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Dissert

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Par   •  5 Octobre 2015  •  Dissertation  •  947 Mots (4 Pages)  •  602 Vues

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Né en 1639 et originaire de Paris, Jean Racine est considéré comme un janséniste, il a une vision très noire de l’humanité. Il a une conception très sélective de la religion. Phèdre, paru en 1677, est la dernière tragédie pour laquelle Jean Racine s’inspire de l’Antiquité. Avec cette œuvre, le poète dramatique publie certainement le chef d’œuvre de sa carrière. La scène un acte trois portant sur le thème de la fatalité est un parfait exemple de vision obscure. Phèdre, le protagoniste principal de cette scène, se laisse dépérir pour des raisons encore ténébreuses pour le lecteur. Dans la présente analyse seront abordé le sous-thème de la naissance d’un amour monstrueux, les tentatives pour y échapper ainsi que le désire de mettre un terme à sa vie.

D’entrée de jeu, Phèdre exprime la douleur  que Vénus lui cause. La déesse de l’amour lui a jeté un sort qui met Phèdre dans une mauvaise position. Aimant Hippolyte, le fils de son mari Thésée, la fille de Minos est confrontée à un amour interdit. En effet, il est mal vu de ressentir des émotions envers le fils de son bien aimé. Le champ lexical de la première articulation contient ainsi de nombreux termes où l’on peut percevoir la souffrance qui envahit Phèdre : «mal», «trouble», «éperdue», «transir», «brûler» et «tourments».  Cet ensemble met en évidence le fait qu’elle ne se sent pas bien dans cette situation,  elle se fait contrôler dans ses émotions. De plus, il y a une gradation, des sentiments qui deviennent de plus en plus forts : «je le vis, je rougis, je palis» (v.273). Celle-ci désigne la description parfaite d’un coup de foudre. Phèdre est consciente qu’elle est coupable, elle rougit de honte et elle est blessée à mort, elle pâlit comme un cadavre. Nous pouvons ajouter les assonances en «i», une répétition à l’intérieur d’une phrase d’un son-voyelle, qui renforcent le rythme et évoquent la souffrance. Nous avons aussi une antithèse, deux réalités de sens contraire au sein d’une phrase, qui démontre bien le fait que son féroce amour pour cet homme est impossible. Ces sentiments amoureux se transforment en un sentiment de haine puisqu’elle ne peut l’aimer : «mon superbe ennemi» (v.272). Ainsi, la première partie indique l’amour interdit que ressent Phèdre provoqué par la déesse Vénus.

Puis, dans la seconde partie, Phèdre prie Vénus, la déesse de l’amour afin d’être délivrée du mauvais sort reçu par celle-ci. Elle veut séduire Vénus pour qu’elle arrête sa malédiction. Malgré toutes les tentatives pour se libérer de cet amour interdit, le nom d’Hippolyte refait toujours surface, elle ne cesse de penser à lui. L’amour qui envahit Phèdre est tellement puissant qu’elle compare Hippolyte à un dieu. Le champ lexical de la deuxième articulation fait beaucoup référence à la religion qui superpose l’amour pour Hippolyte aux prières adressées à Vénus pour y échapper : «vœux», «temple», «orné», «flancs», «autels», «encens». Ces mots désignent les implorations que Phèdre fait à Vénus pour tenter de la charmer. Par la suite, nous avons les groupes de mots : «J’adorais Hippolyte» et «J’offrais tout à ce dieu que je n’osais nommer». Ici, la passion est décrite en terme religieux même si c’est considéré comme un amour interdit.  De plus, la périphrase, une substitution d’un terme par un mot qui le décrit ou qui l’évoque, «J’offrais tout à ce dieu» (v.288) figure Hippolyte pour représenter la fatalité de la passion amoureuse. Nous avons aussi une hyperbole, une expression exagérée d’une réalité, dans le but de lui donner plus de force : «Contre moi-même enfin j’osai me révolter» (v.291) qui désigne le fait qu’elle se compare à une criminelle, elle a un sentiment de dégoût envers elle-même. En somme, malgré tous les moyens essayés par Phèdre pour se délivrer de cet amour, elle n’y parvient pas.

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