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D’où vient donc l’efficacité des œuvres littéraires pour répondre aux préoccupations existentielles des hommes depuis l’Antiquité ?

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Par   •  15 Juin 2015  •  1 551 Mots (7 Pages)  •  3 315 Vues

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Introduction

[Amorce] « Car enfin, qu’est-ce qu’un homme dans la nature ? » s’interrogeait Pascal au xviie siècle dans ses Pensées… Cette interrogation fondamentale sur l’homme n’est propre ni au siècle, ni à l’écrivain. La Condition humaine est le titre d’un roman de Malraux qui obtint le prix Goncourt en 1933… Voilà qui indique clairement l’importance et le rôle de la littérature dans la réflexion et l’évolution des idées sur l’homme et les sociétés humaines. [Problématique] D’où vient donc l’efficacité des œuvres littéraires pour répondre aux préoccupations existentielles des hommes depuis l’Antiquité ? Si la littérature, par la mise en forme et le travail sur le langage qu’elle implique, est un support privilégié pour explorer en profondeur les questions relatives à la condition de l’homme, c’est que les écrivains disposent de formes et de moyens extrêmement variés pour le faire. [Annonce des axes] L’argumentation directe, plus propre à convaincre [I], tient sa force de ressources différentes de celles l’argumentation indirecte, plus propre à persuader [II]. Ainsi la puissance des œuvres littéraires varie selon la stratégie argumentative adoptée mais aussi et surtout selon le public auquel elles s’adressent. L’écrivain doit tenir compte du contexte, de son lecteur pour donner à sa réflexion toute sa profondeur et sa portée [III].

I. Les genres littéraires propres à convaincre

1. Quels genres pour convaincre ? Dans quel contexte ?

Ce sont les genres de l’argumentation directe : l’essai, le traité ou le discours, qui se prêtent à l’examen méthodique et didactique d’une notion, à l’exposé d’une thèse ; ils ont en général un titre clair. Exemples : articles « Autorité » ou « Philosophe » de l’Encyclopédie ; Plaidoyer contre la peine de mort, discours prononcé à l’Assemblée constituante par Victor Hugo.

Ces formes ont été pratiquées à toutes les époques : dialogues de Platon, textes de Descartes, Pascal au xviie siècle. Mais elles sont privilégiées au xviiie siècle, essentiellement préoccupé par des questions philosophiques, politiques, morales. Exemples : Fénelon dans son Traité de l’éducation des filles ; Choderlos de Laclos dans De l’éducation des filles ; Rousseau dans l’Émile ou de l’Éducation ; Montesquieu dans L’Esprit des lois ; Voltaire dans son Traité de la tolérance…

2. Leur atout : rigueur de la pensée et de ­l’argumentation

Pour mener une réflexion et convaincre, il faut de la rigueur. Ces auteurs procèdent par la logique et font appel à la raison par une démonstration rigoureuse, proche de celle des sciences. Exemple : les Essais de Montaigne (livre II, chap. 12, document A) : étudier la structure du texte et la logique du raisonnement qui progresse par questions-réponses.

Ces œuvres permettent d’adopter une démarche inspirée par les raisonnements mathématiques, construisant la réflexion sur des réseaux de causes, de conséquences, de concessions, d’oppositions… Exemple : les Pensées de Pascal : structure très symétrique, rigueur mathématique des « deux infinis », logique de la démonstration de l’argument du pari qui, par restrictions successives, ne mène qu’à une solution [exemples personnels].

Elles sont parfois plus proches des sciences expérimentales ou des sciences de l’homme. Exemple : Jean Rostand, dans les Pensées d’un biologiste (document C), s’appuie sur des connaissances scientifiques précises et sur la connaissance de l’évolution des espèces.

3. S’impliquer, impliquer son lecteur et parler à son imagination

Dans ces genres littéraires, l’auteur, homme lui aussi, donne de la force à la réflexion par son implication personnelle. C’est à cela que tient essentiellement l’efficacité de l’autobiographie. Exemples : Montaigne : « Je suis moi-même la matière de mon livre »/ « Chaque homme porte en lui la forme entière de l’humaine condition » ; le Préambule des Confessions de Rousseau.

Les moyens dont dispose l’écrivain sont multiples pour impliquer directement le lecteur (apostrophes, questions rhétoriques…). Exemples : textes de Montaigne et de Rostand (documents A et C).

Faire réfléchir, c’est aussi s’adapter à son interlocuteur, tenir compte de sa dualité d’être de raison et d’émotion : les auteurs recourent aux images pour parler à l’imagination du lecteur. Exemples : Montaigne lui donne à imaginer « ce cours admirable de la voûte céleste, la lumière éternelle de ces flambeaux roulant si fièrement sur sa tête », Jean Rostand lui fait jeter « le regard dans les gouffres glacés où se hâtent les nébuleuses spirales » ; les « deux infinis » de Pascal le conduisent dans la contemplation vertigineuse de l’infiniment grand et de l’infiniment petit.

II. Les genres littéraires propres à persuader

1. Efficacité et atouts des apologues et des romans

Ils mettent en scène des personnages variés (hommes, ou personnages allégoriques des êtres humains) et des situations concrètes très diverses qui permettent de faire le tour de la condition humaine. Les apologues, en divertissant et en séduisant, abordent des sujets plus sérieux et existentiels que ne le laissent attendre leur légèreté et leur fantaisie. Exemple : dans le conte philosophique (Voltaire, Zadig, Candide, L’Ingénu) sont abordés tous les thèmes essentiels de la condition humaine : malheur/bonheur, pouvoir, place de l’homme dans l’univers, mort…

Les romanciers font réagir et incitent à la réflexion

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