LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Analyse "une charogne" Baudelaire

Commentaire de texte : Analyse "une charogne" Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2020  •  Commentaire de texte  •  620 Mots (3 Pages)  •  466 Vues

Page 1 sur 3

Texte

Analyse

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Adresse paradoxale. Évocation douceur et religion

volonté de choquer.

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

S'oppose à mon âme, vision négative de la femme : rime lubrique/cynique (cynique en grec même origine que le mot « chien »)

A nouveau volonté de provoquer par des images choquantes. Image de la pourriture physique mais aussi morale.

Évocation de la puanteur que l'on retrouve à la strophe 4

personnification de la charogne

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Opposition entre les mots soleil et pourriture

« grande nature » proche de l'ironie.

Le poète semble vouloir salir les images traditionnelles.

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Oxymore : volonté de provocation, montrer que rien n'est beau et que seule la laideur peut provoquer l'admiration.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Vocabulaire qui provoque le dégoût.  Image d'insectes grouillants. « Noirs bataillons »/ »vivants haillons » : rapprochement entre le mal et la misère  

Volonté de donner vie au cadavre

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Volonté de montrer que le mal est une chose qui s'étend : »se multipliant »

A travers cette charogne, le mal et l'ordure vont prendre corps et ne plus être une simple image.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Évocation de la musique « étrange » prépare la strophe suivante : « un rêve » image d'une musique « étrange » inhabituelle et éphémère, qui disparaît comme « le vent »

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Passage dans le monde onirique. Le poète quitte la réalité crue et choquante pour adoucir l'image en évoquant « le rêve »

Référence au goût très prononcé de Baudelaire pour la peinture.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un œil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

1ère apparition d'un être vivant. La charogne, le mal, sert de nourriture au chien : le mal nourrit la vie.


- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

« et pourtant » rupture dans la narration. Utilisation du futur : une chose qui va arriver inévitablement.

Comparaison peu flatteuse qui doit amener la femme à prendre conscience de sa condition éphémère : « memento mori »

Dans les 3 dernières strophes évocation lyrique de la femme aimée, comme au v1 « mon âme »

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Opposition entre « la reine es grâces » et le devenir évoqué dans les début du poème

Volonté de provocation

« ô ….. » vocatif + emploi du possessif « ma » montre un lien très fort entre le poète et la femme

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

Fin assez particulière : évoque la mort de sa bien aimée mais lui reste en vie

Retour à une image choquante « mangera de baiser » oxymore

...

Télécharger au format  txt (4.1 Kb)   pdf (57.6 Kb)   docx (914.4 Kb)  
Voir 2 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com