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Commentaire linéaire Molière (L'école des femmes)

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Par   •  31 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  2 212 Mots (9 Pages)  •  781 Vues

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MULOT

Jeanne

BLOC 12

Partiel littérature culture et société

         

          Au théâtre, les dialogues sont centraux car c’est eux qui font le rythme du texte et permettent de rendre les personnages plus vivants et souvent même plus attachant grâce à leur façon de parler ou à leurs reparties. Dans le cadre d’une comédie, le dialogue est d’autant plus important car il permet d’introduire les éléments du comique. L’école des femmes écrite par Jean-Baptiste Poquelin, plus communément appelé Molière, est jouée pour la première fois en 1662. Cette pièce, tout comme les autres comédies de Molière en alexandrins sont des pièces caractéristiques de son époque et prennent une grande place dans l’imaginaire français en terme de dramaturgie. Il écrit L’école des femmes après le succès fulgurant de sa pièce Les précieuses ridicules. L’école des femmes raconte l’histoire d’Arnolphe, un homme apeuré à l’idée d’être trompé par sa femme, pour être sûr il décide d’élever un jeune fille, appelée Agnès, dans l’ignorance pour que jamais elle ne veuille le tromper. Cependant tout ne se passera pas exactement comme il l’avait décidé. Dans la scène 5 de l’acte 2, Agnès avoue en toute sincérité qu’elle a rencontré un jeune homme malgré l’interdiction d’Arnolphe, elle lui explique honnêtement mais bien sûr elle ne voit pas le mal dans son acte, au contraire. Dans la scène 4, Arnolphe décide de parler à Agnès après avoir entendu dire qu’elle avait rencontré quelqu’un, il décide de lui en parler clairement. Cependant, ce jeune homme rencontré est également l’ami d’Arnolphe, Horace, ce que ni Agnès ni Horace ne sait. Ce texte est divisé en deux mouvements, le premier du vers 459 au vers 466 et le second du vers 467 au vers 511. Dans un premier temps nous allons donc nous pencher sur ce premier mouvement dans lequel nous pouvons trouver un dialogue simple sans sujet fort, puis dans une seconde partie nous allons mettre en avant le second mouvement dans lequel nous pouvons remarquer une retournement de situation car Arnolphe décide de parler à Agnès de ce qui le dérange. Nous allons donc nous demander: comment dans ce dialogue Arnolphe met-il Agnès face à l’interdiction qu’il lui avait imposé ?

          Dans cette première partie, nous allons voir comment les répliques d’Agnès et Arnolphe se succèdent, le début de cette scène est assez simple car nous sommes face à une discussion de tous les jours entre les deux personnages. Dans cette scène, Arnolphe et Agnès sont seul sur scène et discute, cependant, nous pouvons sentir une certaine indifférence de la part de la jeune femme qui répond avec de très courtes phrases et sans grand intérêt pour ce que lui dit Arnolphe, elle a l’air ailleurs.

          La scène commence avec une réplique d’Arnolphe, sa forme est reprise par Agnès dans sa réponse: « La promenade était belle. » (vers 459) et la réponse de « Fort belle » (vers 460), les deux répliques suivantes fonctionnent sur le même plan d’affirmation/affirmation: « Le beau jour ! » (vers 460), « Fort beau » (vers 460). Nous avons également ici le champ lexical de la beauté avec la répétition des adjectifs « beau » (vers 460) et « belle » (vers 459 et 460). C’est cette redondance qui donne une impression de nonchalance de la part d’Agnès. Les points d’exclamations présents au vers 460 permettent une accentuation des propos comme si Arnolphe essayait de réveiller Agnès pour qu’elle lui parle plus. Pour continuer, Molière utilise la forme de question/réponse en demandant à Agnès quelles sont les dernières nouvelles: « Quelle nouvelle » (vers 460), le nouveau point d’exclamation à la fin de la réponse d’Agnès appuie d’autant plus la réponse marquante qu’elle donne de façon très détachée: « Le petit chat est mort ! ». Cet enchaînement de répliques courtes est une stichomythie qui permet d’installer un rythme rapide et différent de d’habitude dans le dialogue. En donnant sa réponse à cette triste nouvelle, nous pouvons voir qu’Arnolphe n’est pas très intéressé car il change rapidement de sujet: « Nous sommes tous mortels, et chacun est pour soi. » (vers 462) puis directement au vers suivant: « Lorsque j’étais aux champs, n’a-t-il point fait de pluie » (vers 463). Nous pourrions imaginer ici un jeu d’acteur, où le comédien pourrait marcher en disant la première réplique puis se retourner vers Agnès au moment de poser sa question, comme si tout à coup la question lui était passé par la tête. Agnès, toujours peu impliquée dans cette discussion lui répond très simplement avec l’adverbe de négation « Non. » (vers 464). Au vers 464, Agnès utilise un adverbe de temps, un adverbe assez intensif qui attire l’œil car il se situe en début de réplique « Jamais ». Dans le vers suivant, Arnolphe nous donne une indication temporelle: « ces neuf ou dix jours-ci » (vers 465), cela donne une indication sur le temps qu’Agnès passe seule en attendant qu’Arnolphe ne revienne la voir, c’est pour cela qu’elle a le temps de rencontrer de nouvelle personne. Agnès fait ensuite une énumération de ce qu’elle a fait durant son absence: « Six chemises, je pense, et six coiffes aussi » (vers 466), le temps qu’il lui laisse lui permet de faire de nombreuses choses et elle en a l’air contente.

