Commentaire du roman naturaliste Teresa Rakin d'Emile Zola

Thérèse Raquin, roman naturaliste d’Émile Zola (1840-1902), est publié en 1868 et utilise les modes de réflexion des sciences comme l'observation des faits par la description qu'il fait, notamment sur cette fin du roman. Il met en scène la vie morne du personnage éponyme, qui va, avec son amant Laurent, assassiner son mari Camille.

L'extrait étudié est l'excipit, il se trouve à la fin du livre, et il nous présente le dénouement de l'histoire.

Nous nous demanderons en quoi le projet naturaliste de Zola correspond aux exigences d'une intrigue romanesque.

Pour cela nous étudierons la manière dont Zola met en place le suspense du dénouement et sa tragédie, enfin nous examinerons le jeu des regards et des attitudes des personnages qui mettront un terme à ce roman.

Développement

Une longue description de la scène

Ce passage se passe un jeudi soir, jour traditionnel de réception chez les Raquin.

La scène finale présente deux étapes, très brèves : la première est une phase d'attente, de préparation « Avant de coucher Mme Raquin....jusqu'à ce que tout fut prêt »; la seconde étape débute par l'adverbe « et brusquement» : c'est une phase d'action, très rapide: leur empoisonnement ne va durer que quelques secondes comme le montre les quatre verbes d'action au passé simple: prit/vida/tendit/acheva.

Le narrateur insiste sur les jeux de regards entre Laurent et Thérèse mais aussi avec Mme Raquin qui, au début du passage les regarde avec insistance, puis, une fois le suicide accompli les contemple avec un regard lourd et satisfait comme l'indique l'utilisation du verbe « rassasier » et du participe présent « écrasant ».

Le rôle du regard est très important: le lecteur voit non seulement le déroulement de la mort, mais aussi la pensée personnages: ils se regardèrent/Thérèse vit/Laurent aperçut/ils s'examinèrent/en retrouvant sa propre pensée.../en lisant mutuellement... sur leur visage/Mme Raquin les regardait/ils échangèrent un dernier regard/Mme Raquin les contempla... ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds.

L'issue d'une tragédie est toujours fatale et ce qui est intéressant dans cette scène c'est que le double meurtre envisagé devient en fin de compte un double suicide. Seule la mort devient pour eux une consolation comme l'indique la phrase : « Ils tombèrent l'un sur l'autre.... la mort ».

Le spectre de Camille est toujours là, jusque dans la mort de Thérèse, comme le suggère la phrase : « La bouche de la jeune femme....dents de Camille. »

Un passage du récit au théâtre

Les actions et gestes de Laurent et Thérèse, bien que superficiels, semblent dirigés par quelqu'un, comme au théâtre, ou chaque mouvement est orchestré. Le récit devient petit à petit une scène tragique.

Celle-ci est constituée d'une série de plans représentant des tableaux d'une œuvre tragique : Thérèse d'abord accroupie devant le buffet, Laurent tenant le verre, près de la table ;

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