Les « classiques » à l’heure de la zoopoétique

FICTIONS ANIMALES

Les « classiques » à l’heure de la zoopoétique

1. ŒUVRES DU CORPUS. Page 3

1. QU’EST CE QUE LA ZOOPOETIQUE ? Page 6

1. HYBRIDITES GENERIQUES ET STYLISTIQUES. Page 8

1. LA METAMORPHOSE. Page 11

1. GENERALITES. Page 11

1. DÉFINIR LA MÉTAMORPHOSE. Page 11
2. LES CARACTERISTIQUES DE LA METAMORPHOSE ET SES INVARIANTS. Page 13

1. Le sujet, le métamorphosé. Page 13
2. L’agent, le métamorphosant. Page 13
3. Le processus. Page 13
4. Le produit, le résultat. Page 14
5. Le point de vue de l’écrivain. Page 14  

1. LA PORTEE MORALE, PHILOSOPHIQUE, SYMBOLIQUE : POURQUOI ? Page 14
2. LES MOTIVATIONS ET SIGNIFICATIONS. Page 15

1. Ambivalence de la métamorphose. Page 16
2. La métamorphose : du mythe au fantasme. Page 16
3. Significations. Page 17

1. METAMORPHOSE ET FICTION ANIMALE DANS LE CORPUS. Page 18

1. TEXTES. Page 19
2. PLACE DE LA METAMORPHOSE DANS LES RECITS. Page 22
3. DE QUEL ANIMAL PARLE-T-ON ? Page 22

1. L'appel allégorique du monde sauvage. Page 23
2. L'animal familier, rebut de la société humain. Page 27  

1. AMBIVALENCE : CONFRONTER UN PROTAGONISTE DETACHE DE SON ESPECE A CETTE DERNIERE. Page 31

1. Tout d’abord, la nature ambiguë de nos protagonistes les installe dans un entre-deux troublant. Page 31
2. L’incarnation dans un corps animal est elle-même ambiguë, pouvant faire signe aussi bien du côté du littéral que du figuré. Page 32
3. Enfin, l’ambivalence est aussi morale. Page 32

1. RENVERSEMENT D’IDENTITE : LE SINGE, LE CHIEN ET LE JAGUAR. Page 33
2. SATIRES SATYRIQUES : LA SOCIETE / L’ESPECE HUMAINE. Page 36
3. LA QUESTION DE LA REPRESENTATION D’UNE RELATION HOMME/ANIMAL EST EN ELLE-MEME INTERESSANTE. Page 38
4. METAPHYSIQUES ET ANTIMETAPHYSIQUES ANIMALES : POSITION DE L’HUMAIN. Page 40

1. L’irréalisme foncier de ces récits est peut-être le signe de leur fonction philosophique, de leur force de questionnement. Page 40
2. Dans cette riche triangulation entre l’animal, l’humain et le divin, l’animal est-il l’antithèse du divin, ou bien son médiateur ? Page 42

1. L’ANIMAL EST-IL AUTRE CHOSE QUE LA FIGURE DE L’ECRIVAIN ?  Page 44

1.  LES RELATIONS HUMANITE / ANIMALITE. Page 47

A. DÉFINIR L’ANIMALITÉ. Page 47

B. DÉFINIR LE MONSTRE. Page 48

C. TEXTES. Page 49

D. HUMANIMALITES, METAMORPHOSES, EN MEURT-ON ? Page 52

1. LA RELATION HUMANITE/ANIMALITE POUR KAFKA, CANETTI ET SURYA. Page 53
2. MAIS LE PASSAGE DE LA METAPHORE A LA METAMORPHOSE EST AUSSI AFFAIRE DE LANGAGE, DE SENS. Page 54
3. LE CONCEPT DU « DEVENIR-ANIMAL » ET LA LIGNE DE FUITE (DELEUZE ET GUATTARI). Page 55

VI.   HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FICTION ANIMALE. Page 60

A. MODELES. Page 60

        1. ANTIQUES. Page 60

2. PERCEPTIONS ET REPRESENTATIONS DE LA RENAISSANCE. Page 61

3. FIGURES DU CLASSICISME. Page 63

4. LUMIERES ET SENSIBILITE. Page 64

5. TENDANCES CONTEMPORAINES. Page 64

B. ŒUVRES LITTERAIRES DE FICTION ANIMALE. Page 66

        1. ANCIENS. Page 66

    2. QUELQUES ŒUVRES MODERNES. Page 68

FICTIONS ANIMALES

"Fictions animales" : présentation générale.

Les « classiques » à l’heure de la zoopoétique

2021, Anne Simon postule que les « incursions imaginaires » des écrivains « dans des formes animales inassimilables » montreraient que le langage humain a la capacité « d’exprimer l’indistinction primordiale du vivant ».

La fiction animale permet-elle un décentrement intellectuel et moral, et peut-être l’accès à un tiers lieu où penser en dehors des cadres ordinaires, d’où tracer de nouvelles perspectives ? Aujourd’hui est mise en cause, plus que jamais, la distinction entre nature et culture.

Quels sont les motifs, les mobiles qui poussent un écrivain à transgresser la frontière cognitive séparant l’humanité de l’animalité, afin d’imaginer « ce que cela fait d’être une chauve-souris » (pour reprendre le titre d’un célèbre article de Thomas Nagel), ou un cafard, ou un âne... ?

 L’intérêt du programme réside dans cette confrontation entre d’une part l’actualité de la question animale dans le monde intellectuel (et au-delà), et d’autre part des auteurs de diverses époques, qui ont spontanément abordé le sujet à travers des romans qu’on pourrait a minima qualifier de métamorphiques, mais peut-être plus exactement d’humanimaux.

1. ŒUVRES DU CORPUS

• Lucius Apuleius

Dans tous les grands épisodes de ses Métamorphoses, ou Âne d’or, on reconnaît en effet ceux du Loukios, ou l’Âne du Samosatois par Lucien de Samosate, amplifiés et complexifiés.  Le propre de l’auteur latin serait surtout d’avoir « cousu » dans sa prose artiste – telle est la métaphore proposée dans les premières lignes – un grand nombre de fables milésiennes.

Le roman d’Apulée agglomère un grand nombre de petits récits sensationnels de sorcellerie, de sexe et de sang, que ce soit dans les récits enchâssés dès le début, dans les récits entrelacés avec les aventures de Lucius, ou refondus dans certains épisodes de la vie de Lucius. Apulée insère aussi la fable mythologique de Psyché, totalement hétérogène et pourtant centrale à plusieurs titres, ou encore une parodie de roman grec chez les brigands, avec l’histoire de Charité, le tout mêlant nombre de matières et de styles littéraires.

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