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Dissertation de littérature sur le roman, citation ARAGON HK

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Par   •  4 Février 2023  •  Dissertation  •  6 378 Mots (26 Pages)  •  228 Vues

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DS n°2 en littérature, concours blanc n°1 :

SUJET :

« Au contraire de ces écrivains pour qui l’art consiste à grossir, à accuser les traits, à mettre dans son jeu (à des fins de démonstration) des cartes irrécusables, à présenter les êtres fictifs sous un jour qui en aggrave les traits, j’estime pour ma part que le roman exige qu’on rende vraisemblables les individus et les faits en les ramenant à des proportions plus tolérables que celles de notre vie […] qui correspondent à l’âme du lecteur ».

Résistez donc à la tentation de vouloir trop bien faire ou tout dire. Vous pouvez traiter n’importe quel sujet sur le roman, vous êtes prêt. Et je vous félicite pour les très grandes qualités de ce devoir.[pic 1]

OBSERVATIONS & REMARQUES :

Depuis ces dernières années, et notamment l’année 2022, la fiction semble relever de la littérature jeunesse et la description du réel et la correspondance au réel, à son plus haut stade, l’autobiographie, sont les livres primés. En effet, cette année, les prix ont été massivement attribués à des ouvres de non fiction, à des autobiographieS, le prix Nobel a été accordé à Annie Ernaux, qui refuse la fiction et préfère l’autobiographie pour Se Perdre (je ne saisis pas, le prix couronne l’ensemble de son œuvre), et le Prix Goncourt à Brigitte Giraud, pour son autobiographie sur l’Algérie Vivre Vite. Ainsi, la littérature actuelle n’abandonnerait-elle pas la fiction et les personnages, ne se dirigerait-elle pas vers les romans réalistes, mais en l’absence de personnages, contant l’histoire de personnes réelles ?  (le roman réaliste EST une fiction- si tout est réel, ce n’est pas un roman du tout, attention)                                                                                                                           

