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Commentaire — Les Effarés – Arthur Rimbaud

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Par   •  26 Janvier 2020  •  Commentaire de texte  •  1 327 Mots (6 Pages)  •  5 273 Vues

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C’est au cours d’une de ses nombreuses fugues que Rimbaud atterrit à Paris au moment de la Commune, la ville est encerclée par les Prussiens et les parisiens sont affamés. Les enfants sont les premières cibles. Rimbaud décrit ici la réalité cruelle, tout en critiquant la société et ses dirigeants (politiques et religieux)

Le titre "Les Effarés" est un terme du symbolisme rimbaldien, revenant à grande reprise, notamment dans "Ophélie", c'est l'œil darne, grand ouvert, ou encore la voyance. Rimbaud dépeint ici le tableau misérabiliste d'une rue de Paris

Problématiques

-Dans quelle mesure ce poème est-il symbolique ?

-Comment la vision de Rimbaud se fait-elle dénonciatrice ?

Axes

1) Un tableau de la misère du peuple parisien

2) Une poésie symbolique et satirique

 

1) Un tableau de la misère du peuple parisien

a)Le tableau est construit sur un contraste entre l’extérieur et l’intérieur, la rue dans laquelle se trouvent les enfants et le fournil dans lequel se trouve le boulanger. Le froid, le chaud, la faim, la nourriture.

Le regard va de l’extérieur vers l’intérieur, les enfants sont dehors dans le froid alors que le boulanger est au chaud. Ceci créée un malaise, un sentiment d’injustice, les enfants ne devraient pas se trouver dehors.

On comprend qu’il existe une barrière entre deux mondes (les pauvres et les plus aisés) symbolisée ici par le « grillage », le « soupirail », le « trou ».

b) Ce sont tout d’abord les sensations visuelles qui sont contrastées. Nous notons l’utilisation de couleurs chaudes « pain blond », donc doré, « trou clair » du four, « rouge » du feu, ainsi que les « bras blancs » du boulanger qui prouvent que celui-ci est bras nus donc qu’il n’a pas froid contrairement aux enfants. Les enfants quant à eux sont « noirs » et leurs « petits museaux roses » prouvent qu’ils ont froid.

c) Ensuite les sensations auditives sont représentées : les enfants « écoutent le pain cuire » cette métaphore signifie que la croûte crépite (comme la vie), de même l’expression plus loin  « les croûtes parfumées » qui « chantent » nous montre une atmosphère de bien-être. Le boulanger chante « un vieil air », et « les grillons » chantent également, tout semble réunit pour créer une ambiance chaleureuse, un foyer où rien ne manque, ni la chaleur, ni la nourriture.

Cette musique crée une ambiance douce, chaleureuse, rassurante, comme celle d’un foyer familial, ce dont les enfants sont dépourvus.

d) Enfin, les sensations gustatives sont également présentes : le « Bon pain » qui cuit, qui croustille, donne faim et les enfants sont dans une situation insupportable tant ils ont faim et tant l’objet de leur convoitise se trouve proche mais inaccessible.

Ainsi les différentes sensations se mélangent (sons, couleurs, goût).

e) Pourtant la poésie est basée sur des choses simples :

-il s’agit d’enfants et d’un boulanger. Rien de compliqué

-l’habillement des enfants « les haillons » nous prouve qu’il s’agit d’enfant pauvres

-l’objet qui fait convoitise appartient au quotidien : le pain

-le cadre domestique est ordinaire : fenêtre, four, poutres…

-Le langage est familier : « leurs culs ronds », « cinq petits », « les museaux roses »…

d) La présence du poète ajoute au pathétisme de l’histoire

Le poète est spectateur de la scène et son émotion est sensible, les nombreux points de suspension expriment les non-dits, et la ponctuation expressive « -misère !-«  vers 4 permet au poète de donner son avis.

Il est sensible à la vulnérabilité des enfants, « cinq petits », à leur jeune âge « les pauvres petits », à leur grande pauvreté, et à leur abandon = pathétisme

e) Enfin le contraste se trouve dans la construction même du poème

12 tercets/strophes de 3 vers/alternance de 2 octosyllabes et 1 tétrasyllabe = disharmonie.

Schéma > aab  ccb  ddc eec … peut paraître harmonieux mais au fil du poème il devient déséquilibré.

Rimbaud s’inspire pour cela des Parnassiens : dont Théodore de Banville son idole, pour qui la forme poétique prime, il est contre les Romantiques auxquels il reproche de donner trop d’importance aux sentiments, au détriment de la qualité formelle. Mais la poésie de Rimbaud n’est pas impersonnelle comme celle des Parnassiens.

Le déséquilibre se poursuit dans la syntaxe : puisque la première phrase couvre deux tercets, les trois phrases suivantes occupent un tercet chacune et la dernière phrase (qui débute par l’anaphore de « quand ») occupe 7 tercets.

2) Une poésie symbolique et satirique

Le symbolisme : mouvement

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