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Déclaration de la Femme et de la Citoyenne

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Par   •  8 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  2 260 Mots (10 Pages)  •  170 Vues

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Achille                                Déclaration de la Femme

FAURE                                et de la Citoyenne

1er3

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Analyse

   Le 28 octobre 1791, Olympes de Gouges rédige la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne. Olympe de Gouges est un des premiers symboles du féminisme en France, et elle passera l’entièreté de sa déclaration à défendre les droits des femmes, car le siècle est marqué par la Révolution mais aussi par la tentative des hommes d’exclure les femmes de cette Révolution.

        Dans Le contrat Social, seconde partie du postambule de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, elle va majoritairement s’intéresser et se concentrer sur le mariage et les problèmes qu’elle y voit. Pour résoudre ces problèmes, elle va donner des solutions, en proposant un projet composé de différentes lois.

        Nous allons essayer de comprendre ici en quoi Olympe de Gouges dans ce texte cherche à augmenter les droits des femmes dans le couple. Pour cela, nous verrons d’abord en quoi consiste ce projet, pour ensuite voir comment elle répond aux détracteurs de son projet.

   

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   Dans ce texte Olympe de Gouges nous présente et nous parle de plusieurs lois. En premier lieu, celle sur l’adoption des enfants des femmes pauvres mises enceintes par de riches hommes.

Elle dira d’abord « J’en vais donner en peu de mots la preuve physique » (ligne 4). Le ton nous laisse voir sa détermination, et elle emploie ici le registre de l’argumentation : elle est déterminée à  convaincre. Après cela, elle donne un exemple :«  Le riche Epicurien sans enfants trouve fort bon d’aller chez son voisin pauvre augmenter sa famille. Lorsqu’il y aura une loi qui autorisera la femme du pauvre à faire adopter au riche ses enfants » (lignes 5, 6 et 7). On a ici une illustration concrète de sa stratégie : si les hommes riches pouvaient avoir à adopter les enfants nés de leurs relations avec les femmes pauvres, ils réfléchiraient peut-être deux fois avant de se comporter ainsi.

Après avoir donné l’exemple, elle explique en quoi cela sera bénéfique pour la société si l’adoption était autorisée : « les liens de la société seront plus resserrés, et les mœurs plus épurées » (lignes 6 et 7). On a ici un parallélisme de construction, pour prouver en quoi cela est bénéfique et en quoi cela mènera à un double effet positif sur la société : les liens familiaux seront améliorés (« les liens de la société seront plus resserrés ») et les mœurs, les habitudes de cette société le seront tout autant («  mœurs plus épurées »)

Ensuite, elle nous parle des femmes se faisant abuser par l’attachement qu’elles ont envers leur mari et qui finissent  trompées. Elle parlera de cela en nous disant : « Je voudrais encore une loi qui avantagerait  les veuves et demoiselles trompées par les fausses promesses d’un  homme à qui elles se seraient attachées ; je voudrais, dis-je, que cette loi forçat  un inconstant à tenir ses engagements, ou à une indemnité proportionnée à sa fortune » (ligne 12, 13, 14 et 15)

Tout d’abord, par les termes « trompées », fausses promesses » ou « inconstant », elle utilise ici le registre du blâme, pour montrer que les femmes sont victimes des hommes. Elle propose donc deux idées de loi pour résoudre cela. Ces deux lois sont différentes mais garantissent toutes les deux une conservation d’un certain revenu pour la femme : soit en le garantissant par la mariage, soit en donnant à la femme « une indemnité proportionnée à sa fortune » (celle de l’homme). Ici, elle se rapproche déjà de ce qui sera plus tard la pension alimentaire.

        

Mais elle n’oublie pas de nuancer son propos, en écrivant: « Je voudrais encore que cette loi fût plus rigoureuse contre les femmes, du moins pour celles qui auraient le front de recourir à une loi qu’elles auraient elles-mêmes enfreinte par leur inconduite, si la preuve en était faite » (lignes 16, 17 et 18). On peut noter le comparatif de supériorité « plus » : elle ne veut pas que cette loi s’applique seulement aux hommes, elle doit s’appliquer aussi aux femmes. Cela montre son désire d’égalité. Quand elle dit : « du moins pour celles qui auraient le front de recourir à une loi qu’elles auraient elles-mêmes enfreinte par leur inconduite », elle exprime le fait qu’elle ne veut pas que certaines femmes se servent de cette loi pour faire la même chose que les hommes ; elle ne veut pas d’hypocrisie.

Elle va aussi afficher la volonté de mettre en place de nouvelles lois sur la prostitution : « Je voudrais, en même temps, comme je l’ai exposé dans Le Bonheur primitif de l’homme, en 1788, que les publiques fussent placées dans des quartiers désignés » (lignes 18 et 19). Elle souhaite donc mettre à part les prostituées. On peut donc peut être y deviner le fait qu’elle n’est spécialement favorable à la prostitution. L’utilisation d’un surnom (« les publiques ») pour parler de ces dernières n’est potentiellement pas anodin : elle ne souhaite même pas les nommer. On peut aussi relever un argument d’autorité pour argumenter son propos, en renvoyant à l’une de ses propres œuvres (« je l’ai exposé dans Le Bonheur primitif de l’homme »).

Mais pour autant, elle ne rejette pas la faute sur ces femmes publiques ; elle ne les considère pas fautives de la dépravation des mœurs : «  Ce ne sont pas les femmes publiques qui contribuent le plus à la dépravation des mœurs, ce sont les femmes de la société » (lignes 20 et 21). En définitive, elle finit par accuser plutôt les bourgeoises et les aristocrates qui sont souvent celles qui ont le plus de pouvoir dans la société, d’où l’expression de « femme de la société », opposée aux prostituées, généralement moins fortunées.

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