Chapitre X, L'assaut, Eldorado, laurent Gaudé
Commentaire de texte : Chapitre X, L'assaut, Eldorado, laurent Gaudé. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar elowcat • 22 Mars 2017 • Commentaire de texte • 971 Mots (4 Pages) • 9 428 Vues
LA 4 Eldorado, L.Gaudé
« L'assaut »
La prise en charge de cette scène au présent de narration par le narrateur-personnage (mode de narration à la 1ère pers du sg => pronom « je » + adj possessif « mon ») la fait vivre au lecteur au rythme de ses gestes, de ses sensations, de ses sentiments, de ses pensées : « Il faut faire vite », « Nous y sommes presque. ». Le point de vue interne accentue cela « « Je n'en reviens pas », « Je veux passer », « J'entends », « je vois » => vbs de perception, de pensée. Le lecteur est au cœur de l'action.
Qqs lignes avant « Vers trois heures du matin »=> l'action se passe de nuit car la discrétion est de rigueur, l'obscurité accroît la difficulté. «la barrière » « les barbelés », « la grille » ; répétition des termes ; présence de « la police marocaine ». Soleiman et Boubakar font face à la frontière marocaine-espagnole, le dernier obstacle à franchir.
Il s’agit là d’une scène d’action, une scène où tout se joue de manière cruciale => la situation critique des personnages, Boubakar et Soleiman : « Nous sommes maintenant coincés entre les Marocains et la grille », tout échec deviendrait irrémédiable : « Il n’y a plus d’autre solution ». Chaque geste est décisif, vital : « « Il faut monter ».
La scène a une tonalité assez épique avec la masse humaine évoquée « Je n'en reviens pas que nous soyons si nombreux » adverbe « si ; « se frayer un passage dans la foule ». Le bruit participe également à cela « « Ils hurlent » ; « les cris ». Ajoutons la détermination des clandestins « avec la même rage »,« Rien ne nous arrêtera. » et leur courage « Leurs balles ne nous font pas peur » ; le mouvement très présent « Je cours. », « Je monte », «Il ne me reste plus qu'à passer la jambe », « Je descends », « lui arrache », « Il reprend son ascension ». Cet extrait met en action les personnages, ils partent ensemble à l'assaut d'un immense obstacle. Ils partagent à cet instant la même énergie et ténacité afin de parvenir à leur idéal. Cela sucite-t-il l'admiration ?
Le rythme très vif donné à la narration est souligné par la juxtaposition systématique, par la succession de phrases brèves, par les nombreux verbes d’action. De plus « J’entends des coups de feu. Des corps tombent » => deux actions simultanées dans une perception d’ensemble qui ne permet pas au narrateur d’identifier clairement les victimes et leur nombre.
Cette écriture très visuelle peut être qualifiée d’écriture cinématographique : on distingue plusieurs « plans » => le 1er resserré sur Soleiman comme le souligne l'anaphore du pronom « je » en debut de phrase
le 2ème, plus large, sur les gardes qui tirent
le 3ème, identique au 1er, Soleiman plaque son échelle et monte
le 4ème plus large, plan d'ensemble, « Des dizaines d'autres échelles jaillissent »
la scène poursuit avec l’arrivée en trombe d’une voiture de police, un événement qui, dans les films, enclenche fréquemment
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