Dissertation sur le point de vue de Mallarmé

L'expression poétique a beaucoup évolué au cours des siècles avec des orientations différentes selon les époques et les individus, opposant le Parnasse aux symbolisme et romantisme. On peut par exemple distinguer le poète artiste soucieux d'abord de beauté formelle comme c’est le cas de Mallarmé ou Apollinaire ou bien le poète engagé mis ,par son engagement, au service d’une cause comme Aragon ou Hugo. Nous allons discuter le point de vue de Stéphane Mallarmé, « Ce n’est point avec des idées que l’on fait de la poésie… c’est avec des mots » en nous demandant en quoi les mots et les idées peuvent-ils se démarquer autant l’un de l’autre bien qu'ils composent tous deux la structure poétique. Pour répondre à cette problématique nous verrons dans un premier temps que la poésie nécessite un véritable travail sur le langage et les mots, puis nous verront que la poésie repose également sur des idées.

En poésie l'importance est orientée vers la forme, c'est donc un genre littéraire ou la forme est l'élément prédominant. Le but du poète est d'enrichir le matériau linguistique, il prend en compte le poids des mots et le travail sur les aspects formels. Que ce soit par la musicalité et le rythme, qui permettent de rendre les vers harmonieux, ou par des images, le thème du poème est ainsi enrichi et mis en valeur. Cette conception de la poésie comme « ornement » donne la priorité à sa valeur esthétique. Le thème du poème peut alors n'avoir que peu d'importance. « manier savamment une langue cest pratiquer une espece de socellerie purgatoire ». comme l'ecrit baudelaire le travail sur la langue permet de créer un monde. On dit alors que le poète est un artisan dont la matière première est le mot. En effet il exploite toutes les ressources de la langue pour mettre en valeur les mots qui sont en nombre limités. En effet, dans le sonnet de 14 vers où chaque mot compte ou encore dans le monostiche, on parle de « poésie-télégramme ». Pour mettre en valeur les mots l'outil le plus utilisé dans la poésie est la figure de style. Par exemple les figures d'insistance l'accumulation, le parallélisme ex : « Mon cheval sera la joie
Ton cheval sera l'amour » (Victor Hugo, La légende des siècles)ou l'anaphore qui donne un effet de rythme sensible ex : « Puisque le juste est dans l'abîme,
Puisqu'on donne le sceptre au crime,
Puisque tous les droits sont trahis, Puisque les plus fiers restent mornes,
Puisqu'on affiche au coin des bornes
Le déshonneur de mon pays... » (Victor Hugo, Les chatiments). Les mots ont la capacité de se lier pour créer des « images » ce qui justifie l'emploi de comparaisons et de métaphores jouant un rôle essentiel en poésie. Ces considérations formelles n’empêchent pas que chaque poète ait sa propre conception du genre. « De la musique avant toute chose, et pour cela préfère l'impair » « Art poetique » , en cela Verlaine définit la poésie comme une musique, en effet la musicalité se souligne par exemple par une succession d'enjambement qui donnent une phrase mélodieuse elle perd le caractère artificiel que lui impose la versification. La poésie est aussi une affaire de sons. De ce fait le poème joue sur la répétition des sons créant ainsi des effets d'harmonie suggestive, voire imitative : les sonorités elles-mêmes contribuent à exprimer le sens du poème. « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Racine, Andromaque, 1667) : l'allitération en [s] imite le sifflement des serpents. . Le rythme fait l'objet de la musique, la poésie est rythmique , avec des accents , des rythmes binaires, ternaires..La poésie exploite aussi les sonorités particulièrement avec la rime et utilise également les reprises de sons dans un ou plusieurs vers (allitérations et assonances), le jeu du refrain (comme dans la ballade ou le Pont Mirabeau d’Apollinaire). Les mots sont alors considérés comme des « choses » et non comme des « signes ». A la fin du XVIIEme siecle nait un style artistique tres européen:le baroque. Il succede au classisisme de la renaissance,

En rupture avec les contraintes, il valorise l'imagination, la fantaisie, l'invention et la recherche des contrastes. Son but est d'éblouir, de provoquer la surprise par l'abondance des moyens esthétiques mis en oeuvre. Il est parfois qualifié d' "art de la Contre-Réforme". Le terme « baroque » signifie « perle de forme irréguliere » Claude-Gilbert Dubois, Le Maniérisme, 1979 voit le baroque comme une sorte de spectable " Il y a d'une manière générale une volonté de donner à l'expression verbale sa forme la plus éclatante, et à la voix sa plus forte tension.

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