Dire qu’Au Bonheur des Dames est un roman d’amour est se rendre compte fidèlement du projet qu’Émile Zola a eu en écrivant ce roman ?

        Au Bonheur des Dames est un roman écrit par Émile Zola. Ce romancier, né à Paris en 1840, d’un père italien et d’une mère française, est décédé en 1902. Il est surtout très célèbre pour avoir été le chef de file d’un mouvement littéraire qui a eu un grand succès lors de la seconde moitié du XIXème siècle : le naturalisme. Ce roman paru en 1883, lorsque la France connait la Révolution Industrielle, s’intéresse au milieu social du haut commerce à travers les yeux de Denise, jeune ouvrière qui arrive à Paris, et Mouret le patron de ce grand magasin dont les immenses projets dévorent peu à peu les petits commerces. Néanmoins, l’histoire entre ces deux protagonistes pourrait nous inciter à confondre le projet qu’Émile Zola eu en écrivant ce roman, entre une simple histoire d’amour et une satire de l’époque dans laquelle il vit. Dire qu’Au Bonheur des Dames est un roman d’amour est se rendre compte fidèlement du projet qu’Émile Zola a eu en écrivant ce roman ?

En premier lieu, nous verrons pourquoi le roman de Émile Zola peut appartenir à la romance. Par la suite nous démontrerons que ce livre n’appartient pas au genre de la romance et dans un dernier temps nous montrerons à quel genre littéraire il appartient.

        Dans un premier temps, nous verrons pourquoi le roman d’Émile Zola s’apparente au genre littéraire de la romance. Tout d’abord nous expliquerons ce qu’est un roman d’amour. Ensuite nous observerons la relation entre Denise et Mouret, enfin, nous verrons les caractéristiques du roman d’amour présentes dans « Au Bonheur des Dames. »

Un roman d’amour est un roman dans lequel l’amour est au centre de l’intrigue. En effet ce type de roman est aussi appelé « roman sentimental » ou, de manière péjorative, « roman à l’eau de rose », il est caractérisé généralement par une tragédie, la description des sentiments ou même une fin heureuse.  

Ensuite, l’histoire de Denise et Octave ne va pas de soi : leurs positions sociales respectives les séparent, obstacle quasi infranchissable. De plus, le Mouret du début du roman méprise les femmes, les utilise puis s’en débarrasse. La femme est pour lui un outil, elle deviendrait un obstacle si la tendresse et l’amour s’en mêlaient. Pourtant, dès leur première rencontre, le prédateur expérimenté qu’il est, perçoit en Denise quelque chose qui le touche : « il sentait chez cette jeune fille un charme caché, une force de grâce et de tendresse, ignorée d’elle-même » Dès lors, contre l’avis général, il s’intéresse à elle, la protège, lui marque un intérêt qui consterne son adjoint Bourdoncle. L’amour entre Denise et Octave n’éclate que dans les tous derniers paragraphes du roman : Mouret aura beau supplier, tout offrir à Denise, elle reste impénétrable, et lui laisse même croire – involontairement – qu’elle en aime un autre. Mouret le séducteur au cœur froid passe par tous les tourments. Il ne connaît la paix que quand Denise, se jette à son cou et s’écrie : « Oh, monsieur Mouret, c’est vous que j’aime ! » Denise ne cède aux avances de Mouret qu’a la toute fin du roman, un triomphe heureux fort rare chez Zola. Nous pouvons donc observer plusieurs caractéristiques du roman d’amour tel que la description des sentiments, la fin heureuse et la tragédie.

        Ainsi, si le roman de Zola présente plusieurs caractéristiques du roman d’amour, à y regarder de plus près, « Au Bonheur des Dames » parait être bien d’avantage qu’un simple « roman à l’eau de rose ». En effet, nous verrons dans le livre que dans certains couples, l’amour n’est pas idéalisé. Ensuite Zola émet parfois une image négative de l’amour ce qui est contradictoire avec ce genre littéraire.  

L’une des principales caractéristiques du roman d’amour est que l’amour soit le protagoniste. Peu importe qu'il s'agisse d'un roman policier, paranormal, juvénile ... L'important dans cette histoire n'est pas ce que les personnages vivent, mais que cet amour brise tout type de barrière. Qu'il s'agisse de se battre pour l'amour, de le construire ou autrement, ce sentiment est le centre de toute histoire romantique. Or dans ce roman, Émile Zola s’intéresse au milieu social du haut commerce à travers les yeux de Denise, jeune ouvrière qui arrive à Paris, et Mouret le patron de ce grand magasin dont les immenses projets dévorent peu à peu les petits commerces.

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