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Commentaire sur le chapitre 1 du roman La bête Humaine d'Emile Zola

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Par   •  9 Février 2014  •  1 736 Mots (7 Pages)  •  7 345 Vues

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La bête humaine est un roman naturaliste d'Emile Zola, publié en 1890. Au chapitre 1,

début du roman, Roubaud, sous chef de gare au Havre, de passage à Paris avec son épouse

Séverine, l'attend longuement dans la chambre de Victoire employée à l'entretien des toilettes

de la gare Saint Lazare. Séverine arrive enfin, Roubaud s'aperçoit que Séverine, alors âgée de

15 ans, avait été la maîtresse forcée de Grandmorin, son parrain, président de la société de

chemin de fer qui l'emploie. Il se rend compte que la faveur dont il a pu bénéficier n'est que la

conséquence des privautés de Grandmorin. Il sombre dans une sourde colère et laisse libre

cours à sa violence. Il insulte et frappe Séverine, cette épouse tant aimée devient un objet à la

fois de haine et de répulsion.

1) Une terrible crise surgit, déchirant ce couple, hier uni, 2) Roubaud dans la folie qui

s'empare de lui hésite entre plusieurs issues possibles à son trop-plein de rancœur, il entre

dans une délibération. 3) Il se transforme en une forme de bête humaine, un prédateur qui

cherche sa victime et ne la lâchera pas avant de l'avoir tuée.

1 Étude d'un couple en crise

a) Roubaud vient de découvrir l'infidélité de sa femme : tout au long du texte le

narrateur nous fait pénétrer dans son intériorité et accéder à ses pensées et sentiments les plus

intimes par le biais de la focalisation interne (« il ne se possédait plus » (I. 3)), du discours

direct (« Qu'est-ce que je vais faire ? » (I. 10 et 21)) et du discours indirect libre qui retranscrit

de façon spontanée ses pensées (« Alors, il allait donc la chasser, la mettre à la rue, pour ne

jamais la revoir ? » (L 14-15)).

b) De la ligne 22 à la ligne 38, le narrateur recourt aux mêmes procédés pour permettre

au lecteur de suivre cette fois-ci les réactions de Séverine : emploi de la focalisation interne («

Dans la calme affection de camarade qu'elle avait eue pour lui, il l'apitoyait déjà » (I. 24)), de

la focalisation zéro (« Elle, passive, docile, qui toute jeune s'était pliée aux désirs d'un

vieillard » (I. 26) ; « et, sans vice, la chair mal éveillée encore, dans sa demi-inconscience de

fille douce » (I. 29-30)) et du discours indirect libre (« Qu'avait-il donc en lui ? Il y en avait

tant sans colère ! » (I. 32)). Le lecteur peut ainsi suivre progressivement les réactions de

Séverine mais aussi tout le cheminement de la pensée de Roubaud jusqu'à la décision finale :

en donnant de l'épaisseur psychologique aux personnages, ces différents procédés contribuent

à l'effet de réel.

c) Le tempérament de Séverine est diamétralement opposé à celui de son mari : des

lignes 22 à 38, les antithèses traduisent ce contraste en opposant tempérament lymphatique3

de Séverine et tempérament sanguin de son mari (« calme affection de camarade » / «

douleur démesurée » ; « elle, passive, docile », « s'était pliée aux désirs », « avait laissé faire

son mariage », « désireuse d'arranger les choses » / "un tel éclat de jalousie » ; « sans vice,

la chair mal éveillée encore », « fille douce, chaste » / « tourner furieusement comme un

loup », "aujourd'hui, déchaîné, enragé, prêt à mordre »). Sans désir propre (champ lexical de

la passivité, I. 26-28) et en particulier sans désir sexuel pour les hommes (« la calme

affection de camarade qu'elle avait eue pour lui »), Séverine est un être passif qui se soumet

de façon enfantine à l'autorité ; sa liaison avec Jacques sera à cet égard une véritable

révélation. Elle ne peut donc comprendre le désir de possession et la jalousie passionnelle

de son mari qui lui sont profondément étrangers (« si cet emportement fou lui avait laissé

moins de surprise, une surprise dont elle ne revenait pas encore » (l. 25-26) ; « n'arrivait pas

à comprendre un tel éclat de jalousie » (I. 28) ; « comme elle aurait regardé un loup, un être

d'une autre espèce » (I. 31-32)). Elle comprend si peu les motifs de " l'emportement fou » de

son mari qu'elle pense apaiser sa fureur en attisant son désir (« elle se faisait caressante,

l'attirant » (I. 37)) ! Comme dans Thérèse Raquin (voir Pistes complémentaires), Zola a voulu

mettre en contact deux tempéraments différents, les plonger dans un état de crise et noter les

résultats d'une telle expérience.

2 La délibération de Roubaud

a) Le texte restitue les cinq étapes de la délibération de Roubaud jusqu'à la résolution

finale : il cherche comment réagir et vivre après la découverte de la « tromperie » (répétition

de l'interrogation « Qu'est-ce que je vais faire ? » (I. 10 et 21)). On apprend qu'il a

commencé par exercer des violences verbales et physiques sur Séverine («

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