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Commentaire composé - le dormeur du val, Rimbaud

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Par   •  5 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 373 Mots (6 Pages)  •  309 Vues

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Commentaire sur « Le Dormeur du val »

« Le Dormeur du val » était écrit par Arthur Rimbaud en octobre 1870 à l’âge de 16 ans, lors de sa première fugue à Paris en raison de la guerre franco-prussienne. Son sentiment anti-guerre inspira de nombreuses créations, y compris ce poème célèbre. Le texte est composé de deux quatrains et deux tercets. On trouve des rimes croisées dans les deux quatrains, alors que les deux tercets se compose des rimes plates et des rimes embrassées. Le poème, formé de quatorze vers en Alexandrin avec des rimes libres, s’avère être un sonnet qui s’oppose aux règles traditionnelles de versification. Il y a des décalages des phrases à travers du texte qui servent à ralentir l’apparition du verbe ou de l’adjectif. Ces rejets et contre-rejets produisent des rythmes heurtés. Dans le titre, on aperçoit deux noms – « val » et « dormeur », représentant respectivement les deux thèmes : le décor et le personnage. Rimbaud écrivit ce poème pour exprimer sa détestation de la guerre, cependant, on ne voit rien de sanglant ou d’orageux dans le texte, ni dans le décor ni sur le personnage. Comment Rimbaud a-t-il abouti à la dénonciation de la guerre ? Pour mieux répondre à cette question, nous analyserons d’abord le décor, puis le personnage, enfin, nous mettrons en valeur la chute et d’autres messages dans le texte.

La description du décor est partout dans le poème. La première strophe se consacre entièrement à sa représentation et les mots concernés se dispersent au long du texte. Ceux-ci nous dépeint une image assez édénique. On remarque premièrement la présence de la lumière. Sa représentation commence par une périphrase implicite « les haillons d’argent » au vers 2, et est suivie par le « soleil » au vers 4 & 13. L’impression est intensifiée par « mousse de rayons » et « la lumière pleut » : le jeu des métaphores est utilisé pour renforcer sa brillance. On trouve aussi une nature vivante. L’apparition successive de « verdure », « herbe », et « vert » nous manifeste la vitalité du val en entier. La rivière est un symbole de mouvement. Son dynamisme est révélé par le verbe « chante », dans lequel Rimbaud personnifie la rivière, l’adverbe « follement », le participe présent « accrochant » et les deux enjambements dans la première strophe. La nature est présentée non seulement par la richesse du paysage, mais aussi par la richesse des sensations. Sur le plan visuel, on voit une nature colorée. À part du vert (verdure, herbes, cresson, glaïeul), le jaune et l’orange (soleil, rayons, lumière), et le bleu (rivière, nue), nous apercevons en même temps l’argent issu de la réflexion des lumières et le pourpre assez intense des glaïeuls. La diversité des couleurs met en relief la vivacité de la nature. Les « parfums » au vers 12 nous apportent une sensation douce d’odorat alors que la rivière nous fournit une chanson dégagée. Du côté tactile, on ressent la fluidité et la fraîcheur de l’eau par le verbe « baignant » au vers 6. Finalement, le décor crée une ambiance apaisante. Au vers 11, on ressent la douceur de la nature quand l’on appelle la nature personnifiée de bercer « chaudement » le soldat. La nature produit en plus un « lit vert » pour l’installation confortable du soldat. En général, Rimbaud décrit au travers du poème un décor vivant, doux et apaisant.

Le jeune homme, l’autre thème du poème, semble s’entendre en harmonie avec la nature. Il est un soldat sociologiquement, mais dans le poème, son identité se tourne plutôt vers un « dormeur ». Au vers 6, 8, 9 et 13, l’utilisation du mot « dans » renforce cette fusion entre le personnage et le décor ainsi que sa vulnérabilité face à la nature. La répétition du sommeil (« dort » au vers 7, 9 et 13, « somme » au vers 10) confirme son état paisible. La « bouche ouverte », « la nuque baignant » et son sourire nous rappelle « un enfant » endormi. Et puis, nous observons dans la troisième strophe l’inversion thème-commentaire avec un commentaire plus long que le thème – cette redondance du commentaire souligne de plus la passivité du personnage. Les verbes utilisés sont aussi remarquables : « dort » et « fait un somme » indiquent une action minimale, « il est étendu » et « il a » montrent un état statique et passif. La chute du jeune soldat est le tournant le plus important dans le poème. Elle n’arrive jusqu’au dernier vers, même après « tranquille », qui n’annonce pas encore la mort. Il s’agit un isolement malheureux, les « deux trous rouges » semblent faire partie de son corps déjà froid. En relisant le poème, nous remarquons des traces qui prédisent la mort avant la chute brutale. En premier lieu, il y a des ambivalences des mots. Nous faisons souvent une analogie entre le sommeil et la mort, et ce sommeil continu prépare la chute finale. Le symbole « lit » signifie à la fois le sommeil et la mort. Deuxièmement, on voit des indices d’abandon du corps. La « bouche ouverte » prédit en réalité l’état mort du soldat ; « la nuque baignant » indique aussi un état inconfortable ; l’indifférence aux parfums implique un dysfonctionnement nasal. Finalement, il existe d’autres traces qui nous mènent à la fin : la mine pâle du personnage, l’apparence des fleurs de deuil – glaïeuls, un « trou de verdure » qui semble un grand tombeau et rappelle aux trous du jeune homme … Pour résumer, nous témoignons la chute du jeune soldat soumis, solitaire, et passif. Il accueille la fin malheureuse de sa vie en tant qu’un « dormeur » éternel.

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