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Candide de Voltaire: Chapitre 6

Commentaire de texte : Candide de Voltaire: Chapitre 6. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  1 161 Mots (5 Pages)  •  287 Vues

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La période des Lumières se traduit par le refus de l’intolérance et la remise en cause de l’obscurantisme de l’Eglise. En 1759, paraît Candide ou l’Optimisme. Dans ce conte philosophique, Voltaire cherche à divertir et à faire réfléchir son lecteur. Chassé du château du Baron de Thunder-Ten-Tronckh, Candide part à la recherche de Cunégonde et découvre les horreurs du monde. Dans le chapitre 6, Candide et son maître Pangloss font naufrage à Lisbonne suite à un tremblement de terre. Pour faire cesser la colère divine, l’Inquisition organise un autodafé et condamne nos deux personnages.

Nous nous interrogerons sur le regard que porte Voltaire sur les pratiques religieuses de son époque.

D’abord, nous étudierons comment Voltaire, dans ce récit, met en scène une cérémonie religieuse plutôt carnavalesque, puis, nous verrons que sous le masque de la comédie se dresse une critique violente de l’obscurantisme.

À la suite du tremblement de terre de Lisbonne, événement tragique qui a véritablement eu lieu en 1755, Voltaire raconte comment l’Inquisition met en place une cérémonie religieuse qui relève du spectacle voire de la farce.

Ainsi, le récit est court : la prise de décision par « les sages » de faire un autodafé, la désignation des coupables, puis le déroulement de la procession religieuse et enfin, l’exécution de la sentence. Ces différentes étapes s’enchaînent avec rapidité grâce aux nombreuses juxtapositions : « On vint lier après le dîner le docteur Pangloss et son disciple Candide (...) ; tous deux furent menés séparément dans des appartements d’une extrême fraîcheur ».

L’ellipse narrative accélère le récit :« huit jours après, ils furent tous deux revêtus d’un san-benito ». Ainsi Voltaire passe sous silence ces 8 jours afin de donner plus de légèreté et d’efficacité au récit.

De plus, la circularité du texte met en valeur son unité narrative. En effet, le texte s’ouvre et se termine sur l’image d’un tremblement de terre. La phrase finale « Le même jour, la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable » clôt le récit en démontrant l’inefficacité de toute la mise en scène décrite.

L’autodafé décrit par Voltaire apparaît à bien des égards comme une parade de carnaval. Alors que l’ensemble du récit est très rapide, le narrateur s’attarde sur les descriptions de la cérémonie : les habits « un san-benito », « mitres de

papier », les motifs « flammes renversées », « diables qui n’avaient ni queues ni griffes » La procession s’apparente presque à un carnaval comique lorsque Candide “est fessé” rendant la scène ridicule.

Ensuite, l’accent est mis sur la beauté ́ du spectacle grâce aux GN,

« procession », « le sermon », « la belle musique en faux-bourdon ». Ces termes appartiennent davantage au champ lexical du spectacle qu’à celui de la religion. L’expression « donner au peuple un bel autodafé » rappelle l’expression romaine « donner au peuple des jeux. »

L’idée est de divertir le peuple avec des jeux pour les détourner de questions plus importantes. Cette expression crée immédiatement un rapprochement entre la cérémonie et un spectacle de cirque. Enfin à l’aide de l’humour noir, Voltaire

évoque avec détachement et amusement des faits horribles ou cruels :

« le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler. »

Une exécution d’une cruauté sans nom est décrite ici avec détachement, comme une recette de cuisine,« à petit feu

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