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Dissertation : Les Objets Occupent-ils La même Place Dans Les Dessins Et Poèmes Du Recueil Les Mains Libres ?

Note de Recherches : Dissertation : Les Objets Occupent-ils La même Place Dans Les Dessins Et Poèmes Du Recueil Les Mains Libres ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Avril 2015  •  2 571 Mots (11 Pages)  •  841 Vues

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Le recueil Les Mains Libres a été publié en 1937 par deux surréalistes, Man Ray et Paul Éluard mélangeant tout deux dessin et poème. L'objet est un thème très important pour l'art de Man Ray issue du mouvement surréaliste et de l'art dada, c'est à dire qu'il faudra jamais représenter un objet de manière réaliste mais de le contourner, pour en faire une image original, capable percer sur le merveilleux. Les dessins et les poèmes des Mains Libres traitent de l'objet qui reproduisent totalement cette perceptive surréaliste. L'objet dans ce recueil est un instrument de nos vie quotidienne, une création humaine, matérialisme. Pour cela nous nous demanderons alors si les objets occupent la même place dans les dessins et dans les poème ou encore quelle importance les deux artistes accordent aux objets dans l'oeuvre.

Dans un premier nous verrons que l'importance est moindre car ce sont des objets pris pour eux-mêmes et la grande importance des objets allégoriques.

Tout d'abord il y a la nature morte insolite que les deux surréalistes s'amusent à

rapprocher des objets quotidiens dans des compositions qui rappellent le genre

« nature morte » mais qui étonnent le lecteur , parce qu'ils apparaissent comme n'avoir aucun lien ou rapport entre eux. Mais il est possible d'expliquer ces compositions. L'on remarquera à travers cette explication que la nature insolite renvoie à une présence humaine morte/disparue ou manquante. Par exemple dans le dessin « La toile blanche » Man Ray transmet une composition rappelant une nature morte. À droite un entonnoir et un gant, à gauche un objet plus ambigu qui pourrait être un genre de pardessus bizarrement plié. Ces trois objets quotidiens, banals, sans aucun lien les uns avec les autres, séparés sur la feuille du papier par du blanc. Ils réunissent cependant une idée commune qui peut être celle du manque, de l'absence car on remarque que les objets sont vides, l'entonnoir ne contient rien, le gant unique et vide et le pardessus ne recouvre pas de corps. Le poème quant à lui est très court et contient des connotations négatives. « La faim le froid la solitude/ Qui se méfient des asiles » est un distique suivit d'un dernier vers « Du blé fiévreux des morts ». Il paraît que le poète Eluard exprime lui aussi l'idée de manque. Sans citer directement les objets dessinés, il évoque les idées auxquelles ces objets ou leur disposition le font penser, la faim peut renvoyer à l'entonnoir, le froid au pardessus ou manteau et la solitude au gant unique. Le poète converti donc à l'objet concret proposé par le peintre une idée abstraite ou une sensation lié à cet objet. Dans le deuxième vers, Éluard joue sur le double sens du mot « asiles » c'est à dire un lieu ou l'on peut se réfugier et qui contredit « la solitude » ou bien lieu où sont rassemblés les fous ou des miséreux en lien avec l'idée d'abandon évoquée par ces objets. Ici, les deux artistes surréalistes en nous montrant des objets, nous parlent en fait des êtres humains.

La nature morte surréaliste permet d'évoquer un paysage intérieur comme dans « Objets ». Le dessin détient une composition énigmatique, tantôt par la relation des objets et par la superposition des plans et des différentes tailles. On y remarque deux éléments verticaux, comme une sorte de piédestal démesuré et une femme de dos, superposés. Sur le socle sont posés deux objets : un genre de sèche-cheveux et un château de sable. Et fond à droite : un bout d'escalier qui peut reprendre l'escalier du frontispice qui ne mène nul part et qui fait allusion à la rêverie. Au premier plan à gauche, on voit un combiné téléphonique puis dans le fond des dunes et des nuages.

Dans le poème, déjà le tire « Objets » renvoie de façon générale aux éléments présents dans le dessin. Ce qui marque dans ce poème c'est qu'Eluard ne souligne pas le caractère concret des objets différents proposés par Man Ray mais il décrit des paysages intérieurs plus abstraits. Dans les deux premiers vers :  « Dans cette chambre que j'habite/ J'assemble tous les paysages » paraissent rêver sur le mode de composition du dessin : dans un lieu intérieur sont juxtaposés divers  « paysage » extérieurs. On remarque l'énonciation «  je » , Eluard peut-être donne la parole à la femme du dessin qui est représenté de dos. On note les deux derniers vers qui sont très énigmatiques, mais paraissent travailler sur ce même mélange des paysage sur les différences d'échelle et sur le contraste entre extériorité et intériorité (ciel/aveu).

La nature morte surréaliste de Man Ray fait rêver Eluard parce qu'elle lui permet de décrire l'univers intérieur, admirable et poétique, de l'imaginaire d'une femme.

La nature morte surréaliste permet aussi d'évoquer la communication humaine et l'amitié comme dans « Les amis ». Le dessin est assez curieux, pas le même genre que les autres. Il est très chargé et fond noir très ambigu. On note un empilement d'objets quotidiens. À l 'horizontal n bas : une tasse remplie, un sucrier, un marteau dressé. À la vertical à gauche : un jet d'eau qui tombe d'un robinet ouvert, à ce jet d'eau un pince à linge est accrochée et un marteau. Il y a aussi deux éléments suspendus en l'air : une branche autour de laquelle est enroulée une corde et au dessus un oreiller. Sur la droite, cette fois-ci en plus petit, deux éléments qui créer un contraste : un écureuil en train de se lisser la queue et le visage grimaçant d'un petit félin. L'empilement du tout fait penser à un énigme. Ce titre est proposé par Man Ray « Les amis ». Pour explication de ce dessin curieux, c'est assez simple car en effet Man Ray compare chaque objet à ces amis : robinet renvoie à Paul Eluard, oreiller renvoie à Sheila, tuyau qui fait référence à Man Ray, l'écureuil renvoie à Valentine Hugo, cigale renvoie à Alice Paalen, la lionne renvoie à Picasso, soupe à l'oignon fait référence à Nusch, marteau renvoie à Zervos et enfin le café au lait renvoie à Yvonne Zervos. C'est une interprétation , elle révèle simplement un code entre amis. On remarque que le poème d'Eluard est lui aussi assez différent du reste du recueil parce qu'il nous présente un texte en prose poétique de deux paragraphes. Au début du premier paragraphe on évoque des présences humaines, mais absentes : une maison « la porte » où vit un groupe de gens « ceux

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