Corpus théâtre et morale

La morale regroupe les mœurs établies pour la vie en société. Ce corpus nous propose en effet quatre extraits qui parlent la relation entre cette morale et le théâtre. Le premier de Molière vient de la préface du Tartuffe en 1664, le second de Pierre Nicole est issu du Traité de la comédie en 1667, le troisième de Jean Racine est extrait de la préface de Phèdre en 1677 et enfin le dernier de Jean-Jacques Rousseau est un passage de la Lette à d’Alembert sur les spectacles en 1758. Ces auteurs ont tous eu pour sujet la double fonction du théâtre au XVIIe, XVIIIe siècle : plaire et instruire. Mais nous remarquons que les textes s’opposent, Molière et Racine étayent cette thèse tandis que Nicole et Rousseau la contrent. Nous nous demanderons donc quels sont les liens entre le théâtre et la morale ? Ainsi, dans une première partie nous verrons l’utilité du théâtre moralisateur une morale et dans une deuxième partie nous verrons que le théâtre est juste joué pour divertir et amuser.

Le théâtre est selon beaucoup d’auteurs un bon moyen de transmettre les bonnes mœurs aux spectateurs.

Tout d’abord, le texte de Molière commence par : « Si l’emploie de la comédie est de corriger les vices des hommes », ce qui explique clairement le but de la comédie qui serait de remédier aux défauts humains par le biais d’une représentation théâtrale. Racine adopte le même point de vue et nous informe que Phèdre est sans doute sa tragédie la mieux écrite car « les moindres fautes y sont sévèrement punies » et « où la vertu soit plus mise en avant que dans celle-ci ».

A cette époque où l’Antiquité était une source d’inspiration respectée, citer les Anciens était un argument irréfutable. Ainsi Molière écrit : « ses plus célèbres philosophes … criaient sans cesse après les vices de leur siècle », Racine fait de même dans la préface de Phèdre : « les premiers poètes tragiques… leur théâtre était une école où la vertu n’était pas moins bien enseignée que dans les écoles des philosophes ».

Enfin, Molière parle de la catharsis, qui s’avère être selon lui très utile pour remédier aux défauts des hommes. En effet, voir ses vices joués et tournés au ridicule permettrait de créer chez le spectateur une réaction qui le pousserait à les corriger. Pour illustrer cela, nous avons cet extrait : «Les plus beaux traits d’une sérieuse morale sont moins puissants, le plus souvent, que ceux de la satire ; et rien ne reprend mieux la plupart des hommes que la peinture de leurs défauts ».

Ainsi, Molière et Racine pensent que comme à l’Antiquité, une pièce de théâtre doit instruire et veiller à corriger les vices des hommes.

Cependant, certains pensent que le théâtre est uniquement fait pour divertir.

Selon Rousseau, la variété des spectacles présentés vient directement du public. En effet, ce qui plait diffère en fonction de l’époque, de l’âge ou encore de la culture. Ainsi, nous pouvons citer: « selon les goûts divers des nations » et « un peuple voluptueux veut de la musique et des danses. Un peuple galant veut de l’amour de la politesse… ».

Il nous fait également remarquer qu’un spectacle qui essaye de corriger les vices ne peut pas plaire, il faut un

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