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Analyse du roman d'André Gide: Les Faux-Monnayeurs

Mémoire : Analyse du roman d'André Gide: Les Faux-Monnayeurs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Septembre 2011  •  2 075 Mots (9 Pages)  •  4 789 Vues

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LES FAUX-MONNAYEURS

GIDE

I - LE RECIT

1) Structure du roman

 En dépit de la complexité du texte, on peut dégager les modèles qui ont servi à construire le roman : un roman d’apprentissage, quatre intrigues sentimentales liées les unes aux autres, une intrigue policière qui tourne au roman noir, des intrigues secondaires qui se rattachent aux précédentes.

 Un roman d’apprentissage

Bernard Profitendieu, héros adolescent, se découvre à travers les faits auxquels il assiste. Apprenant qu’il est bâtard, il quitte la maison, exerce deux professions, aime deux femmes successivement, avant la crise qui le révèle à lui-même et lui permet de rentre chez lui au terme de l’initiation.

 Un roman d’aventures sentimentales

➢ L’écrivain Edouard est amoureux de son neveu Olivier Molinier, mais c’est Bernard, l’ami d’Olivier, qu’il prend comme secrétaire tandis qu’Olivier entre au service de Passavant, qu’il n’aime pas.

➢ Les amours de Laura Vedel sont condamnées : repoussée par Edouard qui aime Olivier, elle épouse Douviers sans amour, devient la maîtresse de Vincent Molinier qui l’abandonne, cherche en vain secours auprès d’Edouard, se laisse aimer platoniquement par Bernard, avant de retourner sans joie avec son mari.

➢ Aux amours de Laura se rattachent celles de Vincent Molinier, son amant, qui l’abandonne pour Lady Griffith, et celles de Bernard, platoniques avec Laura, physique avec Sarah, la soeur de Laura.

Ces quatre intrigues dépendent les unes des autres : tout découle logiquement des tendances d’Edouard, qui le poussent à délaisser Laura pour Olivier. Dès lors, Laura ne peut qu’échouer avec Vincent qui se tourne vers Lady Griffith, et avec Bernard, qui se tourne vers Sarah.

 Roman policier et roman noir

L’intrigue policière repose sur des énigmes et la découverte progressive d’indices qui permettent de les résoudre : qui est impliqué dans l’affaire de moeurs dont parlent le père de Bernard et celui d’Olivier? Que signifie l’étrange conduite de Georges, le jeune frère d’Olivier ? Qui est le mytérieux Strouvilhou ? La solution est donnée dans la troisième partie : Georges fait partie d’une bande de faux-monnayeurs que dirige Strouvilhou.

Mais les coupables seront-ils découverts et châtiés ? C’est là que le roman policier rejoint le roman noir ébauché depuis le début : un mécanisme implacable prépare une victime aux faux-monnayeurs devenus bourreaux par la faute des justiciers eux-mêmes : un enfant fragile, le jeune Boris, est en lieu sûr auprès d’un médecin. Mais sont grand-père charge Edouard de rechercher son petit-fils, et Edouard provoque indirectement la perte de Boris quand il décide de l’installer à la pension Vedel, où il sera en butte à la cruauté de ses camarades les jeune faux-monnayeur. Le juge d’instruction demande à Edouard de prévenir Georges que ses activités sont connues de la police. Dès lors, l’énergie des faux-monnayeurs qui ne trouve plus d’emploi se tourne en cruauté contre Boris.

 Les intrigues secondaires

La splendeur de la famille Vedel-Azaïs semble culminer lors du mariage de Laura Vedel. Mais à la rentrée des pensionnaires, c’est déjà la décadence et le suicide de Boris annonce la ruine et la dispersion de la famille.

Les projets littéraires d’Edouard rejoignent les amours d’Edouard : il ne commence à écrire que quand il est heureux.

 Une composition naturelle

Pour donner l’illusion du naturel, Gide obéit à un principe rigoureux : dès le début, il a l’intention d’ébaucher systématiquement des intrigues secondaires inutiles qu’il ne poursuivra pas. Il justifie ce dessein : dans son incapacité à unifier l’intrigue, le romancier imite la vie : « La vie nous présente de toutes parts quantité d’amorces de drames, mais il est rare que ceux-ci se poursuivent et se dessinent comme a coutume de les filer un romancier. Et c’est là précisément l’impression que je voudrais donner dans ce livre. »

Gide ne cherche pas la vraisemblance mais le sentiment de l’inachevé. Ce livre « s’achèvera brusquement, non point par épuisement du sujet, qui doit donner l’impression de l’inépuisable, mais au contraire, par son élargissement et par une sorte d’évasion de son contour. Il ne doit pas se boucler, mais s’éparpiller, se défaire ».

3) Les personnages

 Description

Tous les personnages ont un air de famille : tous sont parisiens, bourgeois d’esprit, chrétiens et artistes. Ils sont très cultivé et au courant de l’actualité.

Ces personnage du roman ne sont jamais décrits dans leur apparence extérieure, ils sont réduits à leur voix : « Je sais comment ils pensent, comment ils parlent ; je distingue la plus subtile intonation de leur voix ». En effet, ils nous sont souvent présentés dans un dialogue, où l’auteur commente les « tons » de leur voix. Bien plus, ce qui s’impose d’abord à Gide lorsqu’il crée un personnage, ce n’est pas son visage ou sont caractère mais un discours qui exprime un état d’âme.

Cette méthode explique que presque tous ses personnages soient des intellectuels, même les plus caricaturaux : Gide ne crée que des personnages qui aiment parle. Ils évoluent dans un univers social limité : celui de la bourgeoisie cultivée, des professions libérales fondées sur l’art de la parole. Leur vie mentale s’exprime tout naturellement en monologues, en lettres, en discussions.

Des tics professionnels marquent le langage de tous : pour Profitendieu, c’est le « je sais que » du juge d’instruction ; pour Vincent, ce sont les termes techniques de la biologie ; pour Bernard et Olivier, c’est le jargon des lycéens.

Cela permet à Gide « ne jamais exposer d’idées qu’en fonction des tempéraments et des caractères » Il parle plusieurs fois de sa faculté de dépersonnalisation, de son inaptitude à s’exprimer en son nom propre.

Voici la règle que se donner Gide pour présenter les personnages : « Ne pas amener trop au premier plan - ou du moins pas trop vite - les personnages les plus importants, mais les reculer, au contraire, les faire attendre.

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