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Commentaire, Zola, L'Assommoir

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Par   •  3 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 413 Mots (6 Pages)  •  3 123 Vues

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Commentaire littéraire[pic 1]

Sujet n°1 : Émile Zola, L’assommoir

        

L’extrait présenté ici est tiré du roman naturaliste L’assommoir. Publié en 1877 par Émile Zola, L’assommoir est un récit fondé sur l’alcoolisme et la pauvreté de la classe ouvrière. Nous sommes ici vers la fin du roman, explicitant la déchéance de Gervaise, l’amenant pas à pas vers la mort. Émile Zola étant considéré comme le chef de file du mouvement naturaliste, nous nous demanderons dans quelles mesures le naturalisme permet-il d’exprimer la chute à la fois brutale mais attendue de Gervaise. Dans un premier temps, nous nous pencherons sur l’humiliante société qui entoure Gervaise, puis nous étudierons sa longue et progressive descente avant d’analyser sa mort à la fois brusque et attendue.

Le personnage principal de cet extrait est, jusqu’à sa mort, confronté à une société humiliante.

Pour commencer, nous soulignerons la solitude de Gervaise la laissant seule face à tous. Cette solitude est caractérisée par l’opposition frappante des pronoms personnels « elle » et « on ». Le narrateur paraît prendre parti de cette société, afin d’amplifier le sentiment de déchéance de la part de Gervaise. Cette opposition est clairement visible ligne 9 de l’extrait où l’on peut lire « On la chargeait des sales commissions » ou encore ligne 10 « Un soir, on avait parié qu’elle ne mangerait pas quelque chose de dégoûtant ». Cette société est, tout au long du récit, désignée anonymement, mettant l’accent sur l’hypocrisie représentée chez les autres personnages. Pour expliciter ce sentiment de solitude, le narrateur prononce ligne 14 « La terre ne voulait pas d’elle apparemment. » , dans cette phrase l’auteur personnifie « la terre » pour démontrer qu’absolument tout le monde est contre elle et confirme ce sentiment de solitude face à une société dégradante, qui décide de l’exclure de son confort et de l’humilier publiquement.

Ensuite, nous remarquons que cette société profite de la folie de Gervaise afin de la manipuler. Le degré de folie de Gervaise croît tout au long de l’extrait, le narrateur intensifie cette folie ligne 3 en exprimant sa certitude sur l’origine des tics de Gervaise « Sans doute elle avait pris ce tic-là à Sainte-Anne, en regardant trop son homme ». Quelques lignes plus loin, on apprend que « Ça se bornait à des grimaces de singe échappé, qui lui faisait jeter des trognons de choux par les gamins dans les rues ». L’image de Gervaise est donc marquée par la folie. Le narrateur la compare à un singe échappé, représentant l’animalisation de Gervaise par la société. Les gamins dans les rues représentent les moqueries que la pauvre dame doit subir tous les jours. À ce stade du récit, Gervaise n’est plus considérée comme un humain, mais comme un animal, un objet, prétexte de manipulation et d’humiliation par la société qui l’entoure.

La société qui entoure Gervaise est également caractéristique de sa descente interminable vers la mort.

Le personnage de Gervaise va suivre durant tout l’extrait un long chemin vers la mort.

C’est pourquoi, Émile Zola fait une description qui donne au lecteur l'illusion de voir réellement la scène. L’extrait suit un fil conducteur logique dans l’intensification de la misère de Gervaise. L’auteur utilise une gradation tout au long de l’extrait, qui exprime la chute des conditions de vie de Gervaise, l’amenant vers la mort. Cette descente s’explicite ligne 7 où l’on peut lire « Elle dégringolait plus bas encore, acceptait les dernières avanies, mourrait un peu de faim tous les jours ». À ce stade, Gervaise est, pour le lecteur, au plus bas. Elle est réduite par le narrateur qui la décrit comme dans un tel besoin qu’elle serait prête, malgré sa folie, à faire n’importe quoi afin de pouvoir manger. Puis Gervaise se fait expulser et se retrouve dans une niche comme il est expliqué ligne 13 « Maintenant elle habitait la niche du père Bru. C’était là dedans sur de la vielle paille, qu’elle claquait du bec, le ventre vide et les os glacés. », à cette partie de l’extrait Gervaise n’a plus nulle part où vivre, marquant sa mort prochaine. Elle est alors perçue par le lecteur et la société qui l’entoure comme un animal qu’on laisserait « crever » sur de la paille dans sa niche. Les adjectifs « vide » et « glacés » témoignent des conditions de vie affreuse de la pauvre dame. Vers la fin de l’extrait, l’auteur parle de misère « elle s’en allait de misère » appelant les termes « ordures » et « fatigues » décrivant une mort causée par une accumulation de misère et de mauvaises conditions de vie.

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