Début de la suite de la parrure

Mme Lavoisier pensait fréquemment au soir où tout espoir d’avoir une vie plus ou moins décente s’évanouit.. si elle n’avait pas eu la sottise d’emprunter un bijou hors de prix elle ne l’aurait jamais perdu et n’aurait jamais eu à le rembourser.Une vague de regrets la submergeait à chaque fois qu’elle se remémorait la soirée où , pour la première fois et à son immense malheur la dernière , les invitations à danser fusaient , où elle se sentait belle et convoitée.

Après dix longues années de privations , le gout de Mme Lavoisier pour les objets luxueux n’avait pas disparu.. il demeurait comme endormi au fond d’elle.Ses dettes effacées , elle pouvait se remettre à mener un train de vie relativement normal.. mais était-ce ce qu’elle souhaitait réellement ? Les souvenirs de cette soirée la hantait , elle ne voulait plus être l’une de ces femmes du peuple qui se contente d’un cercle d’ami restreint , d’un logement banal.. Elle voulait plus , elle voulait ce qu’elle n’a jamais eu.. Elle voulait faire de cette soirée son quotidien et , pour la première fois , elle comptait agir en arrêtant de mettre des barrières à ses envies.

Mr Lavoisier , rentant habituellement à dix-huit heures , rentra une demi heure plus tôt ce jour là.Il semblait détendu , il n’avait plus à travailler la nuit afin d’éponger ces dettes , il avait d’ailleurs abandonné son travail de nuit le matin même.Il trouva sa femme assise devant la cheminée , elle fixait les flammes , son regard y était perdu.. elle était pensive.Son mari , ayant remarqué qu’elle n’était pas prédisposée à parler , la salua brièvement puis s’attabla afin de manger un morceau de pain datant de la veille.

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