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Commentaire Ronsard " Petit Nombril " BM

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Par   •  11 Décembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 471 Mots (6 Pages)  •  3 289 Vues

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Le commentaire qui va suivre aujourd'hui est basé sur le sonnet « Petit Nombril » tiré du livre Les Amours écrit par Pierre de Ronsard. Ce poème paru en 1552 fait partie de la première des trois parutions des recueils des Amours. Chacun des recueils écrit par Ronsard fut destiné à une femme. Celui que nous allons étudier aujourd'hui est adressé à Cassandre. Comme Cornilliat le montre bien ce poème a fait une polémique au moment de sa sortie, car il frôle avec l’obscénité dans de nombreux passages sur lesquels nous allons revenir (p. 30). Pour schématiser le poème de Ronsard décrit l’amour et l’attirance de ce dernier envers Cassandre à travers de nombreux procédés stylistiques qui font prendre au sonnet plusieurs significations. Nous allons d’abord mettre en lumière par quels biais Ronsard entraîne ses lecteurs sur la fausse piste de l’amour platonique. Ensuite, nous analyserons par quelles sophistiques et figures de style l’auteur décrit l’attrait charnel et le désir sexuel qu’il éprouve à l’égard de Cassandre. Et enfin nous développerons les différents sens de lecture du mot « nombril » à travers le poème.

Pierre de Ronsard cherche dans un premier temps à emmener ses lecteurs sur la fausse piste du néoplatonisme. Le néoplatonisme est un courant philosophique qui a rencontré un certain succès chez les poètes contemporains de Ronsard, tel du Bellay ou Scève comme Couloubaritsis l’explique (p. 12) . Cette pensée philosophique décrit un amour chaste, principalement intellectuel et donc privé de tout accomplissement charnel. On remarque que Ronsard veut nous tromper, car il commence son poème par l’évocation de l’Androgyne qui fait référence au « Mythe de l’Androgyne » qui est un texte de Platon dans lequel Aristophane décrit un être composé à la fois de l’homme et de la femme tel qu’expliqué dans le livre de Monneyron (p. 7) . "Retiens encor l’Androgyne lien" (l. 6) . L’Androgyne renvoie donc à un être désexualisé et par conséquent à un être dépourvu de genre et d’organes sexuels, qui ne peuvent que vivre une relation platonique au sens strict du terme. Dans le même temps, certaines syllabes de la première partie du poème accentuent également l’illusion que l’amour de Ronsard envers Cassandre est strictement platonique. "Petit nombril, que mon penser adore, Non pas mon œil, qui n’eut onques ce bien, Nombril, de qui l’honneur mérite bien" (ll. 1-4). L’assonance du son « on" (répété six fois) dans cet extrait renvoie à une harmonie imitative qui vient renforcer l’effet de pureté de son amour. De plus cette assonance en "on" étaye les propos du locuteur qui explique dans ces lignes qu’il n’a jamais vu le nombril de son amour. Cette argumentation vient là aussi consolider l’éloge de la chasteté amoureuse. Comme nous venons de le voir, Pierre de Ronsard cherche à induire en erreur ses lecteurs sur le caractère véritable de son amour et sur le message du sonnet. Cela est également une satire du néoplatonisme des poètes précédant son temps comme on peut le constater dans le texte de Langer (p. 2) En effet, beaucoup d’écrivains du XVe et XVIe siècle avaient pour habitude de représenter uniquement l’amour d’un point de vue platonique, très souvent la sensualité et l’érotisation des textes étaient absentes. Le contre-pied que prend donc Ronsard au début de son poème rappel ce courant poétique en le parodiant. Après ce début trompeur sur le message réel du sonnet Ronsard va commencer à afficher le véritable érotisme amoureux que ce poème décrit.

Le passage qui marque la rupture et la transition entre le prétendu éloge de la chasteté amoureuse et le véritable érotisme est : "Retiens encor l’Androgyne lien" (l. 6). En effet, on peut remarquer la présence d’une figure de style qui est le "mot-valise" avec "en-corps"(Larousse, 2018). Ronsard évoque ici le corps et donc l’aspect charnel et non intellectuel de sa relation. Cette figure de style a pour effet d’induire au lecteur le nouveau sens du mot "nombril". Dans ce passage précis du texte c’est une métaphore de l’organe sexuel de Cassandre. De plus, cela renvoie au vers précédent : ‘’Signe divin, qui divinement ore’’ (l. 5), le mot "divin" et l’adverbe "divinement" sont des hyperboles qui sont là pour exagérer le désir charnel de Ronsard envers le "nombril"de Cassandre. Le caractère hyperbolique de ces mots est accentué par la notion sacré qu’ils renvoient et qui décrit, par conséquent, le nombril presque comme une relique. On retrouve un procédé similaire utilisé par

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