Allocution Abbé Pierre

Commentaire composé

Ce texte est à l’origine une allocution faite par l’Abbé Pierre le 1er février 1954. En effet cet hiver là est particulièrement rude et de nombreux sans abris risquent la mort dans le froid. C’est pour ces raisons que l’Abbé Pierre décide de lancer un appel à la solidarité sur une radio luxembourgeoise. L’allocution de l’Abbé Pierre a été retranscrite sous forme d’un texte, cependant pouvons-nous retrouver des similitudes avec un écrit? Bien qu’il s’agisse d’une allocution il est possible de recenser différents registres littéraires afin de susciter l’émotion chez les destinataires.

Bien qu’en langue française l’oral diffère de l’écrit, il existe des procédés subsistants dans ces deux cas comme les registres littéraires. Dans l’allocution de l’Abbé Pierre, deux registres son présents, le registre tragique pour appuyer son propos et polémique pour faire réagir. Dès la première phrase, le ton du registre est posé. La détresse que de l’Abbé Pierre tente de nous fait ressentir est présente « Mes amis, au secours » (l-1). Cette première phrase est immédiatement suivie d’une modalité expressive, trois points de suspension (l-1, 3). Par ailleurs, se trouve un point d’exclamation à la ligne 5. Ces modalités expressives sont typiques du registre tragique, servant à donner encore plus d’ampleur au discours. L’abée Pierre évoque aussi des situations inhumaines « Chaque nuit […] plus d’un presque nu » (l-3, 4, 5). Le plus flagrant reste la présence du champ lexical de la mort « mourir » (l-1), « horreur » (l-5). Cependant il s’agit là d’une allocution à la radio et cela dans un but précis. En effet si les premières lignes visent à nous émouvoir par le registre tragique, de la ligne 16 a 25 l’Abbé Pierre espère faire réagir les destinataires et emploie alors un registre polémique. Pour apporter plus d’impact à sont propos, il implique directement les locuteurs en employant la deuxième personne du pluriel « Chacun de vous » (l-19), « Grâce a vous » (l-24). Par ailleurs les deux premiers mots de son allocution sont « Mes amis » au pluriel. La volonté de faire réagir passe par la présence d’indices de sentiments « Je vous en supplie » (l-16,17), de plus ces mots impliquent aussi les locuteurs. Tout ces procédés convergent vers un seul et même point, montrer l’union qu’il peut y avoir. Cela se traduit par des hyperboles pour apporter un aspect d’héroïsme « l’âme commune de la France » (l-18).

La construction d’un texte s’articule autour des registres afin d’en déterminer la finalité. Dans l’allocution de l’Abbé Pierre on retrouve différents registres littéraires avec pour finalité de susciter l’émotion chez les destinataires. Il existe donc bien des similitudes entre une allocution et un écrit. En 1849 Victor Hugo fait un discours sur la misère et tente de faire réagir dans le but de lancer un mouvement solidaire pour lutter contre elle. Seulement cela na jamais abouti, à la différence de l’allocution de l’abbé Pierre qui fut un tournant dans le combat de la pauvreté, quand bien même son discours est semblable à celui de Victor Hugo cent ans auparavant. Dans ces conditions pouvons-nous dire que l’opinion publique sur la misère a évolué ?

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