Commentaire d'un texte d'Isocrate

Isocrate, né en 436 et mort en 338 av. J.-C., est issu d'une famille aisé et aurait été l'élève de Gorgias. D'abord logographe, il ouvre vers 393 une école de rhétorique qui connaît un grand succès. Il rédige un discours Contre les Sophistes dans lequel il s'oppose aux autres professeurs de rhétorique, aux « sophistes », qui selon lui « feignent de chercher la vérité ». Dans l'extrait étudié, Isocrate, va s'employer à redresser le tort fait à Athènes qu'il estime calomniée par les partisans de spartes.

Dans le chapitre 65, Isocrate inverse l'accusation faire par les détracteurs d'Athènes en partant du postulat que « la ville de Sparte à été plus dure et plus cruelle ». Isocrate dans les deux premiers chapitres de l'extrait, va décrédibiliser ses adversaires en affirmant qu'il est insensé de porter de telles accusations contre Athènes quand des éléments objectifs permettent, au contraire, d'établir que les Lacédémoniens « sont coupables à un plus haut degré ». L'utilisation du terme « établir », à la première ligne du chapitre 65, annonce la fonction du discours, qui vise à défendre Athènes de l'injure faite par les défenseurs de la ville de Sparte, et à retourner la situation en accusant les Lacédémoniens. Et en accusant les Lacédémoniens, ce sont bien les défenseurs de ces derniers que Isocrate pointe du doigt car ce sont bien eux, « les plus insensés de tous et la véritable cause des reproches que nous adressons à leurs amis. Isocrate affirme dans le chapitre 66 que les Lacédémoniens, non seulement « ont mis à mort plus de Grecs » que les Athéniens, mais que plus encore, et à la différence d'Athènes, les victimes des Lacédémoniens n'ont pas le droit à un jugement. Cette notion de jugement est intéressante à double titre ; elle appartient au champ lexical du droit, de la justice, et elle oppose la cité de Sparte, injuste car ne rendant pas la justice à la cité Athénienne, qui « accuse » et « traduit » devant la justice. Nous imaginons alors un procès et une délibération. Ce qui s'oppose aux partisans des Spartiates qui « poursuivent de leurs injures ». Dans le chapitre 70, nous pouvons voir un premier jeu d'amplification et de comparaison. Isocrate va dans un premier temps admettre les fautes commises par Athènes en faisant preuve de bonne fois tout en minimisant les faits, et dans un second temps comparer Athènes aux Spartiates qui « ont saccagé les plus grandes villes du Péloponnèse ». L'usage du « mais » est intéressant, car la conjonction ne sépare pas « il nous est arrivé, il est vrai, de commettre des actes de rigueur » et « à l'égard d'îlots si petits et si peu important », il n'y a pas de repentance, Isocrate parvient à faire acte de bonne fois sans faire ternir l'image d'Athènes. Le « mais » vient ici relier les actes de rigueur peu importants au saccage des Spartiates.

Dans le chapitre 71, Isocrate va pour la suite de son discours faire appel à un événement historique (la guerre de Troie) pour légitimé son propos et persuader l'auditoire du bien fondé de ce propos. Par la suite dans le chapitre 72, Isocrate va invoquer et récupérer la mémoire d'illustres héros du conflit ayant opposé les Grecs aux Troyens. Évoquer Nestor « le plus sage entre tous les hommes », ou Ménélas célèbre pour « sa modération et sa justice » permet à Isocrate de souligner des qualités qui seraient absentes chez les Spartiates, et qui nous l'avons vu, ne rendent pas la justice, et détruisent et pire encore, pillent ces villes qui « auraient mérité de la part de Grecs les plus grande récompenses » « et dont ils possèdent aujourd'hui les richesses. ». A partir de la fin du chapitre 72, Isocrate invoque la mémoire

...