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Article Sur la manifestation de mai 1968

Mémoire : Article Sur la manifestation de mai 1968. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mars 2014  •  1 896 Mots (8 Pages)  •  734 Vues

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« Mai 68 : sous les pavés, la plage »

A l’origine, mai 68 fut un mouvement ouvrier, qui avait pour but de dénoncer une mauvaise répartition des richesses accumulées par le système économique français au cours des vingts dernières années. Les manifestations ouvrières se firent sous forme de grèves et de défilés. Cependant, le patronat ne répondant pas aux appels répétés des manifestants, ceux-ci augmentèrent la pression en occupant les usines ou les lieux de travail. Parallèlement,la jeunesse de l’époque profitait de ces mouvements pour protester à son tour contre une société française qu'elle jugeait sclérosée et dépassée. Ces griefs conscernaient aussi bien les rapports familiaux et sociaux, que le système éducatif, dont l'université jugée trop fermée. Elle en a donc profité pour se joindre au mouvement ouvrier. A partir de là, les occupations d’usines, de facs, et de lycées se sont multipliées.

La réunion entre ces mouvements de protestations et les grèves générales ouvrières ont provoqué une escalade de la violence. Ce mouvement social et insurrectionnel est appelé aujourd’hui: «Mai 68 ».

Contrairement à 1936, ce mouvement social dépassait les simples attentes liées aux conditions de travail. En effet, l'arrivée des jeunes et des étudiants a élargi les revendications, pour tous ceux qui se considéraient comme les "laissés pour compte", de crier un mal-être vis à vis de la société. Cette jeunesse voulait enfin être reconnue pour ce qu'elle était vraiment: des étudiants ou des travailleurs , avec des loisirs et désirs de jeunes, avides de libertés et remettant en cause le système culturel français de l'époque.

Ce mouvement fut soutenu par des intellectuels, dont Jean-Paul Sartre, écrivain et philosophe qui fut l'une des icône de cette lutte social :

Interview de Jean-Paul Sartre, le 13 mai 1968

« La violence est la seule chose qui reste, quel que soit le régime, aux étudiants qui sont jeunes, qui pensent qu'ils ne sont pas encore entrés dans le système que leur ont fait leurs pères, et qui ne veulent pas y entrer. Autrement dit, ils ne veulent pas de concessions, ils ne veulent pas qu'on aménage les choses, qu'on leur donne satisfaction sur une petite revendication, pour en fait les coincer, leur faire prendre la filière et leur faire être dans trente ans le vieux bonhomme usé qu'est leur père. Ils ne veulent pas du tout y entrer et par conséquent, ce refus est évidemment un refus de violence. Donc si vous voulez, on peut considérer que le seul rapport qu'ils puissent avoir avec cette université, c'est de la casser, et pour la casser, il n'y a qu'une solution : c'est descendre dans la rue. »

Lorsque Jean-Paul Sartre donne cette interview, le 13 mai 1968, le mouvement étudiant né à Nanterre s'est étendu au Quartier latin depuis le 3 mai. Suite à l'arrestation de plusieurs étudiants, chaque jour les jeunes dressent des barricades, et jettent des pavés en criant « libérez nos camarades! ». Sartre, intellectuel engagé, défendra ces étudiants en mettant en avant leur profond mal être pour justifier leur violence. Il considère que la jeunesse réclame un réel changement du système et ne pourra pas se contenter de quelques revendications mineurs. D'après lui, pour donner du poids à leurs paroles et démontrer leur détermination, ils n'ont pas d'autres choix que de s'exprimer de manière violente. Sartre cautionne ces événements, et avance l'idée qu'il faut continuer cette action de violence, pour empêcher la société de prédéterminer leur avenir. Le philosophe soutient donc pleinement les étudiants afin qu'ils deviennent maîtres de leur avenir.

Ce mouvement fut d’une force et d’une violence imprévisible, car en moins d'un mois, les protestations allaient profondément modifier la société française, non seulement d'un point de vue politique mais aussi culturel et social. Durant le mois de mai, chaque jour apportait son lot d'affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, particulièrement dans le quartier latin à Paris (quartier étudiants). Lors de ces événements, les manifestants utilisèrent tous les projectiles disponibles à leur porté: pavés, cocktail Molotov, mobilier urbain afin de riposter aux CRS armés de matraques et bombes lacrymogènes. Ces bagarres occasionnèrent beaucoup de dégâts : par exemple, dans la rue Gay-Lussac où furent brûlées plus de 60 voitures en une nuit !

Cette période a également été illustrée par « le foisonnement de slogans humoristiques, provocateurs, voir farfelus" : "Soyez réaliste, demandez l'impossible" ou "Elections, pièges à con " ou "CRS= SS" ou "Il est interdit d'interdire" .

Cette période s'articule autour de 4 dates importantes :

22 mars 1968: Pour protester contre le reglement administratif (accés des garçons aux batiments des filles) qu'ils jugaient perimé, un groupe d'environ 150 étudiants, emmené par Daniel Cohn-Bendit, 23 ans, occupa le centre administratif de l'université de Nanterre, dans la banlieue parisienne. Ce noyau de contestation devient le « Mouvement du 22 mars ». C’est en quelques sortes le « coup d’envoi des hostilités »

6 mai : Les étudiants manifestent dans le Quartier latin, mais au fil de leur marche dans Paris, la foule grossit. Les policiers chargent. Il y a des blessés. On construit des barricades. Bilan : 600

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