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Corpus + Sujet D'invention Sur Le Personnage Romanesque

Mémoire : Corpus + Sujet D'invention Sur Le Personnage Romanesque. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Février 2015  •  1 529 Mots (7 Pages)  •  2 002 Vues

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Entraînement au baccalauréat

Question de corpus

VOUS MONTREREZ COMMENT LA DESCRIPTION DE LA NATURE INTERVIENT DANS CES TROIS EXTRAITS

Très présent dans le roman, le paysage joue un rôle d'environnement encadrant l'histoire contée. Mais cette pensée est très réductrice quant à son réel impact sur l'histoire, car l'environnement entraîne souvent des réactions psychologiques spécifiques, aussi bien auprès du personnage que du lecteur. Nous allons étudier trois extraits de roman, tous ayant pour point commun de présenter un meurtre. Le premier est un extrait de Thérèse Raquin, écrit par Zola en 1867 sous l'influence du naturalisme, mouvement littéraire mettant la nature en importance et nous montrant l'homme tel qu'il est vraiment. Le second qui est un extrait de La condition humaine de Malraux écrit en 1933 et le troisième qui est un extrait de L'étranger de Camus écrit en 1942 sont quant à eux des romans modernes. Mais dans chacun de ces trois extraits, quel est l'effet de l'environnement sur l'acte du meurtre ?

Les trois extraits présentent chacun un environnement différent, occupant une place différente. Dans l'extrait de L'étranger, Meursault abat l'Arabe sur une plage, et il insiste sur le fait que le soleil est brûlant. Dans La condition humaine, l'assassinat se fait non pas en pleine nature mais au sein d'une ville, sûrement à l'intérieur d'un "building". Dans ces deux extraits, l'environnement est explicité mais peu détaillé, on ne connaît pas les détails. Dans le roman de Zola, l'environnement décrit est la campagne et la Seine. Les trois personnages sont en train de ramer sur une pirogue le long de ce fleuve, et de cette manière ce qu'ils aperçoivent nous est narré de manière très détaillée. En contraste avec les deux premiers extraits, on a ici une description complète du paysage avec l'arrière plan ("le grand massif rougeâtre des îles") et "les deux rives". Le résultat est que le lecteur s'imagine très facilement le paysage décrit par rapport aux deux premiers extraits, et c'est cette multitude de détails qui définit (entre-autre) le courant du naturalisme.

On a donc affaire à deux époques différentes, mais il n'empêche que l'environnement des trois extraits joue sur la psychologie des personnages. Dans l'extrait de La condition humaine, Tchen, chargé d'assassiner un ennemi politique, est terrifié par son environnement (comme l'affirme le narrateur : "l'angoisse lui tordait l'estomac"). Il est dans "le monde des hommes" et ce qu'il s'apprête à faire est inhumain et condamnée par la société : assassiner un homme dans son sommeil, il a donc peur d'être vu, et s'interroge même lorsqu'il entend des klaxons : "Découvert ?". De son côté, Meursault, dans L'étranger, n'avait pas prémédité d'assassiner quelqu'un. Mais la rencontre de l'Arabe qui refuse de le laisser passée l'oblige à s'arrêter net, à "une dizaine de mètres [de lui]". Cependant, tellement brûlé par le soleil, il décide tout de même d'avancer d'un pas pour se mettre à l'abri et c'est alors que l'Arabe l'interprète comme un signe d'hostilité, il le menace et Meursault l'abat de cinq balles. C'est ainsi à cause du soleil, donc de l'environnement, que le meurtre a été commis, et Camus veut illustrer ici, de par l'absurdité de cette action, le non-sens de la condition humaine. Enfin, en ce qui concerne Thérèse Raquin, le meurtre d'amour a été commis suite à une impulsion produite par le magnifique environnement. Sur les trois personnages qui naviguent, il y en a en effet un de trop d'autant plus que cette promenade se fait dans un cadre romantique (dans la solitude de la campagne "douloureusement calme").

Cependant, même si la psychologie des personnages diffère en fonction de l'environnement, celui-ci semble néanmoins perdre son équilibre lors du meurtre. En effet, dans le roman de Zola, l'action des hommes semble se détacher de la nature. On ne voit ainsi aucun paragraphe traitant à la fois des personnages et de la nature, comme s'il s'agissait de deux éléments incompatibles. De plus, lors du meurtre, la beauté de l'environnement semble tachée par "le spectacle horrible", et sa sérénité est alors remplacée par les sanglots de Thérèse. Dans L'étranger, c'est le meurtrier lui-même qui réalise l'acte contre-nature qu'il vient de faire. Il affirme lui-même avoir "détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où [il] avait été heureux". Une fois souillée, cette plage n'est alors plus la même. Quant à La condition humaine, au contraire des deux autres extraits, Il est écrit qu'il "ne se passait rien : c'était toujours à lui d'agir". Mais Tchen tente d'assassiner son ennemi dans "le monde des hommes" qui semble s'opposer à la nature, et rien ne se passe, rien ne sera changé après son acte, comme si le meurtre était ancré dans l'humanité. En

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