Louis Aragon écrit dans un contexte où le roman est dévoyé, il écrit Aurélien en 1944, moment où le paysage romanesque est dominé par les romans à thèse, visant à persuader le lecteur et convertir à ses idées par la représentation de personnages manichéens et d’idées univoques transcrites par l’intermédiaire du genre romanesque. En outre, Aragon a appartenu un temps au mouvement surréaliste fondé par Breton dans le Premier Manifeste du Surréalisme en 1924, qui entendait en finir avec le roman. Cependant, il finit par défendre le roman, en tant que liberté absolue d’écriture et rejette les idées surréalistes sur le roman. Ainsi, il se défend et défend sa conception du genre romanesque dans « Voici le temps enfin qu’il faut que je m’explique, texte au titre éloquent, écrit en 1944, qui a servi de préface pour son roman Aurélien. De cette manière, Aragon défend le roman ainsi que le fait d’écrire un roman, se défendant de l’écriture de romans à thèses caractéristiques de son époque ou de romans « illusionnistes » critiqués par les surréalistes. Dans cette citation, Aragon s’oppose à l’établissement de thèses univoques dans les romans effectuées par les roman, il se distingue des auteurs prosélytes, dont le seul objectif est que le lecteur adhère à ses thèses. (La dénonciation du roman à thèse se fait de manière secondaire – voir la parenthèse) par rapport à ce qui prime : le refus du grossissement). C’est en ce sens qu’il écrit : « Au contraire de ces écrivains » et le pose en contraste avec « je ». Il critique ces romanciers et le fait qu’ils « grossi[ssent] et accus[ent] les traits », c’est-à-dire qu’ils déforment le réel à leur guise, qu’ils en exagèrent les traits pour en tirer une thèse, « accuser les traits » admet deux sens différents, dans le sens de grossir les traits d’une part, et d’autre part dans le sens de dénoncer des caractéristiques (ici seul le premier sens est admissible je crois) de personnages, qui peuvent être mentales, physiques, des mœurs, ce qui entre en écho au moyen de la redondance avec « en aggrave les traits », qui montre un jugement porté de leur part à l’égard de leurs personnages, et un jugement sévère : « aggrave » et « accuse ». ce que dénonce Aragon, c’est le fait que les personnages soit « présentés sous un [mauvais] jour », par-là, il en fait quasiment des substances, des sujets existants, il leur octroie en effet une existence propre, qui dépasse l’intention de l’auteur. Cette idée rejoint la formulation du complément d’objet direct « êtres fictifs », qui fait alors des personnages des « êtres ». Cette critique formulée se résume par la métaphore éloquente, « mettre dans son jeu des cartes irrécusables ». De cette manière, Aragon dénonce le machinisme des auteurs, d’écrivains marionnettistes, qui consiste à fomenter des stratagèmes, voire à faire mentir la fiction et le réel. (compris mais à resserrer) Cela est en effet représenté par le joueur de cartes et les jeux. Il évoque le manichéisme de ces romans et leur univocité, par l’épithète « irrécusables ». D’autre part, il soutient que le rôle du romancier « on », qui inclut les romanciers et lui-même, est de « rend[re] vraisemblables » les romans, au moyen « d’individus » et de « faits », en les octroyant une mesure, et finalement des caractéristiques plus vraisemblables et mesurées que le réel (il y a là une contradiction à poser au plus vite), « proportions plus tolérables que celles de notre vie ». Son objectif est de faire coïncider les personnages, le roman, et l’ « âme du lecteur ». Toutefois, Aragon part de présupposés somme toute discutables, en effet, si l’objectif de certains auteurs, notamment de romans à thèse est de représenter de façon univoque (non tant univoque que caricaturale) les faits pour y voir adhérer le lecteur, il semble discutable qu’une quelconque situation, en particulier une situation romanesque, soit « irrécusable ». D’autre part, Aragon semble essentialiser le personnage et le cadre de l’action, comme s’il pouvait avoir une existence propre, il énonce des « individus et de[s] faits », il les fait même posséder une existence propre en dehors de la diégèse, en prétendant que les auteurs « présentent sous un [mauvais] jour » les personnages, ce qui parait questionnable. (Soit, mais cela me paraît plutôt une façon de dire les choses… ce n’est pas le plus problématique) Enfin, il présente des exigences du roman, « le roman exige », qui sont de plus de participer à l’illusion réaliste, à « rendre vraisemblables » les personnages. Ainsi, le roman admettrait des exigences, et les personnages devraient être réalistes, le roman et essentialisé par Aragon par la personnification « le roman exige », il serait alors une entité qui admettrait des codes, chose que nous pouvons questionner au regard de ses caractéristiques, celles qui font de lui un genre « lawless », sans loi ni exigence. (D’acccord) De surcroît, cela limiterait les fonctions du roman à son seul réalisme et constituerait une vision restrictive de ce qu’est le roman. (On risque alors de tomber dans le simple « procès » du réalisme… Ainsi, nous nous demanderons dans quelle mesure le roman doit procéder à (mal dit) l’ « illusion réaliste », et le romancier construire des personnages, et ce à destination du lecteur. Nous examinerons enfin par extension si le roman, tel que l’affirme Aragon, admet des « exigences » que doit respecter le romancier.                                   Premièrement, nous étudierons en quoi le roman admet pour fonction le réalisme, et l’intérêt de la construction de personnages mesurés par le romancier, afin de faire correspondre les individus et les faits à l’ « âme du lecteur ». Ensuite, nous verrons en quoi la fonction du roman ne se limite pas au réalisme et à la construction de personnages nuancés, en quoi la fiction, et des personnages figuratifs, voire l’absence de personnages, peuvent être intéressants et être compris dans les fonctions du roman. (C’est un peu large, il eût fallu réhabiliter le grossissement, la disproportion dans la fiction, éventuellement en accord avec une exigence de grandeur du lecteur) Enfin, nous examinerons si la dualité dialectique entre réalisme et fiction, et si les « exigences » du roman ne peuvent pas être dépassées, au profit d’autres fonctions romanesques, le dépassement du réel, l’expression et la correspondance entre le roman et « l’âme du lecteur ». (ce n’est pas très clair, cette énumération… à reformuler)

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