LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire composé - Les Correspondances

Commentaire d'oeuvre : Commentaire composé - Les Correspondances. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Janvier 2023  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 518 Mots (7 Pages)  •  159 Vues

Page 1 sur 7

« Les fleurs du mal » est un recueil écrit par Charles Baudelaire, publié en 1857 et aussitôt censuré la même année, pour "un réalisme grossier et offensant pour la pudeur", contenu érotique, maléfique et en contradiction avec les moeurs religieuses. Malgré tout, ce recueil reprend  la quasi-totalité de sa production en vers de 1840 jusqu'à sa mort. Dans l’une des sections de ce recueil, Baudelaire écrit « Les Correspondances », il évoque dans ce sonnet la théorie des correspondances qu’il met en scène à travers le thème privilégié du parfum. Comment Baudelaire évoque-t-il la théorie des correspondances notamment à travers le thème privilégié du parfum ? Pour traiter de la théorie des correspondances, nous verrons qu’il s’agit d’une théorie fondée sur l’analogie de plus cette théorie permet la rencontre de différents arts. Enfin nous pourrons aborder le thème privilégié du parfum grâce à l’éloge du parfum et à son alchimie spirituelle.

Dans ce sonnet, Baudelaire met en évidence sa théorie des correspondances. Et dans le premier vers de son premier quatrain, il associe la "Nature" à une divinité. En effet, ici, la nature est personnifiée, on peut la voir à la manière dont elle  est écrite. La majuscule appuie que la nature est une personne et plus seulement un monde naturel. Baudelaire, transforme également cette nature en lieu sacré: "La nature est un temple". Il y a une dimension sacrée, puisqu'un temple est un édifice qu'on consacre à une divinité, ainsi qu'une dimension architecturale, par ce même "temple" mais aussi par "les vivants piliers".  Ici, ces piliers peuvent représenter soit les arbres de la nature qui relient la terre, lieu des hommes et les cieux, lieu des dieux, soit les chênes de Dodone, dont les prêtres de l'antiquité grecque interprétaient le bruissement comme message des dieux. Dans ces deux cas, il existe encore une dimension sacrée. La personnification  est renforcée par la prosopopée de la Nature: "Laissent parfois sortir de confuses paroles"(v.2). Ce vers a une perspective sacrée, voire ésotérique puisqu'il semble que le "temple" produise involontairement ces "confuses paroles", ce qui souligne la rareté et donc la préciosité de ces paroles. On peut donc supposer que ces paroles sont habituellement enfermées et secrètes. Donc "confuses paroles" peuvent évoquer soit le bruissement des arbres de la forêt, soit un message secret de la Nature, soit être une métaphore du poème par Baudelaire, où la poésie ne serait qu'une confuse parole.  

L'auteur des Correspondances, dans son deuxième quatrain, réussit à troubler nos sens. En effet, il y a une confusion, lorsque Baudelaire exprime que "de longs échos qui de loin se confondent», plus loin "se répondent", il transforme même ces échos en "parfums, [...] couleurs et [...] sons». De plus, ses échos reviennent intérieurement dans son poème, puisqu'il existe dans le poème une répétition de comparaison: "comme de longs échos", "comme la nuit", "comme la clarté" "comme des chairs d'enfants", "comme les hautbois" "comme les prairies" et "comme l'ambre, le musc, le benjoin  et l'encens." Cette transformation insiste sur la confusion qu'apporte l'écrivain à son poème. En plus de cette confusion, il insiste sur la dimension sacrée, grâce à une antonomase de "échos": en effet, Écho étant une nymphe grecque qui fut condamnée à répéter les derniers mots qu'elle avait entendus. Baudelaire confuse nos sens également lorsqu'il intègre un jeu verbal dans son sonnet. Il parvient à insérer une répétition de sons, c'est à dire une alitération sur plusieurs vers "Comme de longs échos qui de loin se confondent", ([k][l][k] / [k][l][k]), "Dans une ténébreuse et profonde unité"( [n][r] / [r][n]) et "Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants" ([r][f] / [f][r] / [r][f]).

Baudelaire parvient à faire rencontrer différents arts dans son poème, notamment l'architecture qui revient au début de son sonnet, par la métaphore "La Nature un temple aux vivants piliers", ici la nature est considérée comme une architecture harmonieuse. Mais encore la peinture, présente dans le sonnet avec "comme des chaires d'enfants". Ce vers est associé à la vue et donc à la peinture.

L'architecture et la peinture ne sont pas les seuls arts que l'on peut rencontrer dans ce sonnet, la musique et la poésie y sont aussi présent grâce à l'accumulation de comparaisons mélioratives du parfum: en effet, dans le vers 10,"Doux comme les hautbois", les hautbois font références à l'art musical. La musique est aussi présente  dans le dernier vers de Correspondances "Qui chantent les transports de l'esprit et des sens" (v.14). Ici le verbe chanter est explicite à l'art musical. Tandis que la poésie est présente dans ce poème par des mises en abîmes. Quand Baudelaire, semble faire comprendre que la poésie est une confuse parole, mais également l'art spirituel de l'infini. La musique et la poésie se rencontrent et s'affrontent dans ce sonnet  puisque les vers 5 et 6 ressemblent à une partition orchestrale grâce à "confondent", "profonde" et "répondent" qui forment une rime interne. Cet affrontement se confirme grâce à la citation de Verlaine "De la musique, avant toute chose" dans l'Art poétique, où il parle de la poésie.

...

Télécharger au format  txt (9.3 Kb)   pdf (37.3 Kb)   docx (305.8 Kb)  
Voir 6 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com