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Corpus : Dom Juan, Le Tartuffe, Le Cid, Phèdre: la relation conflictuelle entre père et fils

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Par   •  4 Mars 2015  •  752 Mots (4 Pages)  •  5 008 Vues

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Ces quatre pièces de théâtre illustrent différents genres et registres du théâtre classique, autour de la relation conflictuelle entre père et fils, créatrice d’une forte tension dramatique à divers moments de l’action (fin de l’exposition du Cid, péripéties centrales dans les trois autres pièces). Les dialogues sont chargés d’émotion voire de violence, et porteurs d’une réflexion sur les valeurs morales qui s’attachent à la filiation. Plusieurs points communs et différences

entre les textes peuvent être dégagés.

• Dans le Cid, de Tartuffe et de Phèdre, le conflit entre le père et le fils est provoqué par un tiers (Don Gomès, Tartuffe, Œnone et Phèdre) présent ou nommé sur scène, alors que, dans Dom Juan, la colère de Dom Louis est justifiée par le seul comportement de son fils.

• Les dialogues thématisent la question de l’honneur familial et le motif du fils digne (Rodrigue) ou indigne, à tort ou à raison, de son père (Damis, Dom Juan, Hippolyte). On relèvera quelques exemples des nombreuses citations en écho à ce principe de l’honneur, essentiel dans le théâtre classique et notamment dans la tragédie et la tragi-comédie. Le fils indigne, qui déshonore son père et l’ensemble de sa famille, voire de sa caste aristocratique, est qualifié de « monstre » par Dom Louis (« un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature ») comme par Thésée (« Monstre […], reste impur des brigands dont j’ai purgé la terre »).

• Néanmoins, deux des fils jugés indignes sont accusés à tort par leurs pères, que leur aveuglement risque de discréditer aux yeux du spectateur. Thésée se laisse abuser par la calomnie d’Oenone à l’encontre d’Hippolyte, de même qu’Orgon refuse de croire son fils qui a pourtant surpris Tartuffe en flagrant délit d’imposture. L’ironie de cette dernière scène tient au renversement paradoxal qui conduit Orgon à disculper l’accusé pour accuser l’accusateur. Tartuffe

s’offre le luxe de dire lui-même la vérité, en toute impunité : « Ah ! laissez-le parler: vous l’accusez

à tort ». Au contraire, Dom Louis paraît lucide quand il juge que ce fils tant désiré « est

le chagrin et le supplice de cette vie même dont je croyais qu’il devait être la joie et la consolation

».

• Alors que Don Diègue réaffirme les liens du « sang » qui l’unissent à son fils, instrument de sa vengeance (« Je reconnais mon sang à ce noble courroux/Ma jeunesse revit en cette ardeur

si prompte »), la colère des trois autres pères les conduit à renier et même maudire leurs fils (Orgon déshérite Damis au profit de Tartuffe à qui il veut aussi donner sa fille, Dom Louis en appelle au « courroux du Ciel » pour punir Dom Juan de même que Thésée voue Hippolyte au châtiment de Neptune.

• Qu’ils soient sommés de défendre l’honneur de leur père ou accusés de déshonorer celui-ci, les quatre fils parlent peu face à la colère paternelle, pour des raisons différentes. Rodrigue comme Damis se voient interdire toute réplique et ne peuvent quasiment pas prendre la parole que leurs pères respectifs monopolisent: « Ne réplique point »,

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