Devoir Culture Générale et expression: analyse des documents

Le premier document, intitulé Le gras, est un article paru en 2004 dans Le Nouvel

Observateur, ici un hors-série estival de cet hebdomadaire. Signé de Claude Fischler, il est de type

argumentatif. L’auteur démontre qu’à partir d’une mise en garde purement médicale faite à la fin

du XIXe siècle contre l’excès de poids, notre société a entrepris une chasse implacable à la moindre

trace de graisse, tendance qui a très vite gagné la grande cuisine française, laquelle influe sur les

habitudes de tout un chacun.

Alertés dès la fin du XIXe siècle par des assureurs américains qui établissent un lien entre l’excès

de poids et une longévité réduite, les médecins, durant le Xxe siècle, multiplient les recommandations contre l’abondance de graisse qui n’est plus signe de bonne santé ni de réussite sociale.

Parallèlement, dans d’autres secteurs qui ne relèvent pas du domaine sanitaire, la minceur

devient la référence en matière de beauté et, plus curieusement, un gage de qualités éthiques. Cet

idéal de minceur se double, à la fin du Xxe d’une exigence de musculature qui vaut pour les deux

sexes indifféremment : c’est un idéal androgyne.

Les grands cuisiniers français s’adaptent à cette mode qu’ils relaient en retirant de leurs offres

ce qui distinguait notre cuisine : plats en sauce, viandes rouges, crème et beurre. Cette tendance se

répand chez tout un chacun : on privilégie les graisses végétales et les modes de cuisson allégés.

Mais le gras n’a pas rendu l’âme, il se fait juste plus discret en se réfugiant dans la nourriture

industrielle et la restauration rapide.

1.2. Le second document est extrait d’un essai sociologique, La Société de consommation, écrit

par Baudrillard et publié en 1970; le propos est argumentatif. L’auteur veut démontrer

que toutes les brimades infligées au corps, en particulier les régimes draconiens visant la maigreur,

ne sont pas le résultat de la mode, même si elle contribue au phénomène, mais une réaction d’ordre

éthique à une société top permissive qui n’offre plus de grandes lignes de conduite.

La société de consommation a aboli tout interdit, donc toute restriction, croyant ouvrir une ère

où l’homme serait à l’aise avec son corps enfin libéré de toute brimade.

Mais cette croyance s’est révélée totalement erronée, puisque l’homme, au contraire, s’est

mis à s’acharner contre son propre corps ; dans ce monde

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