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Commentaire De etxet sur le roman La Bête Humaine d'Emile Zola

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Par   •  17 Mars 2013  •  2 275 Mots (10 Pages)  •  9 239 Vues

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Émile Zola est un auteur français né en 1890 et décédé en 1902 . Chef de file du mouvement naturaliste prolongateur du réalisme, il est rendu célèbre en écrivant une série de vingt romans, intitulée les Rougon-Macquart . La Bête humaine en est le dix-septième volume. L'histoire évoque le monde du chemin de fer , s' intéresse aux classes moyennes de la société et se déroule tout au long de la ligne Paris-Le Havre. On a coutume de dire qu'elle comporte deux héros : d'une part le mécanicien Jacques Lantier et de l'autre sa locomotive, la Lison, que Lantier aime plus qu'une femme. Outre son aspect documentaire, La Bête Humaine est un roman noir, un thriller du XIXe siècle, parlant de l'hérédité, Jacques souffrant d'une folie homicide que Zola rattache à l'alcoolisme des Macquart. Zola se veut être le secrétaire de la société, et ainsi décrire la vie de son époque sans l'idéaliser, s'attachant à peindre la réalité en s’appuyant sur un travail minutieux de documentation et en s’inspirant notamment de la méthode expérimentale du physiologiste Claude Bernard. Le mouvement naturaliste est le jumeau du mouvement impressionniste, en peinture. En outre, on peut citer Monet en 1877 et sa toile, La Gare Saint-Lazare. Ici, l'extrait étudié sera l'incipit de La Bête humaine, où Roubaud, un sous-chef de la gare du Havre, de passage à Paris, observe de sa chambre le paysage ferroviaire qui s'offre à lui. Il sera démontré que cet incipit naturaliste se double d'une vision artistique et poétique, en évoquant son ancrage réaliste, sa dimension picturale et ses indices d'un drame futur.

L'incipit de La Bête humaine possède un ancrage réaliste. En effet, le narrateur donne l'illusion du vrai en donnant beaucoup d'importance à la précision des lieux et du milieu. Ici, la gare est un symbole de modernité pour Zola, faite de verre et de métal. Il parle de «  charpentes de fer » (ligne 41), de « marquise » (ligne 12), d' « étoile de fer » (ligne 16) et de « branches de métal » (ligne 20) . Ces matériaux peuvent rappellent en l'occurrence le milieu industriel et sa nouvelle esthétique. Il en est de même pour Monet, qui accorde une attention particulière à tout ces matériaux, en les peignant de manière à reconnaître la matière du premier coup d'œil. La description du pont de l'Europe, achevé en 1818 confirme cette idée. C'est le premier ouvrage de ce type réalisé dans la capitale ; la gare Saint-Lazare n'est pas nommée ici, mais les citations « Quartier de l'Europe » (ligne 8), « Paris » (ligne 25) et « il n'apercevait pas celle-ci, arrêtée au-delà du pont de l'Europe » (ligne 35) permettent au lecteur de se situer dans la capitale et de deviner de quelle gare il est question. On peut constater que la localisation des rues est précise afin de confirmer ce côté réaliste, et remarquer de nombreux connecteurs spatiaux : « En face » (ligne 11), «  A gauche » (ligne 13), « en bas » (ligne 18), « sous » (ligne 26), « au-delà » (ligne 35), « derrière » (ligne 43) etc. L'abondance des noms de lieux est remarquable : « impasse d'Amsterdam » (ligne 5),  « rue de Rome » (ligne 11) « quartier de l'Europe » (ligne 8), « Argenteuil », « Versailles » (ligne 15), « Mantes » (ligne 28), « Paris » (ligne 25), « Caen » (ligne 34), « Auteuil » (ligne 45). Cette toponymie contribue à cette illusion de vrai, en donnant un rôle au lecteur, celui de se mettre à la place de Roubaud et d'avoir les mêmes visions que lui. De plus, ce dernier, sous-chef de gare, appartient à un milieu populaire. Il est employé et bien placé dans la hiérarchie, ce qui correspond à la classe moyenne, voire bourgeoise de l'époque. Cette situation permet l'identification complète au personnage de Roubaud de l'ensemble du lectorat. Cela correspond à l'ancrage temporel, avec l'époque et ses innovations, qui joue un rôle important dans le but de Zola ; donner une sensation de réel à son récit.

Cette sensation est rehaussée par le goût prononcé de l'auteur des descriptions documentées, toujours dans le souci de l'exactitude. La précision documentaire du romancier complète la préparation de son roman par une série d'entretiens avec l'ingénieur Pol Lefèvre, sous-directeur du mouvement à la compagnie de l'Ouest. Zola a fait des croquis et a observé à plusieurs reprises le trafic et les voies depuis le pont de l'Europe afin de rendre un témoignage aussi vrai que possible. De ce fait, des termes techniques sont employés pour désigner les éléments du milieu ferroviaire : « doubles voies » (ligne 19), « wagons » (ligne 23), «  postes d'aiguilleurs » (ligne 21), « petite machine-tender » (ligne 28),  « débranchement du train » (ligne 29), « voies de remisage » (ligne 30), « machine d'express » (ligne 31), « purgeurs » (ligne 38) … Cela permet au lecteur de mieux cerner le personnage de Roubaud et à ce dernier de montrer ses connaissances. Grâce à ces termes, on constate qu'il est un familier de ce lieu et porte un regard professionnel et habitué de ce milieu qui l'entoure, dû également à son métier de chef de gare. Certains passages nous montrent que Roubaud est profondément attaché à ce spectacle, faisant entièrement partie de sa vie : «  le métier le reprenait » (ligne 26), « Roubaud s'intéressa, comparant, songeant à sa gare du Havre » (ligne 24), « toute son attention » (ligne 33). Il connaît également les provenances et destinations des trains, tout en étant accoudé à la fenêtre de sa chambre : «  le train de trois heures vingt-cinq, à destination de Caen » (lignes 33-34), « un train de Versailles et un train d'Auteuil » (ligne 46), « l'arrivée d'un train de Mantes » (ligne 27).

La description précise est donc un moyen très efficace pour donner un ancrage réaliste à un roman de fiction, et est par conséquent un des critères du naturalisme, présent à part entière dans cet incipit.

Le second aspect de cet extrait littéraire apporte une dimension picturale au récit; on parle d'écriture « artiste ». Zola décrit la gare Saint-Lazare en 1890, dix ans après la peinture de Monet, et s'en inspire tout autant que de ses propres observations. Tout d'abord, on distingue une organisation remarquable dans sa description du paysage, de la même manière qu'on décrirait un tableau en décomposant ses différents plans. Elle est construite à la manière d'un tableau impressionniste : La géométrie est rigoureuse(«  Angle du

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