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Condorcet, esquisse d'un tableau de l'esprit humain

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Par   •  9 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 491 Mots (6 Pages)  •  1 375 Vues

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CONDORCET : Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain

   Le mouvement littéraire des Lumières repose sur le désir des philosophes du XVIIIème siècle de faire évoluer la société de leur temps en éveillant l'esprit critique du peuple et en créant une prise de conscience chez les nobles et le roi ; parmi les philosophes qui cherchent à réduire les inégalités sociales trop importantes dont ils sont les témoins figurent, par exemple, Voltaire, d'Alembert mais aussi son disciple Condorcet, grand mathématicien unanimement reconnu de son vivant. Celui-ci choisit l'argumentation directe pour exprimer sa conception de l'éducation dans un écrit publié en 1793, soit 4 ans après la Révolution française, et l'année même de l'exécution de Louis XVI. Cet écrit s'intitule : Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain. Alors, pourquoi peut-on qualifier de modernes les idées défendues par Condorcet ? Répondre à cette question supposera que l'on montre que la notion d'égalité est une idée directrice rencontrée dans sa conception de l'éducation ; puis nous analyserons l'aspect pragmatique de l'éducation proposée ici.

         La notion d'égalité apparaît d'emblée dans la première phrase de ce texte qui est la thèse de Condorcet : lignes 1 à 3.

         En effet,[le reste de l'analyse sera fournie sous forme de plan]

*Cette égalité est d'abord définie : Condorcet emploie une proposition subordonnée relative à valeur explicative : « qui » ; l'égalité passe par une forme d'autonomie qui renvoie le citoyen à ses responsabilités ; il ne doit ni annihiler la liberté de jugement d'autrui ni accepter d'être conditionné : « exclut toute dépendance, forcée ou volontaire ».

*Auparavant, l'éducation était réservée à une certaine élite ou prodiguée par les curés dans les paroisses ; or, Condorcet a gardé une expérience traumatisante de l'éducation qu'il a reçue chez les Jésuites. Il revendique une éducation laique et destinée à tous les Français sans exception : « on peut instruire la masse entière du peuple » (9) : le mot « masse » suppose une généralité dans cette égalité, et la volonté de ne laisser aucune personne du peuple dans l'inculture.

*Une instruction égalitaire passe par une meilleure qualité de l'oral, c'est-à-dire un accès  pour tous à la maîtrise de la langue française, à une époque où beaucoup de gens du peuple parlent encore le patois : cela est exprimé à travers l'antithèse contenue dans les lignes 26-27 : « les habitants d'un même pays n'étant plus distingués entre eux par l'usage d'une langue plus grossière ou plus raffinée ». Une bonne maîtrise de la langue française signifie savoir bien contruire ses phrases, avoir à sa disposition une palette de vocabulaire suffisamment riche pour pouvoir comprendre autrui et en être compris.

*Grâce à la qualité de son langage, le peuple réussira à s'émanciper réellement dans les différentes activités de sa vie : Condorcet utilise le champ lexical de la connaissance et de la volonté pour justifier sa pensée : lignes 11 à 14: « libre développement », « connaître ses droits, les défendre et les exercer », « juger ses actions et celles des autres d'après ses propres lumières ». Or, il est indispensable d'utiliser les mots avec une même signification pour pouvoir se comprendre, communiquer et échanger des points de vue différents destinés à faire évoluer chaque citoyen de la France. A une bonne maîtrise du langage s'ajoute la maîtrise de la lecture et de l'écriture.

*Cette meilleure maîtrise de l'oral et de l'écrit entraînera un mieux-être car elle permettra à chacun de faire preuve de bon sens et de supprimer la naiveté rencontrée chez les gens qui se laissent facilement convaincre et berner par ceux qui maîtrisent mieux qu'eux la langue française : lignes 22 à 25 : « échapper aux prestiges du charlatanisme, qui tendrait des pièges à sa fortune, à sa santé, à la liberté de ses opinions et de sa conscience, sous prétexte de l'enrichir, de le guérir et de le sauver. »

*L'égalité passe aussi, pour Condorcet, par une harmonie des sentiments car l'éducation doit favoriser une élévation de l'esprit mais aussi des sentiments, ceux-ci devenant plus raffinés. Il est fait allusion à cela, aux lignes 15-16, puis aux lignes33 à 36 ; or, cette élévation de l'esprit et des sentiments va éveiller chez le citoyen l'envie et la curiosité d'apprendre. Le champ lexical de l'harmonie achève ce texte et sonne comme un chant d'espérance : ligne 36 à la fin : « s'entendre », « désir d'être instruits », confier aux plus éclairés le soin de les gouverner » ; mais cette harmonie est impossible sans la liberté de choix : « pas besoin d'être conduits par eux », « non être forcés. »

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