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Commentaire lecture lineéaire Juste la fin du monde de JL lagarce

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Par   •  10 Janvier 2023  •  Commentaire d'oeuvre  •  982 Mots (4 Pages)  •  167 Vues

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Lecture linéaire n°1 de Juste la fin du monde

Introduction : Louis est seul sur scène, annonçant sa mort. Ainsi commence Juste la fin du monde. De façon brutale et calme, en témoigne une poésie qui nous immerge comme elle nous met à distance. En quoi cette scène est-elle une entrée poétique dans le théâtre de l’intime ?

  1. Une exposition narrative et introspective

Le pronom personnel dominant est le « je ». Cette omniprésence du « je » nous indique très nettement une entrée directe dans l’intimité du personnage qui semble se confier aux spectateurs. A travers un champ lexical de la mort (« mourir », « mourrai », « un danger extrême » …) la pièce adopte une tonalité tragique, genre théâtral dans lequel la fatalité joue un rôle fondateur, les personnages étant prisonniers de leur destin. Louis fait une prophétie, il rappelle ainsi le chœur de la tragédie grecque qui annonçait ce qui allait se passer plus tard. Ici la mort est un couperet inéluctable, connue d’avance : « c’est à cet âge que je mourrai » (l.3-4). Jl Lagarce alterne les temps verbaux pour incarner un temps trouble, le théâtre devenant ainsi une sorte de nébuleuse (lieu indistinct). L’imparfait « j’allais mourir » indique non seulement une action vécue de l’intérieur (sans limite, contrairement au passé simple) mais aussi une imminence retardée (« j’allais mourir » = « j’étais sur le point de mourir »). Suit ensuite un présent de mise au point, de bilan personnel (« j’ai près de 34 ans maintenant »). Enfin arrive un futur définitif, temps de certitude : « je mourrai » (l.4). Dans ce purgatoire, cette « salle d’attente » (« j’attendais » répéter 2 fois), s’écoule un temps aussi bien disloqué (contraire d’unité) qu’omniscient, comme perçu depuis la mort. L’anaphore est omnisciente (« l’année d’après », « malgré tout », « de nombreux mois que j’attendais ») cela crée un rythme entêtant, lancinant, fait d’hésitations.  Différentes interprétations pour « l’année d’après » sont possibles. 1. L’idée que Louis remet constamment au lendemain (procrastination) 2. L’idée qu’il sait tout par avance, 3. Une manière de se faire à l’idée de sa propre mort. 4. Cette insistance de « l’année d’après » peut aussi faire référence à l’âge du Christ « près de 34 ans » « l’année d’après 33ans ». Louis loupe de peu la sainteté. Si le destin de Louis est tragique, il est en même temps extrêmement banal. La mort d’un homme, c’est « juste » la fin du monde. Et c’est aussi le rôle du poète (Louis est écrivain) que d’être entre l’état de grâce et le commun des mortels.

  1. L’annonce d’un projet personnel et d’une intrigue théâtrale

Après le « je » lyrique de Louis, poète, apparait le pronom personnel « les » qui se réfère aux membres de la famille à retrouver. La prise de décision est énoncée au passé simple (« je décidai » l .21) et l’absence d’antécédent (pas de GN pour « les » qualifier) donne un sentiment confus entre anonymisation et portée universelle. Le thème du retour qu’évoque cette partie du prologue peut faire penser au retour d’Ulysse à Ithaque. Il y a d’abord de « faire le voyage » qui est indiqué (//odyssée). Mais il y a également de façon sous-jacente, l’idée de la reconnaissance de pénélope. La femme d’Ulysse ne le reconnait pas immédiatement et l’aventurier doit alors faire ses preuves. Or, la reconnaissance de sa famille qu’il n’a vue depuis longtemps est aussi un enjeu fort pour Louis.

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