LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Discours sur la misogyne dans les contes de fées

Discours : Discours sur la misogyne dans les contes de fées. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Avril 2020  •  Discours  •  419 Mots (2 Pages)  •  324 Vues

Page 1 sur 2

VÉCU D’UNE REPRÉSENTATION THÉÂTRALE

Se démener pour arriver à l’heure, mettre un bel habit, attendre dans le froid, boire un café chaud, croquer dans un pain au chocolat, retrouver les traces d’anciennes rencontres, demander le programme, montrer son billet, passer les grandes portes, entrevoir au bout du couloir la scène, se sentir enjoué, soulever la poussière des planches usées et passées, se réjouir de notre placement, au milieu de la salle, s’asseoir sur les sièges rouge cuivrés usés par les nombreuses représentations et comédies, contempler le décor aux allures immémoriales, survoler du regard le rideau et essayer d’apercevoir l’ancestrale scène endormie, trouver la position de la régie puis frémir d’impatience, marteler des pieds, indocile, se sentir plein d’entrain, d’enthousiasme, d’appréhension, avoir une crainte jubilatoire, éternuer cinq fois avant le commencement de la représentation, enfin, entendre les trois coups entrer en léthargie, observer des sourires s’esquisser, des lèvres défendues, voir les projecteurs s’illuminer et raviver des ombres aux costumes multicolores, apprécier les projecteurs, l’éphémère des décors en carton, en plâtre, douter, redouter, puis finir par se laisser emporter, s’évader dans une bulle merveilleuse, passer par des émotions amoureuses, se taire et ne plus bouger, mais ne pas se croire obligé de faire comme tout le monde, simplement écouter, laisser place à son imagination, la laisser courir librement, faire le vide et être plein de palpitations, abattre la monotonie et l’énervement juste le temps d’écouter une pièce séduisante, apercevoir les regards tendus vers la scène, n’entendre pas un souffle, garder une oreille prudente, sentir la densité d’un silence attentif, s’ouvrir au spectaculaire, entendre finalement les battements des comédiens, sentir leurs crispations, leurs frissons, croiser leur regard qui se donne et s’abandonne, les écouter déclamer leurs textes, vibrer au son de leurs voix essoufflées, essayer de saisir le moment ou son partenaire s’endort, sentir le poids de sa tête sur son épaule, glisser sa main dans la sienne, rire, être intimidé, voir se créer une magie de l’art, assister et jouir en obscur spectateur, puis ressentir pleinement les applaudissements rythmés, assourdissants, réclamer la grandeur des acteurs, voir les lumières s’éteindre sur ces gens si pressés de sortir, émerger, être dehors, trouver que l’air est frais et qu’on mettrait bien une petite laine, s’essayer à imiter les comédiens et échouer, reprendre en cœur, trouver le mot juste pour décrire nos émotions, assumer ses détestations, se perdre dans des rires, se souvenir, se délecter en secret d’une citation, garder secrètement, fidèlement, une idée de ce que l’on a aimé, être heureux, savourer le moment, recommencer.

...

Télécharger au format  txt (2.9 Kb)   pdf (28 Kb)   docx (7.5 Kb)  
Voir 1 page de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com