Analyse du recueil Fêtes galantes et du poème Mandoline de Verlaine

Anthologie : Verlaine, Fêtes galantes

Fêtes galantes est un recueil de Paul Verlaine contenant 22 poèmes, sa première édition est tirée à 350 exemplaires, éditée par Alphonse Lemerre qui ne sera mis en vente qu’en mars de la même année à Paris. Une réédition du recueil, comportant quelques corrections, paraît en 1886, tirée à 600 exemplaires.

En France, le pays est un empire sous le règne de Napoléon Ⅲ qui est le neveu de Napoléon Ⅰer ainsi que le petit fils de l’impératrice Joséphine (impératrice des Français de 1804 à 1809 et reine d'Italie de 1805 à 1809). Suite à la guerre franco-prussienne, le second empire prend fin et le 4 septembre 1870, la république est proclamée. Il semble que tout cela, n’a eu aucune répercussion sur l’écriture du recueil de Paul Verlaine.

Le recueil n’est pas subdivisé, mais il est possible de la classé par thématique :

• Le décor de parc (« clair de lune », « sur l’herbe », « l’allée », « dans la grotte », « le faune », « l’amour par terre »)

• Les personnages en groupe (« les inginus », « fantoche », « les indolents »)

• La fête, la rencontre, le jeu (« à la promenade », « cortège », « les coquillages », « en patinant », « cythère », « en bateau », « lettre », « colloque sentimentale »)

• La pratique du théâtre et du jeu (« pantomime », « colombine », « mandoline », « en sourdine »).

En observant de plus près les poèmes, il est possible de remarquer quelques thèmes récurrents tel que : la fuite du temps, l'amour déçu, le paysage est le reflet de l'âme, la mélancolique. Ainsi que le niveau de langue utilisé est plutôt courant sans pour autant être familier. Pour finir avec cette observation, Verlaine utilise des vers impairs ce qui donne un rythme dansant et il y a présence d’allitérations et d’assonances.

Paul Verlaine est un poète français du 19e siècle né à Metz le 30 mars 1844. A 22 ans, il s’essaie à la poésie en publiant son premier recueil, Poèmes saturniens en 1866. Sa vie est bouleversée quand il rencontre Arthur Rimbaud en septembre 1871. Après avoir été jugé et condamné pour avoir tiré sur Rimbaud, il reste en prison jusqu’au début de 1875, renouant avec le catholicisme de son enfance et écrivant des poèmes qui seront dans ses recueils. Usé par l’alcool et la maladie, Verlaine meurt à 51 ans, le 8 janvier 1896 à Paris d’une pneumonie aiguë. Il est inhumé à Paris au cimetière des Batignolles.

Mandoline (1869)

Les donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Echangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.

C'est Tircis et c'est Aminte,
Et c'est l'éternel Clitandre,
Et c'est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.

Leurs courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues

Tourbillonnent dans l'extase
D'une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.

Le poème est composé de quatre strophes de quatre vers, aussi appelé quatrain, chaque ver comportent sept pieds (heptasyllabe). Pour ce qui est des rimes, elles sont croisées (ABAB), les rimes sont toutes suffisantes et toutes les strophes ne respectent pas l’alternance féminin / masculin (FMFM) car il n’y a que des rimes féminines. Au niveau des figures de style,        
-strophe 1,2,3,4 vers 2,6,7,11,14 : anaphore car il y a répétition du mot "et"
-Strophe 4 vers 16: personification car il donne des ressentis humain à “une brise”
-Strophe 3 vers 9,10,11,12: anaphore car il y a repetition de mot “leurs”

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