Dissertation littérature sur Rhinocéros de Iosnesco
Dissertation : Dissertation littérature sur Rhinocéros de Iosnesco. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar mrright12345 • 14 Mai 2020 • Dissertation • 843 Mots (4 Pages) • 481 Vues
À cause des répercussions de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre froide qui s’en est
suivie, la littérature du début du XXe siècle a pris, avec les écrivains existentialistes, la voie
de l’engagement social et politique. Au même moment, le théâtre de l’absurde a lui aussi
cherché à traduire, tant par la forme que par le contenu de ses pièces, le non-sens de cette
époque et le malaise existentiel qui en résultait. Eugène Ionesco, l’un des porte-paroles de ce
théâtre, dénonce, dans sa pièce Rhinocéros, publiée en 1959, tout totalitarisme, à l’image de
celui auquel il a fait face en Roumanie à travers les agissements de la Garde de fer. Il y
attaque particulièrement le dogmatisme sous toutes ses formes. Nous étudierons d’abord les
personnages doctrinaires : Jean, Dudard et Botard, puis nous verrons comment l’absurde
sert la dénonciation de Ionesco sur le dogmatisme.
Jean, Dudard et Botard s’appuient aveuglément sur des concepts pour guider leurs actions.
Ils représentent des idéologues, terme qui, pour l’auteur, a la signification péjorative de
doctrinaires ayant perdu de vue la réalité. Ces trois personnages résument à eux seuls
l’image du dogmatisme intolérant et borné. Le premier, Jean, se croit supérieurement
intelligent et rabaisse sans arrêt les autres. Il a « l’esprit clair » (p. 47), dit-il, il est un
« homme mesuré » (p. 41), il réfléchit, contrairement à Bérenger, du moins c’est ce qu’il
laisse entendre. Ainsi, Jean préfère ses principes à l’amitié : « je ne déteste pas les hommes,
ils me sont indifférents, ou bien ils me dégoûtent, mais qu’ils ne se mettent pas en travers de
ma route, je les écraserais ». (p. 100) Ionesco, par sa bouche, montre l’aspect dangereux que
représentent des esprits tel que Jean qui, pour justifier sa métamorphose, use d’arguments
fallacieux comme la notion de « l’intégrité primordiale ». En fait, l’auteur montre que Jean
est le stéréotype du conformisme.
Le deuxième, Dudard, est le stéréotype de l’intellectuel qui explique tout par la théorie : « la
pratique avait toujours le dernier mot. Elle l’a peut-être, mais lorsqu’elle procède de la
théorie! » (p. 130). Comme Jean, il justifiera sa métamorphose par des soi-disant principes
humanistes qui ne sont que de la poudre aux yeux « préférer la grande famille universelle à
la petite » (p. 142). Dudard se dit lucide et pourtant, au nom de l’expérience, renonce à sa
lucidité. Il appuie son comportement sur les mots, sur la théorie, et refuse de voir le sérieux
de la réalité : « Ils jouent! De grands enfants! » dit-il à propos de ses compatriotes qui se
transforment en monstres. Comme Jean, il renonce à sa vision critique pour en adopter une
autre, celle de la majorité : « Mon devoir est de ne pas les abandonner. » (p. 142) Somme
toute,
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