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Dissertation Littérature et Sérialité

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Par   •  4 Avril 2020  •  Dissertation  •  1 844 Mots (8 Pages)  •  444 Vues

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  En quoi peut-on dire que la sérialité a une esthétique et une poétique propre ?

    La sérialité renvoie à la notion de série dans l’édition, c'est-à-dire que c’est une notion employée dans l’édition. La série renvoie aux collections, nous avons par exemple la « série noire » est une collection de romans policiers de Gallimard, celle-ci regroupe donc des romans policiers qui suivent une trame narrative similaire. Voici à quoi renvoient les productions sérielles selon cet exemple précis, mais il existe bien entendu de nombreuses autres collections sur différents thèmes. Nous allons tenter de faire une analyse de la sérialité sous l’angle de l’écriture et de la lecture de ces œuvres. La poétique renvoie à la fabrication, à la manière d’écrire de l’auteur, à l’inverse l’esthétique c’est les sensations que provoque la lecture, donc c’est une notion propre au lecteur. « En quoi peut-on dire qu’il existe une poétique et une esthétique propre aux productions sérielles ? ».  Dans un premier temps nous verrons qu’il existe bien une façon d’écrire et de lire directement liée aux productions sérielles. Cependant dans un deuxième temps nous analyserons comment l’auteur écrit une œuvre classique et comment le lecteur la lit. Enfin, nous verrons que quelque soit le type d’œuvres (productions sérielles et œuvres classiques), elles possèdent une poétique et une esthétique propre malgré une différence à noter.

          Dans cette première partie nous allons analyser en quoi les productions sérielles nécessitent une écriture et une lecture propre. Quand un auteur écrit une œuvre qui s’inscrit dans la production sérielle, il doit suivre des codes spécifiques, en effet lorsqu’il va écrire un roman fantastique par exemple il devra utiliser les topos propres à ce genre, par exemple : utiliser un personnage qui est une figure fantastique (vampire, sorcière, loup-garou), au contraire placer un personnage comme vous et moi qui sera la figure de l’oscillation entre rêve et réalité, un personnage qui se retrouve plongé dans un univers qu’il ne connaît pas, mais l’auteur doit aussi jouer sur les effets de suspens, d’intrigue, une atmosphère inquiétante,… Prenons pour exemple une série de livres dont Twilight et Journal d’un Vampire, les autrices reprennent exactement les codes que, nous avons cité précédemment, en effet dans les deux séries on retrouve le personnage d’une jeune fille humaine, ordinaire, qui se voit projetée dans un monde surnaturel peuplé de vampires, de loups-garous, on observe un basculement vers la surnaturel grâce à une atmosphère inquiétante, et des éléments perturbateurs. Quand un auteur utilise le suspens il provoque une tension narrative, c'est-à-dire une ignorance des modalités d’un événement qui va se produire. L’auteur d’une production sérielle va aussi se servir de l’utilisation des stéréotypes, c’est un aspect très efficace dans une œuvre sérielle. Quand on parle de stéréotypes on parle essentiellement : des personnages (caractéristiques propre aux genres auxquelles ils appartiennent), référence à un architexte, … Dans certain cas, l’auteur s’efface au profit de l’éditeur, par exemple quand on lit un livre Arlequin ce qui détermine la lecture d’un de ses livres c’est la collection et pas l’auteur. Selon Roland Barthes, chaque mot choisi par l’auteur joue un rôle dans le récit, il s’agit du fonctionnel qui donne des informations aux lecteurs, ou indiciel il s’agit d’indices pour faciliter la compréhension du texte aux lecteurs. La sérialité engage le phénomène des collections qui aboutit à un pacte de lecture, c’est la façon dont l’auteur doit réussir à déterminer la façon dont le lecteur va lire, l’auteur invite le lecteur à avoir une place dans le récit.

        Le lecteur de productions sérielles a une façon propre de lire ce type d’œuvres. Les productions sérielles produisent un effet de nouveauté chez les lecteurs.  En effet, le lecteur sait repérer les codes spécifiques aux genres sériels, car il est familier aux conventions. Le lecteur est invité à se confronter aux autres productions auxquelles renvoie l’œuvre, le lecteur est donc actif et non plus passif face à ce type de récit. C’est grâce au pacte de lecture que le lecteur a une place essentielle dans le récit. Cependant il est important de faire le point sur le fait que le décodage d’une œuvre se fait à partir de la situation de lecture du lecteur, donc la réception d’une œuvre sérielle est propre à chaque lecteur. Le lecteur a la faculté de pouvoir s’approprier le récit. Le phénomène de répétition qui est propre aux productions sérielles, pose la question de l’habitude chez le lecteur, en effet pour la série noire par exemple, la peur qu’installe le récit n’aura plus aucun secret pour le lecteur et agira plus comme un moyen de capter l’intention de l’auteur vis-à-vis du lecteur. De plus, la tension narrative invite le lecteur a ressentir de la surprise, du suspens, ou encore de la curiosité, cela prouve encore une fois que le lecteur a une place importante dans le récit car il est sans arrêt viser par l’auteur. La tension narrative marque la relation de la poétique à l’esthétique.

             Cependant, il est important de noter que ce phénomène de poétique et d’esthétique qui a l’air propre aux productions sérielles n’est pas juste valable pour celles-ci, en effet les œuvres classiques offrent elles aussi une écriture et une lecture dites propre à ces œuvres.  

         Dans cette deuxième partie, nous allons nous concentrer sur les œuvres dites classiques. La littérature classique fonctionne grâce aux mouvements littéraires, en effet ceux-ci ont permis la création de différents types de romans au fil des siècles : romantisme, réalisme, naturalisme, surréalisme. De chacun de ses mouvements artistiques, découle une façon nouvelle d’écrire un roman. Pendant la période du romantisme, des romans ou des poèmes écrits par des auteurs qui se sont affranchis des règles de pensées classiques voient le jour, les auteurs écrivent d’une façon totalement différente et développe de nouveaux codes spécifiques tels que : la célébration des sentiments et le pouvoir des passions des individus. Les thèmes principaux du romantisme que les auteurs écrivent sont : la solitude du moi, la mélancolie, le dialogue avec la nature,…Nous pouvons aussi observer des procédés d’écriture propre au romantisme : l’utilisation d’hyperboles et d’antithèse, le mélange des registres comiques et tragiques, opposition du grotesque et du sublime, et bien d’autres. Pour bien montrer qu’il existe aussi une poétique propre à chaque mouvement littéraire dans la littérature classique. Dans un second temps nous allons nous concentrer sur le surréalisme. Les œuvres littéraires de ce mouvement reposent sur l’irrationnel, l’absurde, le rêve, le désir et la révolte. Les écrivains surréalistes offrent une nouvelle esthétique aux œuvres littéraires : une écriture automatique, les auteurs écrivent comme cela leur vient, beaucoup moins de réflexion pour laisser parler l’inconscient, le compte rendu des rêves, le jeu du cadavre exquis c'est-à-dire faire une phrase sur le principe du hasard à l’aide de plusieurs intervenants, on observe une libéralisation de l’imagination. Les principaux thèmes du surréalisme sont : le rêve, l’amour, le désir, la femme, le hasard et la folie. A travers ces deux exemples nous avons pu voir que la poétique changeait au fil des siècles, mais malgré tous ses mouvements, la poétique reste propre à chacun d’eux en établissant des codes d’écritures différents, des thèmes différents ou alors des thèmes similaires mais traités sous des angles différents.    

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