LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Dans Juste la fin du monde, les personnages parlent-ils pour ne rien dire ?

Dissertation : Dans Juste la fin du monde, les personnages parlent-ils pour ne rien dire ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Février 2021  •  Dissertation  •  1 672 Mots (7 Pages)  •  10 604 Vues

Page 1 sur 7

Dans Juste la fin du monde, les personnages parlent-ils pour ne rien dire ?

Oui car :

  1. Les dialogues n’aboutissent pas.
  • Les personnages se coupent souvent la parole, ce qui les empêche d’exposer pleinement leur pensée.
  • Antoine coupe sa mère quand elle veut exposer son souvenir.

Partie I scène 4 :

- Le dimanche…

-Maman !

  • Il y a aussi des disputes qui font tourner en rond les discussions et qui empêchent les situations, les problèmes de se résoudre, d’avancer.

Intermède Suzanne-Antoine (85) :

 « Suzanne. - Quoi ?

Je n’ai pas compris, c’est malin, ce que tu as dit, qu’est-ce que tu as dit ?

Reviens !

Antoine. – Ta gueule, Suzanne !

  • Refus du dialogue chez Antoine :

I, 11

Je ne veux pas être là. Tu vas me parler maintenant,

tu voudras me parler

et il faudra que j’écoute

et je n’ai pas envie d’écouter.

  1. La parole n’avance pas, elle se reprend sans cesse.
  • Ressassement de la parole : les dialogues sont prolixes, envahissants et pourtant impuissants :
  • Epanorthose, répétitions, correction permanentes.

I, 2 : Louis « c’est méchant, pas méchant, non, c’est déplaisant. »

  • Récurrence de l’expression « comment est-ce qu’on dit ? » et « ce que je veux dire ».
  • Parastase : accumulation d’énoncés reprenant le même thème.

I, 2 : Catherine : « je crois, nous croyons, nous avons cru, je crois que c’est bien »

  • Le sens ne se pose jamais : les interruptions, les reprises, les répétitions font que la quête du sens n’aboutit jamais. Polyphonie d’incompréhension :
  • Intermède, 4 :

SUZANNE — Ce que je ne comprends pas.

(…)

ANTOINE. — Ce que nous ne comprenons pas.

(…)

SUZANNE

Ce que je ne comprends pas et n’ai jamais compris

ANTOINE. — Et peu probable que je comprenne jamais

SUZANNE — Que je ne comprenne jamais.

  1. La parole n’est pas efficace : elle ne fait pas avancer l’intrigue.
  • L’action semble immobile, la parole sans but.
  • Antoine veut emmener Louis à la gare pour son départ. Cependant une dispute va éclater à propos des réelles motivations d’Antoine ; Suzanne pense qu’il veut se débarrasser de Louis alors qu’Antoine pensait bien faire. Suite à cela, nous ne saurons jamais si Antoine raccompagne Louis ou pas.

Partie II scène 2 : Antoine : « Je vais l’accompagner » :

  • Partie I, scène 4 :  La Mère : « ce que je raconte » : le récit envahi la scène et paralyse toute progression de l’action.
  • La parole est très souvent tournée vers le passé. Beaucoup de dialogues sont des rétrospections : cela empêche l’action d’avancer et à Louis d’annoncer sa mort : l’action est suspendue.
  • I, 3 Suzanne : « Lorsque j’étais enfant et lorsque tu nous as faussé compagnie (là que ça commence »
  • I, 4 : La Mère : « Le dimanche… »
  • I, 10 (monologue de Louis) : récapitule les états par lesquels il est passé vis-à-vis de la mort.
  • II, 3 : Antoine se remémore leur enfance.
  • L’intrigue entière repose sur l’annonce de Louis de sa mort, or cette annonce ne sera jamais prononcée : l’aveu de Louis est sans cesse reporté, l’attente du spectateur jamais comblée. L’aveu, moment si important et crucial au théâtre, est abandonné : Louis est comme un fantôme, il n’existe plus vraiment dans la réalité et qui s’exprime à titre posthume.
  • II, 1 : Louis. « sans avoir rien dit de ce qui me tenait à cœur » 

Non, ils ne parlent pas pour ne rien dire car :

 

  1. Dire la crise personnelle.
  • Les personnages expriment leurs sentiments à travers leur propos. La parole des personnages montre qu’il y’a des conflits, des non-dits entre eux. Elle montre aussi que les personnages ne s’adressent pas de la même manière entre eux et avec louis, il y’a une sorte de gêne. 
  • Catherine reproche à Louis de ne pas connaître son frère assez bien, et de le juger trop vite. Donc de pas s’intéresser assez à sa famille.

I, 6 (52) : « Catherine – Vous connaissez son métier ? »

  • La mère exprime un sentiment de perte, elle est nostalgique des temps d’avant ; des pique-niques du dimanche :

I, 4 : « La mère. – (..)

Après, ces deux là sont devenus trop grands, je ne sais plus,

est-ce qu’on peut savoir”

  • Antoine reproche à Louis d’être malheureux, parce que pour lui, il n’a aucune raison de l’être :

II, 3 :

Ce que je veux dire , tu ne manquais de rien et tu ne subissais rien

de ce qu’on appelle le malheur.

Même l’injustice de la laideur ou de la disgrâce et les humiliations qu’elles apportent,

tu ne les as pas connues et tu en fus protégé »

  • Suzanne reproche à Louis son absence, et d’avoir manqué à son rôle de grand-frère. Elle avoue que le départ de Louis lui a fait mal, mais qu’elle aime toujours. Elle exprime un amour admiratif.

Partie I, scène 3 :

et nous éprouvons les uns les autres , ici, tu le sais , 

tu ne peux pas le savoir,

une certaine forme d’admiration,

c’est le terme exact,

une certaine forme d’admiration pour toi à cause de ça.

  • Louis exprime sa solitude.

Monologue de Louis (67)

« Je pense du mal.

Je n’aime personne,

...

Télécharger au format  txt (9.4 Kb)   pdf (193.9 Kb)   docx (16.7 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com