Elie Wiesel

Elie Wiesel, gagnant du prix Nobel de la Paix en 1986, s'inspire de son expérience dans les camps de concentration durant la Shoah afin de rédiger La Nuit, un récit autobiographique. Le VIIIe chapitre de l’œuvre décrit le quotidien des détenus du camp de Buchenwald; parmi ceux-là, on peut citer, à la veille de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le narrateur Eliezer Wiesel et son père. Ainsi, lors de leur arrivée au camp de Buchenwald, la mort que Jorge Semprun exprime comme « l'épuisement de tout désir », s’incruste dans les esprits et devient la norme, vu les conditions de vie pitoyables et la maladie qui les frappent. Ainsi, le père d’Eliezer perd tout désir de survie dû à l'inévitabilité de la mort qui l'entoure quotidiennement dans le camp. Ce dégout de la vie, et, ce laisser-aller rompit la solidarité du père et du fils dans cette œuvre. Effectivement, cette complicité va s’affaiblir lorsque le père d'Eliezer est atteint de dysenterie et dépend désormais de son fils pour survivre. Cloué au lit le jour comme la nuit, devenant victime d'agression de ses pairs, son père se laisse aller, acceptant tranquillement la venue de la mort. Eliezer est donc démuni de tout soutien affectif et de collaboration qui le liaient avec son père devenu maintenant inutile; il ne désire rien de plus que d'être « débarrassé de ce poids mort . » Le jeune homme se réveille donc un jour en l'absence de son père dont le corps a du être amené au crématoire de Buchenwald. Les officiers SS l’ont utilisé pour incinérer les corps des autres détenus morts dans le camp. L'histoire se poursuit donc dans le prochain chapitre où Eliezer, tout comme son défunt père, est dépourvu de toute vitalité. L’auteur devient ainsi l’un des survivants après la libération du camp de Buchenwald en Avril 1945.

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