Discours de Cicéron contre Catilina

                                  H.L.P                                                                    1D

        Ce texte a été écrit et prononcé devant le Sénat en 63 avant J.C par l’avocat et rhéteur romain Cicéron, consul dans la République Romaine. A cette époque là, la République Romaine est en crise et nombreux sont ceux qui conspirent contre le pouvoir en place. Le discours que nous allons étudier est extrait de la « Première Catillinaire » prononcée le 8 novembre au Temple de Jupiter Stator. Il est le premier d’une série de quatre discours proférés par Cicéron devant le Sénat pour dénoncer les agissements de Catilina, sénateur romain, qui fomentait une conjuration pour s’emparer du pouvoir ne parvenant pas à y accéder de façon légale.   Nous allons ici analyser ce qui fait l’efficacité de ce discours, notamment dans cet extrait qui représente l’exorde de l’ensemble des Catilinaires. Dans une première partie, nous verrons en quoi le fait de s’adresser à plusieurs destinataires sert son discours. Dans une seconde partie, nous verrons comment la description de Catalina et de ses actes permet de persuader son auditoire.

        Dans ce texte , Cicéron ne s’adresse pas à un mais plusieurs destinataires et ce, à des fins différentes . D’une part il s’adresse à Catilina à qui il veut prouver que ses agissements sont démasqués, d’autre part il s’adresse aux membres du Sénat qu’il veut convaincre de condamner Catilina.

Dans la première partie du discours, Ciceron s’adresse donc directement à Catilina. En lui énumérant tout ce qu’il sait sur ses agissements, Il veut lui faire réaliser que plus personne n’ignore ses projets, « quelles résolutions [il a] prises ».  En l’assaillant de questions rhétoriques comme il le fait, dont, entre autre « Tu ne vois pas que ta conjuration reste impuissante, dès que nous en avons tous le secret ? », il cherche à l’intimider, à  le pousser à  fuir Rome en lui faisant comprendre que sa condamnation est inévitable.  Ceci est également renforcé dans la dernière phrase de la partie du discours qui lui est directement adressé par l’accumulation « tu as fait », « tu es allé », « tu as réuni », « tu as prises » qui crée un effet d’amplification de tous ses méfaits alors même qu’aucun n’est réellement nommé.

 D’un autre côté,  il s’adresse aux membres du sénat en les mettant face à leur contradiction, face à l’aberration de la situation, à travers l’antithèse  « Le Sénat connaît tous ces complots, le consul les voit ; et Catilina vit encore ». Et pire encore, « il vient au sénat, il prend part aux conseils de la république », gradation au service de sa colère, de son indignation.  Il leur reproche leur passivité, leur absence d’action et de mesures judiciaires à l’encontre de Catilina. Par l’utilisation,entre autre, de l’expression « Et nous, hommes de courage, nous croyons assez faire pour la république » il veut éveiller en eux leur sentiment patriotique, leur fierté, leur orgueil et les émotions qui les pousseront à prendre leur responsabilité. Il ne leur laisse d’autres choix que de se prononcer. En n’hésitant pas à se blâmer lui-même, en utilisant le pronom « nous », il tend à prouver qu’il ne se dissocie pas d’eux ou c’est du moins ce qu’il veut leur faire croire. Ainsi en effet, en utilisant le pronom « nous », il sous-entend qu’il se considère comme tout aussi responsable, tout aussi coupable qu’eux afin de les dédouaner, de ne pas les braquer mais au contraire de les rallier à sa cause, à son combat. Aussi, l’utilisation de l’apostrophe « O temps ! O mœurs ! », par laquelle il semble dénoncer l’abandon des anciennes valeurs, rajoute au caractère dramatique de son plaidoyer. oui

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