Bonheur individuel, bonheur collectif

Bodson
Thomas
6tr1

Français : Devoir
Dissertation
« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le bonheur de tous les hommes, c’est celui de chacun »^[1]

          Ce 18 Juin à vingt heures, lorsque les diables rouges monteront sur le terrain, tous les belges, wallons comme flamands, seront devant leur télévision et supporteront ensemble leur équipe aux 4 coins de la Belgique car, quand il est question d’engouement national et de bonheur collectif, aucune frontière ne résiste. Même si Boris Vian ne devait penser ni au football ni au conflit wallon-flamand, l’idée qu’il formule dans cette citation est toujours, aujourd’hui, sujet à l’interrogation. En effet, le bonheur individuel est-il plus important que le bonheur collectif ? Mais le bonheur collectif est-il indépendant du bonheur individuel, ou est-il un moyen d’y parvenir ?

          De nombreuses personnes pensent que le bonheur individuel est indépendant du bonheur collectif. Il est vrai que si elle rencontre un voisin, un collègue, ou même un inconnu éprouvant un bonheur constant, cette personne viendrait à éprouver une certaine jalousie à l’égard des autres, ce qui nuirait à son propre bonheur. Surtout si pour elle, comme le chante Alain Souchon : « Le bonheur c’est d’avoir ». Pour illustrer cet argument, prenons le cas d’un père de famille, empli de bonheur, en rentrant chez lui avec sa nouvelle Audi. Ce bonheur se changera vite en jalousie lorsque son voisin lui montrera sa nouvelle Ferrari.
Dans la même optique de jalousie mais pas seulement, il arrive qu’au travers du malheur des autres, nous prenions conscience de notre bonheur. Suite au divorce de ses parents, un de mes amis d’enfance s’est retrouvé en famille d’accueil, dans un quartier peu fréquentable de Bruxelles. J’ai alors pris conscience de mon bonheur quotidien de vivre à la campagne avec mes deux parents.
Mais les plus grands instants de bonheur ne sont pas que ceux vécus au quotidien. Le plus grand bonheur est pour beaucoup d’atteindre un objectif convoité par de nombreuses personnes, comme c’est souvent le cas dans le domaine sportif ou celui du travail. Pour atteindre cet objectif et par la même occasion, le bonheur que l’individu en retire, celui-ci doit être meilleur que ses concurrents et doit, par conséquent, privé ceux-ci d’atteindre ce bonheur. Quand, aux jeux Olympiques de 2014, le Polonais Kamil Stoch a remporté la médaille d’or de saut à ski, son bonheur a été énorme mais sa victoire a provoqué la désillusion des 87 autres participants.

         Cependant d’autres personnes pensent que le bonheur individuel passe avant tout par un bonheur collectif. Selon elles, pour que le bonheur puisse atteindre son paroxysme, il faut pouvoir le partager. Nous avons donc besoin des autres, des amis ou de la famille pour pouvoir pleinement profiter du bonheur. Si Kamil Stoch n’avait pas eu sa famille, son entraîneur et ses amis avec lui pour partager le bonheur de sa victoire olympique, celui-ci aurait été bien moins intense et plus éphémère .  
Même si partager son propre bonheur le rend plus fort, partager le bonheur des autres est également jouissif. Car rendre quelqu’un heureux, nous remplit de bonheur. Il existe même des personnes qui trouvent leur bonheur majoritairement dans celui des autres. Ces personnes sont rares mais connues de tous, mère Teresa et père Damien en étant un parfait exemple. A notre échelle, les exemples appuyant cette idée sont également nombreux. Le professeur donnant des cours particuliers à un élève durant plusieurs mois, partagera le sentiment de bonheur de son élève lorsque celui-ci réussira son examen.
Plus que de le partager, deux individus peuvent également se donner mutuellement du bonheur. Il s’agit même d’un des critères primordiaux nécessaire à toute bonne relation. Car ce que l’homme vise avant tout dans ses relations amicales, ce sont les instants de bonheur qu’il passera aux côtés de ses amis. Tel le bonheur procuré lors d’une soirée entre amis, d’une promenade ou d’un week-end.

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