Victor Hugo, Melancholia

Melancholia

Introduction : AOEPA

-La révolution industrielle au 19ème siècle a engendré de grands besoins de main d’œuvre dans l’industrie.

Les enfants issus des classes sociales pauvres étaient alors généralement conduits à travailler très jeunes.

Dès le début du 19ème siècle, en 1819, le Royaume-Uni fixe à 9 ans l’âge  minimal fixé pour travailler, puis, e 1833, fixe le temps de travail à 48h/semaine et 11h/jour.

Quand Victor Hugo écrit le poème «Melancholia» en 1838, la France n’a pas encore adopté de législation encadrant le travail des enfants.

«Melancholia» désigne alors la mélancolie politique de Victor Hugo devant l’exploitation des enfants.

-On cherche à savoir→ «Comment Victor Hugo transforme sa mélancolie en révolte politique?»

-Je vais procéder à la lecture : (…)

-Dans «Melancholia», Victor Hugo dresse un tableau réaliste et tragique du travail des enfants (1er mouvement) pour critiquer l’industrialisme, doctrine influente au 19ème siècle qui voit dans le travail industriel un progrès (2ème mouvement). Cet extrait s’achève comme un véritable réquisitoire contre le travail des enfants (3ème mouvement).

Conclusion :

-«Melancholia» témoigne de l’engagement politique de Victor Hugo auprès des plus démunis.

Le poète a recours à de multiples registres pour dénoncer l’exploitation des enfants dans les usines : descriptions réalistes, fantastiques, prise de position polémique contre l’industrialisme.

A une époque marquée par la pensée de Saint-Simon et de l’industrialisme, qui voit dans la révolution industrielle l’avènement d’une société heureuse, Victor Hugo fait entendre une voix divergente.

Après des débats houleux, la chambre des députés vote en 1841 la première loi française relative au travail des enfants employés dans les manufactures, usines ou ateliers.

Cette loi fixe l’âge minimum de travail à 8 ans et le travail de nuit et du dimanche. En 1851, la loi limite le travail à 10 heures par jour avant 14 ans et 1é heures par jour de 14 à 16 ans.

L’industrialisme : Théorie économique qui fait reposer la société moderne sur la maîtrise de la nature par l’homme au moyen de deux éléments : la science et la technique. Parmi les principaux théoriciens de l’industrialisme, on retrouve Claude Henri de ROUVROY de SAINT-SIMON.

Claude Henri de ROUVROY de SAINT-SIMON : Il s’oppose formellement à tout privilège et droit de naissance, pour être plus clair, il s’agit donc de la féodalité ou encore de l’aristocratie. Il propose une société où l’industrie occupe une place importante. Il encourage une société fraternelle dont les membres les plus compétents (industriels, scientifique, artistes, ingénieurs, agriculteurs...)  auraient pour tâche d’administrer la France le plus utilement possible, afin d’en faire un pays prospère où règne la solidarité, la liberté et la paix. Parallèlement, il encourage l’industrie, l’agriculture, le commerce afin d’augmenter la production pour élever le niveau de vie des Français.

1-Le tableau réaliste et tragique du travail des enfants :

        Tableau réaliste :

Tableau de la misère→portrait en action d’enfants allant au travail.

Déterminants déictiques→relation de proximité, de présence entre V.H et les enfants.

Champ lexical du mouvement→Dur Effort constant des enfants .

        Tableau tragique :

Le poème évolue vers un registre tragique→Périphrases qui suscitent la pitié chez le lecteur en insistant sur la fragilité et l’innocence des enfants.

Allégorie de la maladie qui donne un caractère fatal.[pic 1]

Utilisation du terme «cheminer» fait appel à la «cheminée»(homonyme)→Mouvement des enfants tourné vers l’usine.

Age minimum pour travailler en 1856 mais pas encore en France.[pic 2]

Répétitions des mêmes mouvements, fatalité sans issus→Sisyphe.  

        Une aliénation des enfants :

Champ lexical de l’économie→enfermement des enfants dans une industrie aliénante.

Victor recherche une organisation humaine du travail.

Champ lexical de la circularité→Travail répétitif, réduit les enfants à des machines.

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?

Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?

Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?

Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;

Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement

Dans la même prison le même mouvement.

[pic 3]

2-Une polémique contre l’industrialisme :

        Le travail assimilé à un minotaure :

L’usine est à l’époque synonyme de progrès pour l’avenir de l’humanité.

Victor Hugo se place en tant que polémiste en comparant une usine à une prison.

Registre fantastique→champ lexical de la monstruosité, la machine est une créature.

La machine→Minotaure qui mange des enfants et l’usine→labyrinthe dans lequel l’homme perd son humanité.

Antithèse «Innocents/bagne ; anges/enfer»→incompatibilité entre les enfants et l’industrie.

Position en rejet→l’homme est rejeté par une usine qui le consomme. [pic 4]

        La critique de l’industrialisme :

Champ lexical du minéral→froideur de l’usine, fer rime avec enfer.

Champ lexical du minéral→V.H réduit la doctrine de Saint-Simon qui considère cette période comme un âge d’or qui permet le bonheur à un âge de fer représenté par la décadence.

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