Anthologie poétique
Mémoire : Anthologie poétique. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar Userkek • 31 Août 2021 • Mémoire • 2 092 Mots (9 Pages) • 417 Vues
ANTHOLOGIE POÉTIQUE
THÈME : LA MALADIE ET LA MORT
SOMMAIRE :
- À un grand homme, Kamal Zerdoumi, 2020
- Avril et la mort, Guillaume de Lacoste Lareymondie, 2020
- La Peste, Pierre Corneille, Stances, 1862
- Vous parler ?, Sabine Sicaud, Les poèmes de Sabine Sicaud, 1958
- L’agonie, René-François Sully-Prudhomme, Les Solitudes, 1869
- Pendant une maladie, Victor Hugo, Les chansons des rues et des bois, 1865
- Résurrection, Kamal Zerdoumi, 2020
- Médecins, Sabine Sicaud, Les poèmes de Sabine Sicaud, 1958
- Un corbillard passe, Alphonse Beauregard, Les forces, 1912
- La Peste, Robert Desnos, Contrée, 1944
À un grand homme
Dans l’empire de l’infiniment petit
humble savant
blanchi sous le harnais
soudaine ta redécouverte
d’un remède ancien
fait de toi le rival inédit
de ton soleil marseillais
Le fléau planétaire
qui
ennemi inconnu
nous sidère
semble sur le point
d’être mis à mort
grâce à un homme
qui de la recherche
a fait son sacerdoce
et son Graal
Tant pis si
dans la capitale
l’on râle
Didier Raoult
« l’iconoclaste «
refuse de se soumettre
aux faux dieux de la science
Tant pis.
Partout dans le monde
l’espérance
oeuvre de ce mage
en blouse blanche
parcourt le corps
et le cerveau
du genre humain
Kamal Zerdoumi, 2020
J’ai choisi ce poème pour introduire le thème de la maladie dans cette anthologie car il est très récent et donc reflète bien l’état actuel du monde, ainsi que la pandémie en général. Aussi, j’ai découvert Kamal Zerdoumi grâce à ce poème, soit une raison de plus de le choisir selon moi.
Avril & la mort
Le printemps est venu,
Il sillonne l’azur,
Il bouillonne, il exulte.
Mais c’est un crépuscule.
Les arbres vibrent,
Vêtus de vert,
Ivres de fleurs.
Mais c’est ténèbre.
Partout mille âmes se réveillent ;
Mille oiseaux croisent dans le ciel,
Chantent sans fin leur symphonie.
Mais la nuée les engloutit.
La machine ennemie s’abat sur le pays.
Une agonie secoue les décombres de nuit,
Sourd, gronde, grince, crie : où est la vie enfuie ?
L’heure de la mort sonne, et personne ne prie.
Guillaume de Lacoste Lareymondie, 2020
Ce poème, bien que court, évoque parfaitement selon moi, l’état d’esprit des personnes affectées par le confinement de début 2020 mais aussi l’ambiance en général.
Par exemple, au travers du vers numéro 6 au vers numéro 8, l’auteur fait ressentir ce qu’il se passait, à l’extérieur, tout était beau, les arbres étaient verts, mais en profondeurs, des gens mourraient et la maladie continuait son chemin.
La peste
J’ai vu la peste en raccourci :
Et s’il faut en parler sans feindre,
Puisque la peste est faite ainsi,
Peste, que la peste est à craindre !
De cœurs qui n’en sauraient guérir
Elle est partout accompagnée,
Et dût-on cent fois en mourir,
Mille voudraient l’avoir gagnée.
L’ardeur dont ils sont emportés,
En ce péril leur persuade,
Qu’avoir la peste à ses côtés,
Ce n’est point être trop malade.
Aussi faut-il leur accorder
Qu’on aurait du bonheur de reste,
Pour peu qu’on se pût hasarder
Au beau milieu de cette peste.
La mort serait douce à ce prix,
Mais c’est un malheur à se pendre
Qu’on ne meurt pas d’en être pris,
Mais faute de la pouvoir prendre.
L’ardeur qu’elle fait naître au sein
N’y fait même un mal incurable
Que parce qu’elle prend soudain,
Et qu’elle est toujours imprenable.
Aussi chacun y perd son temps,
L’un en gémit, l’autre en déteste,
Et ce que font les plus contents
C’est de pester contre la peste.
Pierre Corneille, Stances, 1862
J’ai choisi ce poème de Pierre Corneille, que je considère d’ailleurs comme le meilleur auteur de son époque car il est encore d’actualité de nos jours avec la pandémie actuelle, mais aussi car j’apprécie la manière dont il divise la population dans les vers 24 à 28.
Vous parler ?
Vous parler ? Non. Je ne peux pas.
Je préfère souffrir comme une plante,
Comme l’oiseau qui ne dit rien sur le tilleul.
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