LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire De Texte : L'huitre Et Les Plaideurs (fable) de Jean de La fontaine

Commentaires Composés : Commentaire De Texte : L'huitre Et Les Plaideurs (fable) de Jean de La fontaine. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  20 Avril 2014  •  871 Mots (4 Pages)  •  6 753 Vues

Page 1 sur 4

L'Huître et les Plaideurs, La Fontaine, Fables, IX, 9.

Commentaire littéraire

Dans la fable intitulée « l'Huître et les Plaideurs », La Fontaine propose de faire une archéologie critique de la justice qu'il oriente, comme il est coutumier du fait et pour éviter toute pesanteur intellectuelle, dans une perspective ironique. En quoi l'art du fabuliste se caractérise-t-il, de fait, comme une satire qui utilise habilement l'ironie ?

I. La structure de la fable

Le récit et la moralité

La fable a la forme d'un récit qui illustre une moralité finale. On reconnaît les marques habituelles de la moralité : le Je du fabuliste implicitement présent dans le Vous qui désigne le lecteur-interlocuteur ; symétrie des termes qui relèvent du ton sentencieux ou proverbial. Plus spécifiquement on notera le présent associé au futur dans une logique de l'expérience que le lecteur est appelé à mettre en œuvre (Mettez/Comptez/Vous verrez). Le récit est marqué dès le début de la fable par l'indication « Un jour » qui fixe l'action dans un temps indéfini ; néanmoins le récit s'engage au présent, ce qui permet de donner à la scène une dimension très visuelle.

On peut distinguer trois moments dans le récit : le premier (v1-4) situe les personnages lorsque l'objet de la dispute apparaît. Le second (v.5-14) développe la contestation ; le troisième (v.15-21) est marqué par l'arrivée de Dandin ; sa présence solenelle met fin à la contestation aux dépens des deux pèlerins.

Le rôle des discours

Un échange de paroles au discours direct domine la partie centrale du texte. La parole vient relayer une première attitude où apparaissait la force physique et c'est précisément celui qui « pousse » son compagnon qui prend le premier la parole. La violence première se dilue alors dans la parole sans fin, autre forme de violence. Il s'agit de savoir qui a vu l'huître en premier. Enfin l'anonymat des personnages maintenu par le narrateur (l'un/l'autre, son compagnon, l'autre) indique leur interchangeabilité. Cet aspect s'oppose à la force des pronoms nominaux (Je/vous ; vous/moi dans le v.14) qui marque la dispute.

II. Une satire de la justice

Le personnage de Perrin Dandin

Il est l'archétype, la caricature du personnage de magistrat dans le registre de la comédie et du burlesque (dans l’œuvre de Rabelais et de Racine notamment). Ses visées gloutonnes sont annoncées par le mot « dent » au vers 4 que l'on retrouve sous forme d'écho dans « incident », « regardant », « président » et bien sûr « Dandin ». Cela fait de lui le symbole de la voracité de la justice qui vit sur le dos des plaideurs. Toutefois Dandin n'est pas réellement un juge dans la fable. Il joue le rôle de juge. Ce sont les pèlerins qui « le prennent pour juge » (v.16) ; de même il adopte « un ton de président » (v.19) et dans son discours il a recours à des termes techniques du vocabulaire de la justice pour en imposer (« la cour »,

...

Télécharger au format  txt (5.8 Kb)   pdf (80.9 Kb)   docx (10.5 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com