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Commentaire sur la lettre à Schuller de Spinoza

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Par   •  20 Février 2014  •  1 343 Mots (6 Pages)  •  9 273 Vues

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Marget Florent Vendredi 13 Décembre 2013

T5

Commentaire Philosophie : SPINOZA Lettres à SCHULLER

Dès le XVIIe siècle, les avancées majeures de la physique ou connaissance de la nature selon Descartes, qui petit à petit percent au grand jour les lois naturelles, ont aussi leur impact sur la pensée philosophique; il semble peu concevable, si des mécanismes aussi grandioses que la révolution des planètes sont totalement déterminés, qu’il n’en aille de même pour les actes de l’homme. De fait, la considération de sa liberté en est douloureusement restreinte, parfois anéantie. Pourtant cette liberté de volonté devrait nous être innée, toujours selon Descartes, et nous en prenons conscience par l’expérience. Dans sa Lettre LVIII à Schuller, écrite en 1674, Spinoza évoque ce conflit entre causalités et perception de la liberté, du libre-arbitre. L’homme possède-t-il réellement un libre-arbitre pour guider sa volonté ? Sa liberté n’est-elle pas qu’illusions ? Pour Spinoza il n’y a guère de libre-arbitre, seule une impression dont nous sommes marqués. Pour le montrer, il utilise une expérience de pensée. Tout d’abord, il considère l’exemple d’une pierre comme objet singulier en chute, puis il offre une conscience du mouvement à la pierre, afin d’en faire l’analogie avec l’homme dans diverses situations pour achever sa démonstration et la nuancer.

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Pour commencer, Spinoza propose un exemple fort : une pierre, soit le paroxysme de l’absence de vie, de liberté. Cette pierre reçoit d’une « cause extérieure », par exemple une main qui la lance, une certaine quantité d’énergie potentielle qui va conditionner son mouvement : cette cause extérieure détermine le mouvement de la pierre. De plus, il est assuré que la pierre continuera sa trajectoire une fois lâchée par la main, mais « cette permanence (…) est une contrainte » en l’occurrence une réaction d’inertie. Ce qui nous paraît évident, assumer que la pierre va heurter une vitre violemment car je l’ai lancé dans un accès de colère et non pas parce qu’elle-même est violente; je suis persuadé que son mouvement est le fruit de mon libre-arbitre et non du sien. L’action de la pierre, dont le champ se résume au mouvement et au morcèlement, est indéniablement liée à une quelconque « nécessité » externe; or ce serait un acte libre si et seulement si il dépendait d’une nécessité interne émise par la volonté de la pierre; c’est donc une « contrainte (…) parce qu’elle doit être définie par l’impulsion des causes externes». Puis Spinoza généralise son raisonnement à n’importe quel « objet singulier », car ce qui est vrai pour une pierre l’est aussi par exemple pour un brin d’herbe: tant qu’il est enraciné au sol, ce dernier lui fournit les nutriments indispensables à sa croissance. Et si une cause externe l’arrache à son humus, le vent l’emportera. Toutes ses actions sont déterminées par son environnement, et on peut appliquer cette analyse méthodique à n’importe quel objet « quel qu’en soit la complexité, le nombre de ses possibilités. ». Il apparaît alors que ces objets soient dénués de la moindre essence de liberté.

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A présent, admettons que cette pierre qui roule, à défaut d’amasser mousse, soit douée de conscience, tandis qu’elle avance, « sache et pense qu’elle fait tout l’effort possible pour continuer de se mouvoir ». Elle perçoit ainsi son propre mouvement, et cela seulement, car la main qui l’a lancée est loin derrière elle et sa science n’est pas suffisante pour expliquer ce mouvement. N’étant consciente d’aucune cause extérieure, il lui est nécessaire de penser que cet acte n’est produit que par elle-même, par sa volonté liée à son effort. Il est, pour ce qui est des choses communes, difficile de concevoir qu’une action ne soit définie que par elle-même; il lui faut bien une origine et un but pour qu’elle ait un sens, sinon elle ne serait pas. Naturellement, la pierre va alors invoquer son libre-arbitre,

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