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Commentaire Composé : La Relation De La Mort Du Chevalier De La Barre de Voltaire

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Par   •  16 Juin 2013  •  1 426 Mots (6 Pages)  •  15 786 Vues

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Commentaire composé : La relation de la mort du Chevalier de la Barre, Voltaire

Au XVIIIème siècle, sous le règne de Louis XVI, le mouvement des Lumières se met en place. Les Lumières cherchent à vaincre l’obscurantisme, remettent en question l’autorité de l’Eglise : ils débattent, se confrontent afin d’élaborer leur pensée. Les philosophes des Lumières amènent avec leur réflexion, une demande de liberté individuelle et le droit au bonheur. Voltaire fait partie de ces derniers. Voltaire, un homme dit nouveau, incarne la volonté des Lumières pour le progrès. Toute sa vie, il s’est battu contre les intolérances, lui-même ayant été exilé plusieurs fois. Il est connu, en effet, pour son implication dans des célèbres affaires telle l’affaire Callas. . C’est ici, après l’exécution d’un jeune homme de 16 ans, le chevalier de la Barre, que Voltaire se bat. Cet innocent avait été condamné à la peine de mort pour avoir soi-disant profané un crucifix. L’absurdité de cette mort anime en lui l’indignation, le dégout de cette justice implacable.

Il rédige une lettre intitulée La relation de la mort du chevalier de la Barre au marquis de Beccaria, connu pour ses positions contre la peine de mort. Nous étudierons comment Voltaire utilise l’art de la narration et puis la critique mordante du fanatisme pour conduire le lecteur à s’élever tout comme lui contre cette peine odieuse.

Voltaire maitrise l’art de la narration parfaitement afin de nous raconter cette exécution d’une manière terrifiante. Il commence par rapporter les faits au marquis très scientifiquement en précisant la date, « le 1er juillet », ou encore le lieu, « Abbeville ». Le style est celui d’un procès-verbal officiel : neutre et factuel. Les supplices sont ensuite décrits dans le détail, « les os en sont brisés », afin que le lecteur soit pris de pitié et qu’il puisse clairement s’imaginer la scène et les souffrances. Il s’agit, en effet, d’une hypotypose. L’évènement est donné à voir aux lecteurs comme à ceux qui étaient présents lors du supplice. C’est un véritable « spectacle ». Cette hypotypose rend le récit vivant et donc d’autant plus marquant. Le caractère vibrant, présent du texte est aussi renforcé par le discours direct : « Prenons un peu de nourriture, lui dit le chevalier… ». Cela incite le lecteur à se mettre dans la situation : il réalise que cette barbarie est tout fait réelle et vécue. Le philosophe ne disserte pas ici au sujet de grands principes mais il expose un cas concret. Voltaire cherche donc activement à choquer son lecteur. Pour cela, il emploie des phrases très courtes, sans émotion, qui se succèdent rapidement. Les asyndètes donnent aussi un caractère très sec et saccadé au texte. Le ton très neutre du narrateur crée une forte antithèse avec le contenu de la lettre. Ce contraste fait naitre l’horreur chez le lecteur.

De plus, Voltaire manie aussi habilement l’art de la persuasion. Il commence par faire l’éloge du chevalier: il cherche à susciter chez son lecteur une forte admiration envers ce jeune homme. Il est en effet « un chevalier… un gentilhomme ». Ces mots laissent paraitre une âme noble. Il est courageux et brave: il accepte son châtiment « sans plainte, sans colère et sans ostentation », étant persuadé de son innocence. La répétition anaphorique de « sans », mot qui traduit le manque, permet d’insister sur la simplicité et l’humilité du jeune homme. Il est aussi cultivé et intelligent : il étudiait la guerre et était un expert en la matière, « il avait fait des remarques sur quelques ouvrages du roi de Prusse et du maréchal de Saxe, les deux plus grands généraux de l’Europe ». Le superlatif « les deux plus grands » témoigne de son excellence. Après cet éloge du chevalier de la Barre, Voltaire brosse un portrait court mais mordant des fanatiques. La métaphore d’ « un juge qui ameute ses confrères » fait penser à des chiens qui se regroupent en meute afin d’être plus forts pour traquer leur proie. La métaphore dévoile donc la sauvagerie, la barbarie de ces fanatiques. Elle souligne aussi une certaine lâcheté : le juge semble avoir besoin d’aide, semble avoir peur devant « l’enfant ». Ceci pousse donc les lecteurs à s’indigner davantage encore contre les fanatiques. Le narrateur, dans la dernière phrase, crée une opposition toujours plus forte avec la symétrie dans la construction

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