Barbara, Jacques Prévert

Introduction

Jacques Prévert est né le 4 février 1900 et est mort le 11 avril 1977. Il a eu beaucoup de mal à se faire reconnaître des critiques car on lui reprochait la trop grande simplicité de sa poésie.
A présent, il est considéré comme un des plus grands poètes du XXème siècle et il est publié dans la collection de La Pléiade, synonyme de consécration et d’honneur pour un écrivain.
La poésie Barbara est extraite de Paroles, paru en 1946.
C’est un texte de circonstances qui se réfère aux 165 bombardements de la ville de Brest entre le 19 juin 1940 et le 18 septembre 1944. La destruction complète de la ville inspire une réflexion pessimiste sur l’amour et la vie.

Problématique: Montrez en quoi le poème de J.Prévert est une dénonciation de la guerre.

1. Une histoire d'amour

1. Une rencontre lumineuse
   Barbara est synonyme d’amour dans ce poème, il suffit au poète de la croiser pour être ému. J.Prevert utilise des adjectifs mélioratifs pour mettre en valeur Barbara et fait un chiasme entre le vers 44 “épanouie ravie ruisselante” et le V.21 “ruisselante ravie épanouie” pour exprimer sa joie à la vue de cette femme.
   A travers la gradation, l'énumération et l’assonance en I V.21 l’auteur montre le bonheur qu’il ressent. Plusieurs termes évoquent l’eau comme “ruisselante” et “sous la pluie” qui s’associent à la joie et au bonheur. La présence de Barbara illumine le monde à ces yeux et illumine la pluie qui est utilisée pour qualifier le visage de Barbara.
   Le registre courant, qui est présent grâce au manque de ponctuation, évoque une rencontre tranquille et amoureuse dont le poète est témoin.
2. Une rencontre amoureuse
   Le poète ne connais pas Barbara mais il raconte une scène d’amour entre Barbara et le “personnage” V.17 “criant son nom” V.19.
   Le poète est témoin de la scène et il prend parti pour les amoureux, comme le montre le tutoiement de proximité utilisé avec insistance depuis le début.
   Cette communion du poète avec les jeunes amants fait partie de la thématique prévertienne comme par exemple dans le poème « Les enfants qui s’aiment ».
   L’anaphore « Rappelle-toi Barbara » traduit cette complicité mais le rayonnement de l’amour est si puissant qu’il transfigure la nature elle-même à partir du vers 31 : l’image de la pluie n’est plus la banale représentation du climat océanique mais l’expression du bonheur amoureux qui inonde de sa force toute la nature.

1. Une guerre destructrice

1. La rupture du poème et du bonheur
   Au V.37 le poème est brutalement brisé par les bombardements, la guerre fait irruption dans le bonheur amoureux et le ton change, la familiarité du début s’efface de même.
2. Les horreures de la guerre
   Le champs lexical de la guerre est présent et la tristesse de la pluie accentue le malheur. Le langage courant est impuissant à traduire la révolte des cœurs purs. Le poète reprend ensuite ses esprits et fait passer son émotion par des moyens plus classiques telle que l’accélération du rythme aux vers 48 et 49. L’éloquence pathétique se fonde de nouveau sur  l’image de la pluie qui reprend une apparence classique, celle du déluge destructeur.
3. La dévastation
   Le calme représente la dévastation qui à suivi la guerre, la mort est présente grâce à la comparaison des hommes aux “chiens qui disparaissent” V.54 et pourri, qui traduit une mort lente dans la pourriture des êtres.

Conclusion
La construction du poème dénonce donc la guerre en contrastant un souvenir heureux et un présent dévasté.

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