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Comparaison Louisiane C. Dor et Delphine de Vigan

Dissertation : Comparaison Louisiane C. Dor et Delphine de Vigan. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Juin 2018  •  Dissertation  •  911 Mots (4 Pages)  •  511 Vues

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Le monde d’aujourd’hui est axé sur « l’hyperperformance », dit-on. Mais qu’est-ce que la performance, exactement? À vrai dire, il s’agit d’un lot d’efforts qu’une personne investit dans une certaine activité et dont le résultat se situe au-dessus de la moyenne. Or, lorsque performer devient une exigence de la société, il est malheureusement logique de voir une partie de ses individus ne pas y correspondre et, ainsi, en subir de lourdes conséquences. La littérature ayant toujours été un moyen de mettre sur papier la réalité qui nous entoure, il n’est pas surprenant de voir apparaître dans les œuvres postmodernes des personnages qui traduisent ce nouveau mal de la société. En effet, c’est ce qu’on remarque dans les romans respectifs de Louisiane C. Dor et Delphine de Vigan, Les méduses ont-elles sommeil (2016) et Jours sans faim (2001). À travers l’autofiction, genre littéraire associé à la postmodernité qui mélange l’imaginaire au vécu de l’auteur, les deux femmes présentent des univers parallèles. En comparant ces derniers, on constate qu’ils possèdent autant de ressemblances que de différences : on se penchera tout d’abord sur leur raison d’être, pour ensuite aborder le contraste au niveau du contrôle qu’ils inspirent.

Dans un premier temps, malgré tout ce qui semble les opposer, les deux univers concernés s’apparentent sur un point : ils tentent de panser un mal. C’est effectivement le cas dans la situation d’Hélène, où le monde « branché » propose comme remède à ses participants la drogue. « Jusqu’à ma rencontre avec la poudre, le monde et moi faisions deux. […] Les autres me regardaient comme si j’étais autre chose » (p.36). En mettant ces deux derniers mots en italique, l’auteur du roman Les méduses ont-elles sommeil? met l’accent sur l’état d’âme perturbé de la jeune fille, celle-ci croyant dur comme fer qu’il existait autrefois un écart entre elle et le reste du monde qui l’entoure jusqu’à ce qu’elle fasse son entrée dans le monde de la nuit. Pour ce qui en de Jours sans faim, il est question du même principe, mais avec un mal et un traitement différent, soit l’anorexie et le service de nutrition : « Il avait dit tu dois saisir la main qu’on te tend, accepter de l’aide, on ne peut pas se battre toujours seul. Il faut reprendre du poids pour accepter de guérir » (p.86). En effet, l’anorexie est un trouble de santé mentale touchant un centième des femmes au Québec, et l’hospitalisation est cette aide parfois essentielle dont il est question dans l’histoire.

        Dans un deuxième temps, bien que l’on observe une certaine similitude au paragraphe précédent, les deux univers s’opposent sur le point de vue du contrôle : alors qu’il est question de décadence dans l’univers présenté dans le roman de Louisiane C. Dor, celui qu’expose Jours sans faim concerne plutôt les idées de contrôle et de rationalité. En effet, Hélène mentionne : « “Freud a écrit ses théories les plus grandes sous cocaïne” me disent les autres. Soudain, nous pourrions tous devenir philosophes ou bien psycho-je-ne-sais-quoi […] » (p.20-21) Ici, tout est exagéré, comme le veut la décadence, ce qui est démontré par différents moyens : non seulement une hyperbole est utilisée alors que « tous » peuvent devenir philosophes, mais on fait aussi le lien entre les « enfants de la nuit » et un homme extrêmement célèbre, Sigmund Freud. De surcroît, l’apport de celui-ci au monde de la psychologie, soit par la naissance de la psychanalyse, contribue à l’ironique de la comparaison : sa théorie, qui stipule que les pulsions de l’inconscient sont parties intégrantes de la vie quotidienne, ressortent particulièrement suite à la prise de substances qui altèrent le comportement. Puisque Hélène consomme ces dernières, elle est pratiquement plus comparable au sujet d’étude de Freud que de la célèbre figure elle-même. Du côté de Jours sans faim, tout reste plutôt dans l’ordre et l’idée du rationnel : « Elle respecte la règle du jeu. Elle mâche consciencieusement ce qu’on lui donne. Presque tout. […] Elle note sur le carnet alimentaire ce qu’elle mange à chaque repas. » (p.33) Suivre les règles, c’est être sous un certain contrôle, et ce jeu dont la narratrice fait mention métaphoriquement, c’est celui de mener une vie normale. Ainsi, on voit que, par le contrôle sévère de son alimentation, on pousse Laure à combler ses besoins les plus « normaux », la normalité étant à l’opposé de la décadence. En fait, même l’anorexie est une question de contrôle : l’idée est de garder le pouvoir sur soi-même en se restreignant au niveau de la nourriture.

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