petite île Sénégalaise, elle l’évoque donc à distance, depuis son petit appartement Strasbourgeois où elle « jongle pour régler les factures », elle, l’immigrée française tant enviée par ses concitoyens.

Elle recrée les paysages, scènes locales familières de réunion sur les nattes ou les vieux bancs ou encore sous « l’arbre à palabres », de thé sur la véranda au clair de lune, les femmes qui « pilent le mil », du djembé, « odeurs du tatalé couscous au poisson et petits rituels de son village » quitté plusieurs années

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