Dans ce dialogue nous pouvons voir qu’Agnès reste très détachée et répond simplement au question d’Arnolphe. Elle semble distraite par autre chose.

          Dans cette deuxième partie, nous allons être confrontés à un changement, la tournure du dialogue change, nous ne sommes plus face à un simple dialogue, Arnolphe se lance et parle enfin à Agnès de ce dont il a entendu parler. Après cet aveu, Agnès commence enfin à plus s’exprimer et parle beaucoup plus.

          Ce mouvement commence par une courte tirade d’Arnolphe, précisé par une didascalie « ayant un peu rêvé », cette didascalie nous donne des informations sur l’état d’esprit du personnage, ce qui pourra aider les comédiens qui joueront ce rôle. Arnolphe dans sa tirade utilise plusieurs expressions pour décrire les personnes qui sont venues lui raconter qu’un homme était venu voir Agnès, chacune de ces expressions ne sont pas toutes élogieuses pour ces personnes: « le monde » (vers 467), « quelques voisins » (vers 469), « ces méchantes langues » (vers 472). Il interpelle également directement Agnès en utilisant l’adjectif « chère » dans « chère Agnès » (vers 467). Arnolphe essaye de se convaincre que tout ce que l’on a pu lui dire est faux, il en fait notamment part à Agnès en lui disant: « Mais je n’ai point pris foi » (vers 472), « et j’ai voulu voulu gager que c’était faussement… » (vers 473), cependant Agnès lui coupe la parole, on le remarque grâce aux points de suspension à la fin du vers 473. Elle se rapporte au spirituel en commençant sa réplique avec « Mon dieu » et finit par lui dire en toute sincérité qu’il ne devrait pas en être si certain: « ne gagez pas, vous perdriez vraiment » (vers 474), ici le comique de mots est important, la réponse d’Agnès est très humoristique car au lieu de le rassurer un tant soit peu elle lui assure que ces personnes ne se trompaient pas. Étonné et quelque peu indigné il essaye de placer une phrase mais elle le coupe à nouveau sans le laisser finir, nous le remarquons une nouvelle fois grâce aux points de suspension présents au vers 475. Cependant reste honnête car elle ne voit pas de souci dans ce qu’elle a fait, elle utilise tout de même l’adverbe « presque » (vers 476) qui nuance ses propos. Elle appuie encore ses propos à la fin du vers 476: « je vous jure », elle essaye de prouver son honnêteté, ce qu’elle arrive à faire car dans son aparté vers 477 et 478, Arnolphe se fait la remarque de la sincérité d’Agnès: « Cet aveu qu’elle fait avec sincérité », « Me marque pour le moins son ingénuité ». Il utilise également l’imparfait du subjonctif: « que vous vissiez » (vers 480) pour exprimer l’interdiction qui lui était imposé et sa volonté à ce que sa demande soit respectée. Par la suite, Agnès continue de se justifier tout en étant toujours aussi sincère: « Oui: mais quand je l’ai vu, vous ignorez pourquoi » (vers 481), « Et vous en auriez fait, sans doute, autant que moi » (vers 482), utilisation de l’adverbe de quantité « autant ». Après la réponse d’Arnolphe, Agnès part dans une tirade pour expliquer son aventure, pour commencer elle décrit son histoire: « fort étonnante et difficile à croire » (vers 484). Molière dans cette tirade met en avant un comique de répétition avec la récurrence de l’apparition d’Horace et la répétition de cette même révérence: « D’une humble révérence aussitôt me salue » (vers 488), « Je fis la révérence aussi de mon côté » (vers 490), « il me refait une autre révérence » (vers 491), « j’en fais de même une autre en diligence » (vers 492), « lui d’une troisième aussitôt repartant » (vers 493), « D’une troisième aussi je repars » (vers 494), « Il passe, vient, repasse » (vers 495), « Me fait à chaque fois révérence nouvelle » (vers 496), « Nouvelle révérence aussi je lui rendais » (vers 498). Nous avons donc ici une répétition du mot révérence, au vers 488, 490, 491, 496 et 498. Agnès utilise également le mot « humble » (vers 488) pour vanter la bonté et la politesse de cet homme. Cette tirade donne des indications spatio-temporelles mais également des éléments descriptifs sur ce qui est arrivé. Arnolphe répond à cette tirade de façon assez froide: « Fort bien » (vers 503), il n’a pas l’air satisfait. Agnès utilise ensuite un adverbe de temps: « Le lendemain » (vers 503), c’est une nouvelle indication temporelle. Dieu a encore sa place, Agnès fait une nouvelle allusion au spirituel et à Dieu: « le bon Dieu puisse-t-il vous bénir ». Contrairement à Agnès, Arnolphe lui fait une allusion à l’enfer et à Satan: « Ah suppôt de Satan, exécrable damnée ».

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