BAUMAN, Le présent liquide

BAUMAN, Le présent liquide

Au cours de ces dernières décennies, le monde aura connu une ouverture complète de ses frontières. Toutes les sociétés sont pleinement ouvertes, partant de la plus grande puissance mondiale jusqu’au plus pauvre pays. Ce phénomène d’ouverture des économies nationales sur un marché mondial a notamment entraîné une interdépendance croissante des pays. Au point où, comme le précise l’auteur, grâce à cette nouvelle “autoroute numérique”, nous sommes informés de tout ce qui se passe à travers le monde. A travers ce passage, Bauman fait la critique d’une société postmodernité. En utilisant le terme “modernité liquide”, l’auteur nous décrit une société liquide caractérisée par l'individualisme qui serait ancré dans nos modes de vie contemporains, mais aussi d’un affaiblissement des structures sociales. Selon Bauman, cette phase liquide est le fruit d’une mondialisation, qualifiée de négative, ainsi qu’une ouverture des sociétés et s’interroge sur les conséquences que peut provoquer cette modernité.

Nos sociétés modernisées, qui ont longtemps été le fruit d’avantages tels que la communication, se heurtent aujourd’hui à de nombreuses contradictions. La propagation d’un nouveau style de vie moderne au travers de la mondialisation a laissé place à un individu totalement dépourvu et sans repères. Un individu ayant l’impression de ne plus rien maîtriser, que ce soit individuellement ou collectivement. C’est ainsi que naît un sentiment d’insécurité, de peur, et d’incertitude. L’auteur voit notamment naître une forme d’individualisme, engendrant un affaiblissement considérable des liens humains et de la solidarité. Comme le souligne Bauman, “une société ouverte `` est une société exposée aux coups du destin. Elle évoque souvent l’expérience terrifiante d’une population hétéronome, désemparée et vulnérable, confrontée à des forces qu’elle ne contrôle ni ne comprend vraiment ; voire écrasée par elles {...}. L’individu est de plus en plus maître de sa sécurité personnelle, autrefois étant la sécurité sociale. De plus, Bauman ajoute à cela le fait que ce sentiment d’insécurité viendrait de la diminution de prise en charge collective. Nos sociétés connaissent également un affaiblissement des structures sociales, ainsi que des politiques de protection. En effet, les individus voient apparaître une baisse du syndicalisme et sont donc amenés à trouver des solutions individuelles afin de garantir leur sécurité personnelle. Tout cela entraîne ainsi une rupture des liens sociaux et collectifs. Une des phrases marquantes de ce court extrait est notamment “L’ouverture pervertie des sociétés, imposée par la mondialisation négative, est en soi la principale cause d’injustice et donc, indirectement, de conflit et de violence.” C’est ainsi pour cela que l’auteur utilise l’expression “société liquide”. En effet, selon lui, cette liquidité renverrait au fait que la post-modernité soit liquide, qu'aussitôt on l’aurait dans les mains, aussitôt elle coulera entre ces dernières. En d’autres termes, les institutions et les modes de vie antérieurs caractérisés par la solidarité entre individus, sont affaiblis, ce qui rend les individus dépourvus de cadre de référence et se trouvant

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