Anthologie Romantique

Anthologie romantique

I. Commençons par le commencement...

La poésie est faite d'image. Chacun peut comprendre un poème à sa façon. La poésie a de multiples possibilités de sens. Un poème peut toucher une personne et laisser indifférente une autre. La poésie est pour moi un art de communication, un moyen de communiquer avec brutalité, réalité ou douceur, de traité tous ce qui nous entoure.

Le romantisme, apparaît en Europe au XIXème siècle, est un mouvement qui incarne la liberté : c’est «le libéralisme en littérature» disait Victor Hugo dans la préface d’ «Hernani» (1830). J’ai sélectionné 9 poèmes romantiques datant du XIXème siècle que je considère comme des “coups de cœur“, l’amour est un terme relativement complexe que personne ne saurait expliquer sans un doute. La poésie romantique se nourrie de plusieurs gammes de sentiments et d’émotion. Au travers des textes que j’ai choisis, j’espère vous les faire entrevoir.

Les poètes peuvent faire passer un sentiment qu'ils ressentent au moment où ils écrivent comme l'amertume, l'amour, la tristesse... Il cherche à transmettre une idée, caché de manière implicite ou explicite. Les poètes utilisent les mots comme une arme, afin de faire passer un message plus ou moins fort selon leurs idées. Tout d’abord, le romantisme est constitué de plusieurs thèmes dont s’inspire l’esprit tourmenté du poète (L’amour / l’éloge amoureux / l’envie d’ailleurs / l’attente amoureuse/la mort / la vieillesse / la fuite du temps). Le thème de la nature est souvent abordé, l’inspiratrice de sentiment divers, elle entretient une relation de mystères avec le poète. Il est fréquent que le poète exprime des constats angoissés et des réflexions mélancoliques, souvent en rapport avec la fuite du temps, la certitude de se rapprocher de la mort, du bilan douloureux de sa vie.

II. De poèmes en poèmes

Mon choix s’est portée sur ces poèmes afin d'entrevoir les différentes formes de l'évocation de l’amour, un sentiment important depuis la nuit des temps. Tous ces poèmes, malgré un thème commun récurrent, ont cependant, des élaborations différentes. L'amour est un sentiment, une valeur ou une pulsion qui peut rendre heureux comme triste. Mais cette notion d'amour reste vague, l'amour peut être un sujet de médecine, de philosophie, de théologie, de divertissement, d'art...

Chaque poète, en fonction de son vécu, perçoit l'amour différemment et nous fait partager son point de vue. Certains poètes recherchent l'amour, certains l'ont perdu, d'autres encore en font l'éloge….

-Gérard de Nerval

Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie, est né à Paris le 22 mai 1808 et mort à Paris le 26 janvier 1855.Le poète français passa son enfance dans le Valois, dont les paysages furent une source d’inspiration. A Paris, il mena une vie de bohème, fréquenta le «Cénacle» de Victor Hugo. Il entama alors des études de médecine mais, grâce à un héritage, il entreprit un voyage en Italie. A son retour il fit la rencontre de l’actrice Jenny Colon dont il tomba éperdument amoureux. Après leur rupture, il gagna l’Orient où il se lança dans une quête mystique et spirituelle («Voyage en Orient»). A l’annonce de la mort de sa bien-aimée Gérard de Nerval plongea dans un immense chagrin. Il fait alors de l’actrice son symbole de l’idéal féminin présent dans bon nombre de ses poèmes tel que «Filles du feu». Submergé par des crises de folie, il se pendit le 26 janvier, rue de la Vieille Lanterne. Sa poésie, porte ouverte sur la rêverie, annonça la poésie moderne et l’intarissable envie de liberté des surréalistes. (www.evene.fr) («Les Pléiades», Médiathèque)

-Le ballet des heures

Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses

Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ;

Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses

Et ne les donner qu'à l'amour.

Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,

Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ;

Dans son rapide vol embrassez la meilleure,

Toujours celle qui va sonner.

Et retenez-la bien au gré de votre envie,

Comme le seul instant que votre âme rêva ;

Comme si le bonheur de la plus longue vie

Était dans l'heure qui s'en va.

Vous trouverez toujours, depuis l'heure première

Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois,

Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,

Les myrtes à l'ombre des bois.

Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;

Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,

Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines

Et donne l'oubli du passé.

Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie,

Savourez le regard qui vient de la beauté ;

Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !

L'amour c'est l'immortalité !

-Résignation (Juin 1839)

Quand les feux du soleil inondent la nature,

Quand tout brille à mes yeux et de vie et d'amour,

Si je vois une fleur qui s'ouvre, fraîche et pure,

Aux rayons d'un beau jour ;

Si des troupeaux joyeux bondissent dans la plaine,

Si l'oiseau chante au bois où je vais m'égarer,

Je suis triste et de deuil me sens l'âme si pleine

Que

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