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Chant d'Automne! Baudelaire

Commentaire de texte : Chant d'Automne! Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  1 605 Mots (7 Pages)  •  5 358 Vues

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Commentaire « Chant d’automne I »

 

Plan du poème (cf feuille réponses questionnaire)

 

Intro :

« Chant d’automne » fait partie de la section « Spleen et Idéal » qui est la plus importante des Fleurs du mal (1857). C’est un poème en deux parties, la seconde étant centrée sur une femme, celle qu’on a appelée « la femme aux yeux verts », l’une des trois inspiratrices de Baudelaire, l’actrice Marie Daubrun.

Nous étudierons seulement la première partie du poème, d’où la femme est totalement absente et qui exprime essentiellement l’angoisse du poète. Il s’agit donc d’un poème du spleen.

Rappelons que l'automne a toujours été la saison propice aux méditations lyriques sur la fuite du temps. Mais ici, pas de nature comme chez les romantiques, pas de description pittoresque, seulement des images mentales associées à la souffrance et à la mort avec une montée de l’angoisse qui s’apaise soudain avec la vision de la mort comme d’un départ vers un ailleurs libérateur.

 

  1. - Un automne urbain et sans pittoresque
  1. Absence de végétation : bois présent est mort. Appartement parisien : « pavé des cours » où on décharge les bûches pour l’hiver. Pas de dialogue entre poète et nature comme chez les romantiques : seul avec son angoisse. B. enfermé vs poètes comme Lamartine (ou Apollinaire) qui s’ouvre à la nature.

- modernité de Baudelaire : poésie de la ville, « tableaux parisiens » : partie des Fleurs du mal, refus de la nature

(cf « Rêve parisien »)

  1. Mais pas non plus de description d’un automne à Paris. Aucun lieu réel à part celui qui est suggéré v 4. Images de mort mais aucune référence spatiale. « soleil dans son enfer polaire » : seulement référence temporelle implicite à la saison de l’hiver (le froid « polaire »). L’échafaud, la tour : où ? « quelque part » v 14.
  2. Absence de l’automne, malgré 2 occurrences : escamoté entre l’été v 2 et 15 et l’hiver v 5. Ne se présente que comme annonciateur de l’hiver, et donc de la mort. N’est qu’une transition, saison n’est pas traitée pour ellemême, contrairement aux autres poètes, n’est pas un spectacle mais un pur état d’âme. Nous passons directement de la « vive clarté » de l’été aux « froides ténèbres ».
  1. – La montée (une dynamique) de l’angoisse : un lyrisme du spleen (poème à la 1ère personne mais au-delà de la mélancolie romantique)
  1. À l’origine, une sensation auditive : c’est le bruit du bois qu’on rentre pour l’hiver qui fait naître en lui l’angoisse de la mort qui se traduit par des images de supplice.
  • on ne voit pas mais on entend. Poète comme barricadé à l’intérieur de son appartement mais qui n’échappera pas à l’invasion de l’hiver. Imptce du chp lexical du bruit.

Évolution entre « j’entends », acte involontaire, et « j’écoute », acte volontaire : oreille tendue par l’angoisse + précision de « chaque » (cf allitération en « c » et « b »). Une obsession se développe autour de ce bruit : aucune autre sensation (l’extérieur n’existe pas) et génératrice de visions d’angoisse et de mort : échafaud, tour qui succombe et cercueil.

  • sens ironique a posteriori du mot « chant » qui suggère beauté et harmonie. Ici bruit des bûches monotone et sans mélodie.
  1. La régularité des vers avec césure à l’hémistiche alimente un rythme obsédant : scansion des vers en accord avec le bruit répétitif des bûches qui tombent sur le pavé sauf au v. 5 où le rythme semble bousculé par la montée de l’angoisse et v. 15 : espoir vient délivrer du rythme obsédant.

Cf sonorités des vers 3 et 4 : allitération en dentales, gutturales, et des labiales occlusives « b » et « p » = harmonie imitative. Cf aussi v. 11 et 12 : allitérations en « c » et « g » et « b » et « p ». c) L’accélération du temps

  • « Bientôt », « trop courts », « déjà », « en grande hâte », « hier »
  • 3 saisons présentes ds poème : été, automne, hiver  
  • jeu des temps : futur, futur proche, présent : anticipation de la souffrance et de la mort, puis vit l’invasion au présent. Puis dépassement de la mort ds dernière strophe.

Juxtaposition de l’impft et de « voici » à valeur de prést.

  • Été => automne sans transition, rapidité donnée par rapprochement dans même hémistiche + asyndète
  1. – L’ambiguïté de la mort : tortures et délivrance

a) La plongée dans le gouffre  

  • Seuls éléments de la nature extérieure : « froides ténèbres », « vive clarté ». Opposition + hyperbole (ténèbres) qui suggèrent qu’ils n’ont qu’une valeur symbolique (mort vs vie). « ténèbres » rime d’ailleurs avec « funèbres ».

De même, le soleil de l’hiver qui ne dispense aucune chaleur même lorsqu’il apparaît rouge à l’horizon renvoie à un cœur qui s’est arrêté de battre : « un bloc rouge et glacé » (= mort). Oxymore « enfer polaire » : le feu et la glace pour la vision commune, mais pour Baudelaire, l’enfer est glacé.

  • Caractéristiques du gouffre baudelairien, qui suscite angoisse et horreur : noir et glacé + mouvement d’engloutissement : « plongerons ». Une image de l’angoisse récurrente chez lui qui s’oppose à l’azur toujours lié à un sentiment d’euphorie.

Cf sonorités contrastées des 2 premiers vers : sonorités graves des « è » et voyelles nasalisées (= sombres ténèbres de l’hiver) vs « i » accentué + « é » + élan de l’exclamative (= clarté des étés).

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